Erreur sur la personne [Pv- Annelise]

Erreur sur la personne

“Des erreurs, j'en ai fait. D'abord, je suis né. Première erreur !”

Lundi 24 septembre 2018

Pluie. Pluie. Brouillard et smog constant. Londres fumait et bruinait. Doux clapotement régulier sur le toit de la gare.

Volutes de fumée s'échappant de ses lèvres, le sorcier rabatti sa capuche sur sa tête, marchant au rythme lent de son jeune chiot dont le regard était attiré par tout ce qui bougeait. Les manteaux sombres, les enfants aux baskets brillants et puis tous les mets dont l'odeur parvenait jusqu'à leurs narines.

Main dans la poche, le jeune Carrow revérifia son butin quotidien. Quelques livres. Pas grand chose. Mais il avait assez pour acheter un croissant qu'il divisa en morceaux pour le partager avec Anarchy alors qu'il surveillait les environs, assis sur un banc métallique.

Pas de sorcier à l'horizon. Du moins ainsi pas au premier regard. Y avait bien des rondes de policiers mais les moldus ne voyaient rien. C'était bien connu.

Pas même qu'une bagnole leur fonce dessus.

Main crispée, la cigarette s'écrase dans sa paume mais il ignore la brûlure comme toujours et ne lâche le mégot qu'une fois refroidit alors que sa main brille d'une lueur rougeâtre. La brûlure il la sent mais ainsi il se sent vivant.

« Allez Anarchy. Come ! »

Le jeune homme reprend le chemin de la sortie, esquivant la patrouille. Il termine dans un recoin qu'il connait bien. Assez dissimulé des regards et des caméras puis avec un large champ de vision. Idéal pour lui.

Sortant sa baguette noire en toute discrètion, le sorcier la tend vers une jeune femme qui a l'air perdue et concentrée sur les horaires. Elle est plutôt bien habillée et ne dois donc pas manquer de moyens. Se carapatant dans l'obscurité une fois le porte feuille en sa possession, le jeune homme l'ouvre brusquement.

Des gallions.

« Bordel. »

C'était pas bon ça.

Les attrapant en les engouffrant rapidement dans la poche de sa veste, il parcourt rapidement le porte feuille pour voir s'il n'a rien oublié.

Carte d'identité sorcière, photo de deux petites filles jumelles, pass de la BIPM. La BIPM ? Ici ?

« Merde merde...merde ! »

Il jette le portefeuille dans une poubelle non loin et accèlère vers la sortie.

Ne pas se faire choper.

Ne pas se faire choper.

Sinon il était foutu.

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PV Elesya Travers

Erreur sur la personne

Cela faisait moins d'un mois qu'elle avait rejoint la BIPM ; ses tournées se faisaient pour l'instant toujours en compagnie de Dennis et ils enquêtaient tous deux depuis quelques temps sur un fauteur de troubles chez les moldus. Ils avaient entendu parler de portefeuilles, de livres qui disparaissaient comme par magie de la poche de leurs propriétaires au sein de la gare de King's cross. Initialement, cela pouvait s'avérer être un simple hasard, mais celui-ci semblait devenir un peu trop récurrent bien trop aux yeux de Dennis et sa collègue Annelise.

Le brouillard, la pluie dans ce pays était omniprésent ; pensive, Annelise essaya de se souvenir de sa France natale. Elle n'avait pas souvenir que sur ses terres il faisait si mauvais. Quelle idée sérieusement de suivre sa sœur dans ce pays où il pleuvait tout le temps. Cela en était déprimant.

Les heures se suivaient semblables aux autres, sans agitation, cris notoires dans le hall ; à croire que la personne coupable de ces méfaits hasardeux avait eu peur elle aussi de cette bruine. Un regard vers Dennis quelques mètres plus loin au téléphone. D'ailleurs, à peine raccroché, il vint vers elle s'excusa prétextant une urgence. Regard entendu, une rapide vérification de sa montre de toute manière, la journée était bientôt finie, ce n'était point dramatique après tout si elle terminait seule.

