Les dieux de la beuverie (ft. robin et Julian)

Les dieux de la beuverie

Julian Martinez, Noham Bowers & Robin Featherstonhaugh

Un pied après l'autre, ta main tenant fermement la rambarde et glissant rapidement, tu descendais les escaliers à une vitesse folle, ton écharpe volant au gré de tes pas et qui revenait sur ton visage. Si bien que tu ratas une marche et te rattrapa aussi vite que possible, non sans quelques ricanements de la part d'élèves se trouvant là au moment ta chute. Un sourire gêné se dessina sur ton visage et tu repartis de plus belle, évitant certains membres du corps enseignants et élèves qui montaient les escaliers. Ils te regardaient étrangement comme toujours. C'était le dernier jour du week-end, donc dimanche, donc demain de nouveau cours et tu commençais avec les premières années Poufsouffle et Seraigle, une classe plutôt agréable, mais souvent dissipé malheureusement.

« Monsieur attendait, j'ai une question. »

Tu t'arrêtes, te retournes pour voir qui t'avait interpellé. Un garçon de troisième année, gentil, mais un peu trop poseur de question et légèrement collant aussi. Tu soupirs, ce n'était pas le moment, levant le doigt et l'agitant comme si le temps allait s'arrêter.

« Ethan ... On est dimanche, demain on se voit en cours, tu me poseras ta question demain. Allez, bye. »

Ni une, ni deux et te revoilà partit, le regard dépité de l'adolescent te regardant dévaler les escaliers du château. Avec un peu de malchance, il reviendrait demain avec plus d'une question, mais bon, c'était ton devoir de répondre à des questions, puis au moins, il y en avait au moins un qui s'intéressait vraiment beaucoup à l'histoire. Tu poussas les Grandes Portes de toutes tes forces avant qu'un vent frais ne viennes souffler sur tes cheveux, les mettant encore plus en épis qu'ils n'étaient avant. Tu passes une main dans tes cheveux comme pour tenter de les remettre en place, sans grand résultat, tu prends une grande inspiration, l'air frais de mars. Tu souris, ça faisait du bien. Tu étais resté enfermer toute la mâtiné dans la salle des profs pour corriger un devoir, alors pouvoir enfin sortir était une libération. Et maintenant, c'était direction Pré-Au-Lard, mais surtout les Trois-Balais pour aller se détendre un peu avant demain. Il ne faisait pas particulièrement beau, mais au moins il ne pleuvait pas, c'était une bonne chose. Le ciel était recouvert de différentes teintes de nuages, passant d'un blanc céleste à un gris comme le béton, ils se superposaient et donnaient une belle couleur.

Arrivé à Pré-Au-Lard, tu passas d'abord voir ton frère deux petites minutes avant de repartir et de te dirigeais vers le fameux Trois-Balais. Tu t'apprêtais à entrer quand une grand-mère se présenta derrière la porte, bien sûr, tu ne le savais pas et tu n'avais même pas posé ta main sur la poignée que la porte rencontra ton nez et ton nez. Une petite douleur s'installa alors dans ton crâne, ainsi que le bruit de ton nez contre la porte en bois, ça tournait en boucle et en boucle.

« Oh pardon mon petit. »

Ce n'était pas grave, tu secouas la main et la tête pour le lui dire, elle n'avait pas fait exprès. Tu lui souris et tiens la porte pour ensuite pouvoir continuer ton chemin, il y avait pas mal de monde à l'intérieur, beaucoup de bruit, un brouhaha incessant et du mouvement qui n'en finissait pas. Tu te faufiles parmi les personnes, certains étaient autour d'une table et semblaient débattre sur quelque chose au vu des gestes et des cris qui en sortaient. Tu esquives, tournes sur toi-même et arrives enfin au bar. Tu t'assoies, retire ton manteau et ne jette même pas un regard aux personnes assises à tes côtés. Adressant un signe au serveur, tu commandes.

