Parce que les amis c'est quand même mieux que les Curly ! - ft Dominique [Abandonné]

Parce que les amis c'est quand même mieux que les Curly !

Jeudi, 0h 44. Le dortoir des filles en 6ème année à Poufsouffle était calme. Toutes les filles s’étaient endormi comme d’habitude vers 23h. Toutes sauf Isis qui ne cessait de bouger pour trouver une position confortable, Ramsès ayant pris place en plein milieu du lit. Il était hors de question qu’elle le réveille, il serait capable de sauter sur tous les lits pour se venger. Elle soupçonner ce chat d’être la réincarnation d’un fou échappé de l’asile tant ses réactions étaient incontrôlables. Pourtant il suffisait qu’il commence à se frotter à elle en ronronnant pour qu’elle lui pardonne tout !
Dans le lit voisin, Victoire commença à ronfler. Eh oui, même les demi-vélanes ronflent, pardon de casser le mythe. A la seule différence peut être que son ronflement ressemblait plus à celui d’un mignon petit chien qu’à un gros troll. Les deux jeunes filles ne se parlaient plus vraiment. Pourtant elles avaient gardé cette habitude de dormir côte à côte, comme au bon vieux temps lorsqu’elles pouvaient passer des nuits entières a bavarder en chuchotant.
Les pensées d’Isis commencèrent à revisiter le passé. Leurs après-midis entières allonger dans le parc à se goinfrer lui manquait également.
Sentant la nostalgie monter, Isis décida qu’il était préférable qu’elle se bouge plutôt que de rester allonger à ne rien faire, Morphée ne voulant pas d’elle ce soir. Elle mit ses chaussons ainsi qu’une veste de jogging par-dessus sa chemise de nuit pour rejoindre la salle commune. Elle était vide, seul le feu de cheminée éclairait la pièce. Isis n’était à la base pas très fan du jaune, mais elle avait fini par s’habituer à la décoration. Elle aimait par-dessus tous les gros fauteuils ultra moelleux situés près de la cheminé, ainsi que les plantes vertes placées aux quatre coins de la pièce. La jeune fille aimait bien leur parler.

- Hey les filles ! Ah désolé Cactus, j’oublie toujours que t’es masculin. Tes épines ont l’air de plus en plus viriles pourtant félicitation !

Elle caressa les feuilles des pots voisins en fredonnant une vieille comptine que son père lui avait apprise. Il paraitrait que son rythme aiderait les plantes à pousser en bonne santé.

- Aller, je vous laisse tranquilles. Bonne nuit les amis, faite de beaux rêves.

Elle se détourna des pots et alla s’asseoir sur un des fauteuils. Elle imagina pendant quelques secondes à quoi une plante pouvait bien rêver… Sans doute de douces abeilles venant les butiner ou de terreaux bien frais… Ou peut être même qu'elles aussi révaient de voler.
Isis finit par sortir le carnet qu’elle amène partout avec elle et dans lesquelles elle note tous ce qu’elle trouve. Le château était assez calme en ce moment. Rien de très croustillant, les chamailleries habituelles. Isis avait quand même remarqué la nouvelle prof de métamorphose, Robin Nom-à-rallonge, et ses tendances bipolaires. D’un jour à l’autre son attitude lors des repas avec les autres professeurs dans la grande salle pouvez changer du tout au tout. Isis comptait bien creuser l’histoire.

Parce que les amis, c'est quand même mieux que les Curly !