Regardant Dennis elle lui dit « ne t'inquiètes pas les transports en commun commencent à ne plus avoir de secret pour moi, je prendrai le bus il y en a un juste devant la gare» ; clin d'oeil goguenard à l'adresse de son collègue pendant que celui sortait rapidement. Les portes se refermèrent sur lui.

Un panneau lui attira l'oeil à peine plus loin ; tiens et si elle se programmait un petit voyage de par le pays prochainement avec sa sœur, cela faisait un bout de temps qu'elles ne s'étaient point retrouvées les deux. Absorbée, elle l'était mais pas au point d'être folle... elle sentit sa poche s'alléger, bien trop rapidement à son goût. Ne pas se retourner de suite, juste constater la poche désormais vide de son uniforme... portefeuille envolé.

Faisant demi tour mine de rien, elle examina la scène, les moldus l'entourant, personne semblait trop pressé. Froncement de sourcil, un jeune homme, semblait visiblement pressé de gagner la sortie... trop évident ou peut être pas après tout ? Un badaud à peine plus loin était en train de fouiller une poubelle et avait son portefeuille en main.

Se rapprochant de lui, pauvre âme perdue mais toujours l'oeil sur le garçon qui commençait sérieusement à accélérer le pas elle lui dit « rends moi mon portefeuille et je donne de l'argent pour aller t'acheter un sandwich d'accord ? » sa voix n'acceptait aucun reproche et le portefeuille entre les mains elle lui remit une pièce qu'elle avait au fond de la poche de son uniforme.

Tranquillement Annelise se mit à suivre à bonne distance le garçon qui était à deux doigts de sortir, elle remarquait que le pas se faisait plus rapide, regardant à gauche à droite. Si elle n'avait pas été chez les moldus, elle aurait pu lui formuler un sort, mais son poisson, elle le tenait... au fond d'elle-même elle en était persuadée à quelques mètres encore d'elle...

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“Il n’est de pire pauvreté que les dettes.”

Lundi 24 septembre 2018

La pluie s'abattit sur sa capuche et le jeune homme pris quelques secondes pour attraper son chiot dans ses bras afin de lui éviter de devoir marcher sur les trottoirs inondés. Poséidon en personne semblait avoir abattu sa colère sur Londres alors que le ciel se chargeait et la pluie se faisait plus dense.

Mais il en fallait bien plus pour effrayer un Carrow.

Comme d'avoir une membre de la Brigade Intégrée à la Police Moldue à ses trousses.

Comment n'avait t-il rien remarqué ? C'était une sorcière en plus. Sa carte d'identité ne laissait aucun doute là-dessus. La carte de la BIPM à elle seule n'aurait pas suffit à effrayer le jeune homme. Il savait qu'ils engageaient aussi des moldus.

Coup d’œil en arrière. Des tonnes de parapluies multicolores se bousculaient à l'entrée de la gare. Était t-il encore suivi ? Difficile à dire...

Mais bon l'avantage c'est que s'il avait du mal à apercevoir la dame blonde, celle-ci aurait aussi du mal à le voir.

Ruelle.

Se faufiler entre les poubelles éparses pour retourner sa veste. Passer du sombre noir à un rouge pourpre. Frissonner en sentant le tissus glacial sur ses épaules et puis ressortir, son chien toujours dans les bras et se diriger vers le Chaudron Baveur non loin.

S'immobilisant à l'entrée, le jeune homme vérifia une dernière fois derrière lui mais à part la foule hétéroclite de moldus dont une classe de primaire en excursion, il ne voit personne d'autre. Il pousse la porte et rentre.

De suite, la chaleur le réchauffe et le revigore.

Il s'apprête à monter dans sa chambre lorsque le tenancier le hèle.

« Hola Carrow. Tu me dois ton loyer. »

Les conversations se sont tues. Les regards le fusillent littéralement. Mais le jeune homme ne bronche pas. Il a l'habitude. Haussant les épaules, il maintien le regard du patron.

« Je te paye demain. »

« Aujourd'hui soir où j'appelle les aurors pour te déloger. »

Quelques uns ricanent. La bataille de regard continue un moment et puis le jeune homme grimaçe, attrape son chien et fait demi tour dans l'automne londonnien.