« Bonjour, un whisky pur feu pour moi. Merci. »

Pour une fois, Robin avait bien dormi. « Bien dormi », dans son langage, signifiait qu'elle était seulement parvenue à sombrer dans un sommeil profond après quatre heures du matin et s'était réveillée à neuf heures. Malgré tout, cela représentait près de cinq heures de sommeil d'affilée, si bien qu'elle s'était estimée satisfaite en se levant. Un petit café, un bon jogging et une douche pour bien lancer tout ça. Le sport, c'est important. Il faisait assez beau, ce qui participait sans doute à sa bonne humeur. Un léger brouillard mais un ciel pur, de ce bleu un peu lourd qui semblait se mêler aux nuages, pas tout à fait pur ni radieux mais comme porteur d'une promesse de printemps. L'air était frais, très humide et l'herbe couverte de rosée, mais ça ne la gênait pas.

Après sa douche, elle se sentit un peu vide. Le fait de ne pas avoir déjeuné, couplé à son presque-jeûne de la veille, y était peut-être pour quelque chose. Un petit dîner et elle passa l'après-midi dans son bureau, à alterner entre les corrections de devoirs et des peintures improvisées, tout cela au son de musiques sorcières et moldues. Une bonne journée, franchement. Un dimanche tranquille, sans la déprime que d'aucuns lui associaient d'ordinaire. Il fallait dire que son boulot ne lui déplaisait pas... malgré quelques étranges épisodes incluant une petite fille de première année qui lui confiait le meurtre de son père, la mort d'une élève et le deuil collectif, une ancienne amitié gâchée qui lui revenait en pleine face, cette fichue journée de la Saint-Valentin et le retour de son prédécesseur sous les traits d'une élève froide et ironique — le tout, pas dans cet ordre. Mais il pouvait bien se passer tout et n'importe quoi à Poudlard, cela restait Poudlard, l'école qui l'avait arrachée à son triste foyer, la belle école qui lui avait fait découvrir le monde magique et le monde tout court. De toute façon, aucun drame ne pouvait surpasser la guerre.

Demain, la semaine reprendrait avec son cortège de leçons mais pour bien finir le week-end, Robin décida tout naturellement d'aller boire un verre dans la soirée. Peut-être y croiserait-elle des connaissances, car depuis son arrivée à Poudlard elle avait déjà eu le temps de largement se faire connaître des habitués des Trois Balais et de la gérante. Parfois, elle y retrouvait un ou plusieurs collègues, mais ce soir-là elle partit seule, habillée d'un jeans moldu et de sa veste en cuir préférée. Au bar, elle commanda une Bièraubeurre pour commencer doucement et fut surprise de se voir rejointe quelques minutes plus tard seulement par Noham Bowers, son collègue professeur d'histoire de la magie, qui prit place à côté d'elle et demanda un whisky d'un ton jovial. Tiens donc ! Feignait-il de ne pas l'avoir remarquée ? Cela faisait quelque temps déjà que Robin s'était amusée à parsemer ses quelques discussions avec le jeune professeur, assez séduisant à son goût, de quelques allusions mesurées et de sourires suggestifs. Mêler amour (ou plutôt flirt... petit flirt) et travail ne lui avait jamais posé tellement de problèmes. Elle était célibataire depuis un moment déjà et s'ennuyait un peu.

— Bonsoir, Noham ! lança-t-elle donc avec un petit sourire. Tu vas bien ?

Sourire en place, attitude ouverte et décontractée, regard pétillant de malice (elle l'espérait)... Mine de rien, elle ôta sa veste et la posa sur ses genoux. En-dessous, elle portait une blouse blanche à manches courtes qui pouvait sembler légère pour la saison.

— C'est donc d'ici que tu tires ton inspiration pour tes déguisements en cours ?

Elle lui sourit pour faire comprendre qu'elle plaisantait, une allusion évidente à l'alcool dans son verre. Elle avait déjà bien ri, gentiment bien sûr, en voyant de quelle manière il s'accoutrait pour ses cours. Ça, c'était un prof qu'elle aurait aimé avoir adolescente. Pour le reste, il semblait d'une personnalité agréable, il n'était pas mal fichu... Moui, s'il était intéressé, il pourrait faire une compagnie très agréable.