Isis Lancaster & Dominique Weasley

Avoir un chat était une source de grande joie pour beaucoup de personnes, et pas moins pour Dominique que pour n'importe qui, bien au contraire. Dom adorait les chats en général, sans doute parce qu'ils lui ressemblaient sur nombre de points : ils étaient fiers, concernés par leur propre plaisir, mais aussi beaux, sensibles, gracieux et câlins. Elle les trouvait bien plus propres et élégants que des chiens qui sautaient sur les gens avec leurs pattes boueuses en bavant partout. Beurk ! Quant aux rats et aux crapauds, ce n'était même pas la peine d'en parler. Mais elle manquait rarement de tenter d'attirer à elle par ses mignardises le moindre chat devant lequel elle passait, que ce fût au château, dans le parc ou ailleurs dans le vaste monde. Cela marchait relativement souvent, quand ils n'étaient pas trop farouches : avec son Cheshire chéri qu'elle soignait depuis des années, elle avait appris les meilleures manières de se comporter avec un chat. Il fallait s'accroupir, tendre les doigts et parler doucement d'une voix aiguë quitte à gagatiser ouvertement. Du moins, c'était ainsi qu'elle procédait. Mais de toutes les créatures vivantes, magiques ou non qui vivaient au château et aux alentours, c'était bien sûr son Cheshire qui avait sa préférence. Son précieux bijou, son amour de tas de fourrure violette à rayures roses qu'elle chouchoutait et bichonnait à longueur d'année.

Certaines filles de sa maison, des idiotes, prétendaient que son chat semblait lymphatique et peu démonstratif en affection, sans doute parce qu'il n'en avait rien à faire de ses caresses et ne se laissait faire que par complaisance. Ridicule ! Elles ne le comprenaient pas et d'ailleurs c'était stupide de la part d'Olivia de lui en vouloir rien que pour avoir pourchassé malencontreusement son rat une ou deux fois, il s'en était très bien remis et ce n'était pas de sa faute, elle n'avait qu'à ne pas laisser cet horrible rongeur se balader n'importe où. Bref, Domi savait que son chat était un trésor de sensibilité, un petit cœur avide de tendresse, ce qu'elle lui donnait en abondance. Ce soir-là, donc, comme pratiquement chaque soir lorsque Cheshire voulait bien se laisser faire, elle le gratifia de gros câlins avant de se mettre au lit et il se pelotonna confortablement contre ses jambes. Dormir avec un chat qui ronronne à ses pieds peut être très chaud et agréable... mais comme chacun sait, cela comporte aussi des inconvénients. Comme par exemple, le petit poids de pattes qui se baladent sur votre ventre et vos cheveux, vous réveillant à minuit passé. Cheshire miaulait rarement, Merlin merci, sinon elle n'aurait sûrement pas fini d'entendre ces râleuses dans son dortoir se plaindre de se faire réveiller aussi. Aux trois quarts endormie, elle grogna et se renfonça dans ses draps. Cheshire recourut alors à sa pire stratégie : s'asseoir en plein sur le visage. C'était peine perdue. Avec un gros soupir, elle finit par se redresser, aussi pleine de vitalité qu'un Inferi. Elle chercha ses pantoufles à motif de Vif d'or du bout de ses pieds, se frotta des yeux gonflés de sommeil et suivit son chat qui la fit sortir du dortoir. Malgré tout, elle ne l'en gratifia pas moins de quelques caresses au passage et se laissa guider vers la salle commune. Ce qu'il voulait y faire ? Aucune idée, sans doute se dégourdir les pattes et peut-être jouer. Au milieu des escaliers, elle s'arrêta : elle venait d'entendre une voix. La première chose qui lui traversa l'esprit fut qu'elle devait avoir une mine épouvantable — aussi épouvantable qu'une beauté comme elle pouvait l'avoir — avec ses yeux tout rouges et ses cheveux emmêlés et qu'elle n'aimait pas qu'on la voie ainsi. Dom était le genre de fille qui ne pouvait même pas sortir pour deux minutes de chez elle sans se sentir aussi apprêtée que possible, maquillée, bien habillée et coiffée. Dans un internat, même elle avait bien dû apprendre à faire des concessions, mais enfin... Par réflexe, toute endormie qu'elle était, elle se peigna les cheveux avec les doigts et tira un peu sur son pyjama pour qu'il tombe bien droit. La seconde fut qu'elle connaissait cette voix, bien sûr : c'était celle d'Isis, son ancienne amie de sixième et l'ancienne grande amie de Vivi par la même occasion. Elle reconnut le ton affectueux qu'elle prenait pour parler à des plantes — beurk, elle ne comprendrait jamais comment on pouvait s'enticher de cette monstrueuse matière qu'était la botanique. Pourtant, elles avaient partagé plein d'autres choses en commun. Ça faisait tellement longtemps qu'elles ne s'étaient pas parlé... Isis s'était éloignée d'elles deux après la mort de sa grande sœur, de Victoire d'abord et de Domi lorsqu'elle avait voulu jouer l'entremetteuse. Celle-ci avait encore le souvenir des longues soirées qu'elles avaient passées dans cette salle commune à ragoter dans le dos du château entier et à comploter contre leurs ennemis. Un pincement de regret lui vint.