Bon.

15 gallions. Il devait encore trouver 15 foutus gallions.

Il n'aurait jamais dû acheter les croissants. Et il avait encore faim.

C'était infernal.

Assis sur un banc non loin du Chaudron Baveur, son chien blottit sous sa veste, le jeune homme réfléchissait. Bon. King's Cross c'était grillé.

Restait plus qu'à traîner dans les autres gares de la capitale mais il les connaissait bien moins.
Ou alors attendre le soir.

Mais il ne voulait pas.

Portant une cigarette à ses lèvres, le jeune homme ferma les yeux un instant.

Plus rien n'existait.

Sauf lui. Lui et sa cigarette.

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PV Elesya Travers

Erreur sur la personne

Une filature voilà ce qui s'annonçait pour Annelise et le temps filait bien trop vite à son goût ; tant pis ce serait des heures supplémentaires mais peut être des heures en moins à rester sous ce crachin anglais qui lui glaçait les veines. Elle ne se déperdit point de son sourire gardant le jeune homme à portée de vue.

Passant le pas de la porte de la gare, elle garda quelques mètres entre elle-même et sa cible. Dennis lui avait appris à être discrète, transparente, avancer sans bruit pour ne pas se laisser percevoir. La poursuite s'engageait, pressant le pas, entre les passants avec leur parapluie. L'auror avait juste une capuche, son pantalon commençait à être bien plus qu'humide alors que les rues se succédaient les unes aux autres. Son téléphone vibra un instant, elle l'éteignit rapidement, ce n'était pas le moment de se faire repérer... non.

Elle le vit pénétrer dans une ruelle ; peu de monde dans cet espace. Regardant une boutique, elle feint de regarder les vêtements exposés en vitrine. Tiens cette robe plairait à sa jumelle... fichtre, il avait filé ; quelques enjambées rapides pour pénétrer dans la ruelle... plus un chat, hormis un matou de gouttière sortant des poubelles dans un bruit qui la fit sursauter.

Pour Annelise c'était presque perdu, sa traque touchait à sa fin ; après tout ce n'était peut être rien d'autre qu'un petit voyou... mieux valait taire l'épisode à Dennis, taire ses craintes quand on craint avoir loupé sa cible de si peu...

Malgré tout, Annelise poursuivit, arriva au bout de la ruelle ; Chaudron baveur juste devant ; grelottante, elle hésitait même un instant à pénétrer à l'intérieur du bar pour se réchauffer. Son service était terminé, autant en profiter.

Quelques enjambées voilà ce qu'il lui manquait... mais quelques enjambées qu'elle ne fit pas quand elle le vit ressortir. Le hasard faisait bien les choses après tout. Accompagné de son chien, elle le vit s'assoeir sur un banc à peine plus loin.

Soupirant, hésitante, elle se rapprocha de lui sans un bruit. La baguette rangée à portée de main au cas où le jeune homme ne s'échappe, elle lui dit en arrivant à son niveau « vous jeune homme, vous ne trouvez pas que le temps ne se prète pas trop à une flemmardise au milieu du chemin de traverse »....

Elle ne pouvait pas sortir la baguette pour l'instant au milieu des moldus... c'était trop risqué. Ne pas prendre de risque mais faire comprendre par son regard que toute fuite serait inutile toujours armée de son pâle sourire.

HRP:

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Erreur sur la personne

“Il faut endosser ses erreurs comme on endosse ses vertus... avec fierté ! Et transformer, en avantages, les conséquences d'une faute.”

Lundi 24 septembre 2018

La pluie. Sa cigarette. L'odeur âcre de la fumée. Ce poison qui pénètre dans sa gorge et qui le fait se sentir vivant.

Une voix. Un aboiement.

Les yeux ouverts, Atlas aperçoit la dame blonde. Celle de la BIPM. Comment a t-elle fait pour le retrouver si vite ? Difficile à dire.

Mais il verrait ça plus tard.

Attrapant son chien au niveau de son épaule, le jeune homme passe au-dessus du banc en un éclair. La cité à laissé des traces. Il n'aura aucun mal à s'échapper.

