Samedi 16 Juin, 12h45.
Magnolia venait d'achever son repas. Elle débarrassait, par conséquent, son plateau avant de quitter l'attablée des Serpentard. En passant, elle chercha du regard la crinière blonde du jeune Malefoy. Elle avait, plus tôt, dans la matinée, rédigé une lettre à son égard. Lettre expliquant qu'elle l'attendrait dehors, non loin des potagers, après avoir mangé. Elle lui avait, après tout, promis de passer du temps avec lui. Car, à cause de ses révisions et examens, elle avait eu très peu de temps à accorder à son protégé. Tout comme à son petit frère de cœur, Alek. Sa meilleur amie, Charlie. Celle qu'elle aimait secrètement, Lacey... Bref. Ses cours chronophages lui avaient interdit tout loisir avec n'importe qui, ou que ce soit. Et la vipère comptait bien remédier à cela. Et ce, dès à présent, en allant passer du temps avec le première année. Discuter, jouer, se détendre... Magnolia en avait bien besoin.
Elle crut apercevoir le blondinet. Ce dernier semblait occupé avec ses camarades. Elle décida donc de ne pas le déranger. S'il avait lu le courrier, il viendrait. Sinon, elle attendrait pour rien. Mais ce n'était pas grave, car, la miss avait toujours de quoi s'occuper. En l'occurrence, elle avait récemment repris goût au dessin.
Je verrais bien.

Avant de sortir du château, la septième année fit un crochet par son dortoir, y allant chercher une petite bourse de cuir renfermant des bavboules. Elle n'y avait pas joué depuis des lustres, mais, se disait qu'une ou deux parties plairaient, peut-être, à son cadet.
Elle quitta, ensuite, les cachots. Remontant les escaliers, arpentant les couloirs, jusqu'à ce que ses pas ne la mènent à la sortie. Dehors, le soleil tapait, une légère brise plus qu'appréciable soufflait et les oiseaux chantaient. Un bien bel été s'annonçait.
Elle marcha jusqu'au point de rendez-vous où elle s'assoit en soupirant. C'est fou ce qu'un peu d'air frais pouvait faire du bien. Rien de tel pour décompresser d'une semaine intensive de stress et contrôles. Vraiment... La jeune femme allait, s'en aucun doute, savourer chaque seconde de cette journée de liberté aux côtés de son petit protégé qui, elle devait l'avouer, lui avait, comme tous les autres, manqué.

Penchée sur l'une des barrières encerclant le jardin potager, Magnolia se perdait dans ses pensées tout en contemplant les magnifiques et appétissants petits légumes pousser. En bombant le torse lors d'un large étirement accompagné d'un bâillement, la verte et argent sentit une petite pression contre sa poitrine, à droite, dans la petite poche de sa chemise blanche immaculée. C'était son briquet. Un soupir lui échappa. Elle n'avait pas fumé depuis un moment. Elle n'en avait pas eu le temps. Même pas le temps de tirer deux ou trois bouffées de nicotine... Si ce n'était pas triste, ça ! Aaaah... Les ASPICs lui avaient vraiment bouffé tous ses petits moments de plaisir...
Un cri l'extirpa de ses songes. Pour ne pas dire qu'elle venait de sursauter. C'était celui qu'elle attendait, Scorpius, qui, visiblement, se trouvait être des plus excité. Ce surplus de bonne humeur chez le petit blondinet arracha, d'ailleurs, un large sourire à son aînée. Celle-ci s'étant retourné pour lui faire face et, également, répondre à son étreinte soudaine.

Salut, toi ! Lui sourit-elle avant d'acquiescer d'un lent mouvement de la tête. Toujours ponctuel, c'est bien ! Elle lui ébouriffa les cheveux avec malice avant de poursuivre. Ça va plutôt bien. Et toi ? Tu m'as beaucoup manqué aussi ! Tu sais, c'est vraiment agaçant de voir tous mes proches de loin à cause de mes révisions. J'ai l'impression qu'un mur invisible me sépare de tout le monde, je déteste ça ! Mais bon... Faut que je réussisse mon avenir, ahaha ! Surtout que... Si je réussis vraiment bien mes ASPICs... Vous serez peut-être surpris ! Magnolia fit un clin d’œil à son frère de cœur. Certains savaient déjà que la demoiselle visait le poste d'apprentie en Soins aux Créatures Magiques, mais, personne, sauf Lacey, savait que cela allait, très probablement, vraiment se réaliser si ses résultats aux examens s'avéraient satisfaisants. Ce qui voudrait dire qu'elle n'abandonnerait aucun de ses petits camarades l'an prochain. Car, elle reviendrait. D'où le fait qu'elle travaillait dur et acceptait ce petit sacrifice qu'était de voir rarement ses amis en cette période d'examens afin de, peut-être, pouvoir les revoir à la rentrée prochaine. Et ce, autant qu'elle le souhaitera.
*Je leur ferais, à tous, la surprise quand j'aurais la réponse... En espérant vraiment que je sois prise. Parce que je donne vraiment tout ce que j'ai dans mes ASPICs, là !*
Et toi, les cours, ça se passe bien ? Ahlala... Bientôt, tu seras en seconde année... Ça me rajeunit pas ça ! Le temps passe vite. Elle écouta la réponse du jeune Malefoy, puis, frappa dans ses mains. Enfin Bref ! On est pas là pour parler de l'école, non ? On veut s'amuser, non ? A ses mots, elle fouilla sous sa cape de sorcière et brandit de façon triomphale sa bourse de cuir contenant ses vieilles bavboules. Après, je sais pas si tu as une autre idée ou envie de jeu.

Magnolia écoutait le jeune Malefoy faire son petit bilan de l'année en souriant. Un sourire partagé entre amusement, fierté et désespoir. Amusée, car, elle trouvait son protégé tout bonnement adorable lorsqu'il parlait, se questionnait ou affirmait ses dires. Fière d'entendre que tout s'était passé pour le mieux, cette année, aux yeux du jeune Serpentard car il avait bien travaillé et, désespérée par le commentaire sur la durée rapide de l'année.
Elles passent toujours vite, je trouve. Ça ne me rajeunit pas, d'ailleurs ! Râla-t-elle avant de glousser et accorder un clin d’œil au petit blondinet. Je suis sûre et certaine que tu passeras en deuxième année sans aucune difficulté. Il ne faut pas s'en faire.

Brandissant toujours la petite sacoche emprisonnée dans son poing, Magnolia laissait malicieusement le temps à son cadet de deviner son contenu. Bien que, il était vrai, cela n'était pas la devinette la plus compliquée du siècle. Au contraire...
Bingo ! S'exclama la blonde. Elles ont facilement dix ans, les grands-mères ! Rit-elle en regardant au sol, à la recherche d'un bout de bois traînant par-là. Une fois une branche trouvée, la McCandless l'utilisa pour tracer, dans les graviers, un petit cercle, enfermé dans un second de moyenne taille lui même à l'intérieur d'un troisième enrobé par un quatrième, le plus grand. Voilà que le "terrain" de jeu était prêt. Huuum eh bien... Je n'y ai pas joué depuis un moment, mais, je visais assez bien les gros points, à l'époque. Elle lui jeta un coup d’œil en biais, un sourire d'une moquerie taquine peint sur les lèvres. Prêt à te prendre une raclée ?