Toutes ces belles réflexions, si elles sont longues à retranscrire, ne se produisirent pourtant qu'en l'espace de quelques secondes dans l'esprit de Dom. Au bas de l'escalier, Cheshire l'attendait d'un air impatient, tournant vers elle ses beaux yeux jaunes. Ayant fini de s'arranger les cheveux, elle le rejoignit et jeta un coup d’œil à Isis qui s'était assise dans un fauteuil en écrivant dans son carnet, une attitude familière pour quiconque la connaissait de près ou de loin. Contrairement à elle qui faisait généreusement part de tous ses commérages à qui voulait l'entendre (ou qui ne le voulait pas) sans autre contrepartie que le plaisir de se moquer de son prochain, Isis en avait fait un véritable commerce. Dans d'autres circonstances, Dom lui aurait souhaité le bonsoir. Mais s'attendant à se faire ignorer, elle s'en abstint et se contenta de s'occuper de son chat. Après s'être laissé caresser, celui-ci avisa le fauteuil moelleux devant le feu de cheminée, juste à côté de celui d'Isis et sauta naturellement dessus, très heureux de l'avoir pour lui tout seul. Dom songea à le récupérer et à le ramener au dortoir, ne voulant pas le laisser dans la salle commune toute la nuit.

Isis aperçut d’abord Cheshire. Avec sa fourrure violette il était facilement reconnaissable. Il était le seul Weasley à qui elle parlait encore. Ils se voyaient souvent tous les deux, au détour d’un couloir elle lui donnait une friandise ou le grattouillait derrière les oreilles. C’est ce que la jeune fille préférait chez les animaux. Peu importe toutes les erreurs que vous pourrez faire dans votre vie, à partir du moment où vous les aimez, ils vous aimeront. Ils n’ont pas de préjugés et se fiche que bidule est fait du mal à truc muche. Si bidule et truc muche les aiment – et les nourrissent – ils les aimeront tous les deux en retour sans préférence.

- Hey’ mon petit chat gigolo préféré !

Oui, elle avait toujours trouvé cette fourrure violette très aguicheuse et ne s’était jamais gênée pour le faire remarquer. En général cela lui valait un livre dans la figure en provenance de Domi. On ne critique pas son chat, même pour rigoler !

Elle aperçut ensuite Dominique justement. En pyjama et en chausson, ce qui ne lui ressemblait pas. Comme Isis, elle ne devait pas s’attendre à croiser quelqu’un à une heure aussi tardive.
Un blanc s’installa. La jolie rousse s’occupait de son chat tandis qu’une bataille infernale s’entama dans le cerveau d’Isis :
D’une côté Isis-diable : « Tais- toi, ignores la. Ce n’est qu’une sale petite Weasley qui ne pourra jamais comprendre ce que tu as traversé. »
De l’autre Isis-ange : « Mais avant tout c’était ton amie. Rappelle-toi vos fou-rires et vos nuits blanches. Vous vous êtes toujours comprises, parfois un seul regard suffisait. Pourquoi pas maintenant ? »
« Tss n’écoute pas cette stupide poule lumineuse elle n’y connait rien à la souffrance ! Stupefix la et emmène là au milieu de la forêt ça lui fera les pieds ! » Isis-diable ne faisait pas dans la délicatesse …
« Non fait lui un câlin ! Et des bisous ! Pleeeein de bisous ! Avec la langue ! » Isis-ange par contre devrait peut-être l’être un peu moins…