Un whisky, deux whiskys, trois whiskys et oh ... Un karaoké

ft. Noham&Robin

« Ce n'est qu'une larme qui entaille mon passé»

Il était 12h lorsque Julian daigna enfin à se lever. Les journées au ministère étaient assez éprouvantes ces temps-ci. Il travaillait sans relâche, jour et nuit et il ne comptait même plus ses insomnies et ses nuits blanches. Il était donc heureux ce matin-là d'avoir pu dormir. C'est pour cette raison, qu'il profita encore quelques instants de son lit douillet. 12H10 à la pendule lorsqu'il se leva et ce pour de bon. Vêtu d'un simple boxer, il se rendit dans sa cuisine et il commença à fouiller dans ses placards afin de trouver de quoi manger. Il tomba sur des céréales, du pain et dans un autre : des pâtes et du concentré de tomate. Après quelques instants, il opta pour les pâtes. C'est donc la tête dans les vapes qu'il entreprit de cuisiner. Quelques minutes plus tard, Julian venait de terminer son repas. Comme à son habitude, il mit tout dans son lave vaisselle. Il sourit bêtement tout en observant cette machine. Que ferait-il sans elle ? Rien. Par la suite, il se rendit à nouveau dans sa chambre, ouvrit le placard de vêtement et prit les premières fringues qui lui tombèrent sous la main.

Quelques heures plus tard, Julian était habillé. Il s'installa donc sur son canapé et entreprit de lire la gazette du sorcier. N'y trouvant rien t'intéressant, il alluma sa télévision. Il l’éteint quelques minutes plus tard, il n'y avait rien d'intéressant à la télé. Il ne savait plus quoi faire, il s'ennuyait fermement. C'est à cet instant précis, qu'il regretta de ne pas être au travail, là-bas au moins il n'avait pas le temps de s'ennuyer. Enfin bref, il se leva et prit sa veste en cuir et il sortit. Il avait besoin de prendre l'air et rien de mieux qu'une petite balade pour se divertir. Mine de rien, celle-ci l'occupa toute la journée. En effet, il en avait profité pour faire quelques emplettes. Il était donc 18h lorsqu'il arriva à son appartement. Malheureusement pour lui, il fallait qu'il trouve une occupation pour la soirée. Après quelques minutes de réflexion, Julian décida qu'il allait faire un tour à pré-au-lard. Cela faisait un moment qu'il n'y était pas allé après tout. C'était une bonne excuse pour s'y rendre et pour pourquoi pas rencontrer des vieilles connaissances. Sans perdre une minute, il se rendit à la salle de bain pour se préparer. Lorsqu'il eut terminé, il prit sa veste et transplana.

Arrivé au village, Julian se retourna pour observer le château de Poudlard. En le regardant, de nombreux souvenirs refaisaient surface. Quelques minutes plus tard, il se rendit donc au Trois Balais, après tout c'était dans ce pub, qu'il allait lorsqu'il était ado. Il ouvrit donc la porte et balaya la salle du regard. Celui-ci s'arrêta d'ailleurs sur deux personnes présentes au bar : Noham Bowser et Robin Featherstonhaugh, autrement dit Nono et Roby, son ami et son ex-petite amie. Les deux semblaient d'ailleurs en pleine discussion, mais il ne se gêna pas pour s’incruster. Sans plus attendre, il alla à leur rencontre. À bonne hauteur, il s'adressa à eux :

« Quelle agréable surprise les amis, j'espère que je ne vous interromps pas. Comment allez-vous ? » dit-il tout en s'installant à côté de Noham.

Il appela le serveur et commanda du Whisky Pur Feu. Lorsqu'il la lui emmena, Julian en but une gorgée. Il se retourna donc pour faire face à ses deux amis et il parla à nouveau :

« Qu'est-ce que vous devenez ? Ça fait un bail qu'on ne s'est pas vu ».

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