Isis se massa les tempes. Elle commençait vraiment a manquer de sommeil. Ce petit jeu devait cesser. Plusieurs années s’étaient écoulées depuis le mort de sa sœur et la désintégration de sa famille. Alors oui au début voir les Weasley tous ensemble, dégoulinant d’amour les un pour les autres, cela l’avait fait souffrir. Cela lui rappelait qu’elle n’aurait plus jamais ça. Mais à présent ses blessures avaient cicatrisé. Pas complètement certes, il restait quelques brèches. Mais elle se sentait maintenant capable d’être en présence d’une famille unie sans avoir envie de pleurer ou de se cogner la tête contre le mur. Puis l’ange avait raison. Elles s’étaient toujours comprises, c’est même pour ça que leurs plans machiavéliques étaient toujours aussi bien réussis. Elle se trouvait bête de ne pas lui avoir fait confiance. Elle pensait à Victoire aussi, si douce, elle avait dû beaucoup la blesser…
Cheshire décida de prendre place sur un fauteuil voisin. Isis sourit et tendit le bras pour lui donner une caresse.
Elle savait que s’était à elle de dire quelque chose. Mais elle ne savait pas par où commencer.

- Insomnie ? Tu peux t’asseoir si tu veux je vais pas te manger...

« Je m’excuse pour m’être comportée comme une personne ayant la moitié du quart du QI d’un troll » aurait sans doute était mieux... Cela dit elle avait sa fierté. Puis c’était toujours dix mots de plus que tout ce qu’elle lui avait dit en deux ans et cela lui permettrait peut-être de voir l’humeur de Domi. Elle avait peur de se heurter à un mur ou qu’elle lui rit au nez si elle s’excusait…

Parce que les amis, c'est quand même mieux que les Curly !

Isis Lancaster & Dominique Weasley

Domi fronça le nez en l'entendant traiter son chat de "gigolo". Isis avait toujours prétendu que la fourrure violette de Cheshire lui donnait l'air aguicheur, ce qu'elle avait bien sûr toujours trouvé éminemment ridicule et qui avait pourtant grandement amusé un certain nombre de leurs connaissances. C'était un chat magique, voilà tout ! Avec un pelage magnifique. Pas de quoi se moquer ! Dans le passé, elle ne se serait pas privée de protester avec véhémence mais vu les circonstances — celles qui faisaient qu'elles ne s'étaient pas parlé depuis des plombes —, elle ne sut vraiment que dire, surtout qu'Isis la remarqua à cette seconde précise. Leurs regards se croisèrent et comme elle s'y attendait, un silence complet tomba. Très bien. Isis ne voulait pas lui parler ? Qu'il en soit ainsi. Elle se détourna de son ancienne vieille copine pour caresser son chat qui ronronnait avec ardeur, consciente, dans le fond, de l'embarras de celle-ci. Domi ne savait pas vraiment si elle lui en voulait ou non. Si elle ne pouvait soupçonner le duel mental terrible qui avait pris place dans le cerveau de la brunette, elle n'ignorait pas les circonstances qui avaient indirectement présidé à son éloignement : le suicide de sa grande sœur. Un drame horrible qui pouvait suffire à assombrir une vie entière. Domi n'aurait osé imaginer comment elle réagirait si la même chose lui arrivait. Perdre Victoire aurait déjà été assez abominable, mais de cette manière ? Elle en serait devenue folle. Certes, Isis ne lui avait jamais paru moitié aussi fusionnelle avec sa sœur qu'elle-même l'était avec Vic, mais elle ne s'était pas pour autant laissé prendre au masque d'insouciance que celle-ci avait arboré suite à cette tragédie. Elle l'avait vue s'éloigner de Vic sans explication : elle l'avait vue prendre ses distances avec elle-même lorsqu'elle avait tenté de la pousser à se confier. Quelque chose de douloureux dormait là-dessous, elle le savait très bien, et c'était pour cette raison qu'elle ne lui avait pas gardé une rancune brûlante comme cela arrivait si souvent dès qu'on la contrariait.

En même temps, en dépit de cette attitude de sagesse relative, sa fierté persistait à se rebeller un petit peu face à une ignorance aussi délibérée et aussi longue. Elle avait largement assez de jugeote pour comprendre que ce ressentiment n'était pas très juste, mais elle se souvenait également de la tristesse de Victoire à perdre son amie. Et malgré elle, elle en voulait toujours un peu pour cela à Isis. Il lui aurait suffi, dans le fond, rien que d'un geste, un salut, un petit quelque chose et ce quelque chose vint. Plutôt que de fuir ou de s'éloigner, Isis fit un câlin à Cheshire qui venait de sauter sur le fauteuil à côté d'elle, comme pour faciliter une reprise du dialogue, et de manière complètement imprévue, elle ouvrit la bouche. Pas pour se parler à elle-même ou dire d'autres niaiseries à son chat, mais bien pour l'inviter, elle, Dominique, à se rapprocher. L'intéressée haussa les sourcils, figée sur place par la surprise et une émotion douce-amère qu'elle-même n'était pas sûre d'identifier.

Elle hésita puis souleva son chat pour prendre place dans le fauteuil. Cheshire ne protesta pas, il se contenta de s'installer confortablement sur ses genoux. Ne sachant trop que dire, tout aussi embarrassée qu'Isis, elle se concentra dans un premier temps sur la tâche importante de grattouiller le félin derrière les oreilles et dans la gorge. Au bout de quelques longues secondes, enfin, elle résolut de réagir comme dans le "bon" vieux temps. Sans colère et sans fourberie.

— Je te signale que ce n'est pas un chat gigolo, lança-t-elle d'un ton digne fort semblable à celui qu'elle avait mille fois employé pour remettre sa copine à sa place dans le passé.

Drapée de son attitude dédaigneuse, elle secoua ses cheveux roux qui, bien qu'ébouriffés, restaient superbes, rendant hommage sans le savoir à la nana moldue d'une certaine pub pour shampooings. Cette simple réplique semblait avoir détendu l'atmosphère, du moins, ce fut ce que Domi ressentit. Elle poursuivit comme si rien ne s'était jamais passé ces dernières années :

— Et non, pas d'insomnie ! C'est Cheshire qui m'a réveillée, il fait souvent ça quand il dort dans mon lit. Il n'aime pas s'ennuyer, le pauvre.

Lissant la fourrure du pauvre félin en question avec le plat de sa paume, elle ajouta :

— Et toi, qu'est-ce que tu fais là à cette heure ? Quelles nouvelles ?

Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, dans ce cas précis « quelles nouvelles ? » ne traduisait pas une inquiétude à propos de l'état général d'Isis. Il s'agissait de la question rituelle qu'elles s'étaient mutuellement posé un milliard de fois lorsqu'elles étaient réunies ainsi au coin du feu et qu'Isis tenait son carnet à la main, c'était entre elles le prélude inévitable au déchaînement des ragots et des médisances envers le reste du château. Un sujet de conversation imparable. Cela lui semblait peut-être prématuré de rappeler aussi vite le souvenir de leur complicité passée. Mais avec ça, le risque de blanc gênant lui paraissait amoindri, à moins qu'Isis ne joue pas le jeu de la réconciliation tacite, ou du moins pas de cette manière.

Dominique prit place sur le fauteuil voisin. La première phrase qu'elle prononça pour défendre Cheshire rappela encore une fois à Isis leurs nombreux moments passés ensemble quelques années auparavant. Domi avait avi pendant ces années passées à distance, néanmoins elle restait égale à elle-même, avec cet air toujours très digne et respectable. Cet aspect de sa personnalité faisait souvent rire Isis qui ne se gênait pas pour lui lancer des piques afin de la faire gentiment redescendre d'un étage. Leurs débats destinés à prouver laquelle des deux seraient la plus susceptible d'être élue Miss Poud lard pouvaient durer des heures. Au fond, Isis se demandait si ce n'était pas ces chamailleries qui lui manquaient le plus. Des amis, elle en avait d'autres, mais peu ayant le répondant de Domi.
Isis commença a se détendre. Si la jeune Weasley lui en avait encore voulu à mort elle serait partie ou elle lui aurait arracher la tête directement, mais elle ne se serait pas assise à coté d'elle comme si de rien était.
Elle désigna ensuite Cheschire comme responsable de sa venu ici. Isis sourit. Elle allait finir par croire que la boule de poil avait fait exprès de venir ici. Peut être avait-il ressenti ce qu'il se passait entre ses deux amies et avait voulu leur donner un petit coup de pouce ? Pour beaucoup cette idée paraitrait stupide mais pas pour Isis qui considère que chaque être vivant, végétaux crompris, possèdent une conscience et une intelligence qui leur est propre. Elle se promit de lui rapporter une belle récompense lors de sa prochaine sortie à Pré-au-lard.

- Ah qu'est ce qu'on s'ennuyerait sans nos félins ! Personnellement c'est Ramsès qui fait sa grosse loche en plein milieu du lit. Il faut être contortioniste pour arriver à dormir à coté de lui ! J'ose pas le réveiller, il est capable de se venger sur tout le dortoir. Déjà que certaines ne trouve pas propre d'avoir un chat dans le dortoir, si en plus il les empêche de dormir, je crains pour sa sécurité...

Chaque année c'était la même chanson : "Isis, ton chat à cracher une boule de poils sur mon oreiller !", "Isis, ton chat a mis des poils partout sur ma robe !". Mais Isis avait suffisamment d'anecdotes croustillantes sur chacune de ses colocataires pour qu'elles finissent par se taire et cohabiter avec le félin en sérrant les dents.

- Comme si Ramsès était un chat crasseux ! Il avait même surement plus de notion d'hygiène que certaines d'entre elles.

Elle leva les yeux au ciel. Elle ne comprendrait jamais comment on pouvait ne pas aimer les animaux.
La situation semblait s'apaiser. Isis avait répondu sans réfléchir oubliant presque qu'elles ne s'étaient pas parlées depuis des mois. Pourtant il lui semblait qu'elle ne pouvait pas faire comme si rien ne s'était passé, Isis était une personne toujours franche, elle préférait dire ce qu'elle pensait directement plutôt que de tourner autour du pot pendant trois heures. Elle prit une profonde inspiration et se lança.

- Ecoutes, je sais que cette situation est un peu bizarre, j'ai conscience de ne pas avoir réussi à gérer le deuil de Cléopatre très intelligement. Vous les Weasley, je ne sais pas si vous vous en rendez compte, mais votre famille semble si parfaite ! Dès que je vous voyais ensemble ce n'était plus de la joie que je ressentais mais un cocktail de tristesse, de jalousie et de colère. J'ai préféré m'éloigner avant de vous ou de me faire plus de mal. Je suis désolée si au final cela vous a blessé Victoire et toi, ce n'était pas mon but. Vraiment pas. Vous faites partie de mes meilleures rencontres ici, et je me sens stupide à présent de ne pas avoir su vous dire ce qui n'allez pas au moment venu...

La jeune fille reprit son souffle. Elle avait presque tout débité sans s'arrêter, de peur de ne pas pouvoir finir si elle s'arreter en cours de route ne serait-ce pour respirer. Le sourire que la jeune fille arborait constamment avait cette fois disparu, remplacé par un air soucieux faisant apparaitre sa ride du lion.