Si ses lacets ne s'étaient pas emmêlés par magie.

Chute rude. Son chien à juste le temps de faire un bon en couinant. Lui ne peut que tendre les bras pour s'éviter de se casser le nez.

Pieds liés, il ne peut s'échapper et si sa main à déjà atteint sa baguette, les regards moldus glissant sur lui l'empêche de la sortir.

« Et merde. »

Chiot au dessus de sa tête, le jeune homme se redresse. Assis, les bras autour des genoux, il lance un regard assassin à la policière. Même à terre, sa fierté persiste. Il crache au sol avant de prendre la parole d'une voix traînante et doucereuse.

« Depuis quand on s'amuse à mettre des innocents au sol au milieu des moldus ? J'ai bien le droit de me promener à Londres sous la pluie si ça me chante non ? »

L'attaque. La meilleure défense. Tout comme le bluff. Les flics, qu'ils soient moldus ou sorciers, ils supportaient pas ça. Cependant, pour un gamin de la cité, c'était un plaisir de les faire monter et les faire enrager. Jouer avec leurs nerfs. Garder un air fier et provocateur au visage même si on fond, pas si profondément que ça, les conséquences il les craignaient.

Mais ça...Il n'allait certainement pas l'avouer.

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PV Elesya Travers

Erreur sur la personne

Au fond d'elle-même, Annelise était pas peu fière mais les environs ne se prêtaient guère à un sursaut de fierté chez la plus calme des jumelles Delacroix. Aussi c'était naturellement qu'elle l'avait abordé, simple échange et regard direct pour déclencher cette conversation avec le garçon.

Evidence naturelle que lorsqu'il croisa son regard, il n'eut qu'une idée en tête ; réaction de l'auror en jetant un sort informulé sur ses lacets provoquant une chute de sa cible accompagnée de son chien. Elle aurait presque pu en être touchée et sur le coup avait envie de lui tendre la main, sans rancune...

Mais Annelise était de nature réfléchie et ne fonçait point aveuglément. Déjà des regards perçants, un attroupement autour d'eux, des messes basses. La baguette toujours cachée elle avait remarqué que le jeune homme avait fait un geste imperceptible vers l'intérieur de son veston... il aurait très bien pu sortir un couteau ou toute autre arme moldue.

Mais les paroles qui sortirent de sa bouche à ce moment là, Moldu... provoquèrent un sourire jusqu'aux deux oreilles de l'auror « je ne vois pas pourquoi tu te sens agressé, ce n'est point de ma faute si tes parents ne t'ont pas appris à faire tes lacets... ; tu es juste tombé tout seul ».

Mensonge, regard se fermant sur son inconnu toujours face à elle avec son chiot à ses côtés elle se rapprocha de lui en lui tendant la main « bon si on allait parler dans un endroit plus propice, tu sais que tu n'as pas le choix... de gré ou de force ».... les dernières paroles avaient été prononcées tel un murmure à l'égard de son coupable... un coupable bien trop idéal ; cela semblait réellement trop facile à l'auror. Et si elle se trompait depuis le début et si ce n'était point lui le coupable et qu'elle commettait une grosse bavure policière.

Qu'importe la main tendue, elle attendait une réaction ; la main tendue, regard fixe et froid qui ne tolérait aucune contradiction....
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“La moitié du monde n'apprécie pas ce qui amuse l'autre moitié.”

Lundi 24 septembre 2018

Un ricanement s'échappa des lèvres du Carrow quand il entendit les propos de la policière. Bingo hein ? Il lui en fallait pas beaucoup à cette jolie dame pour répondre à la provocation. Mais alors là, c'était juste excellent. Bref applaudissement, grand sourire, Atlas faisait le bon spectateur. Penchant la tête, il se fendit d'un « ouh ça attaque les parents. Grandiose la répartie. »

Mais elle se rapprocha déjà. Une main tendue.

Atlas soupira de dédain avant de se relever péniblement par ses propres moyens. Hors de question d'accepter l'aide d'une vendue du Ministère.

Et voilà que maaaadame faisait la maline. Ce ton doucereux. Faussement mielleux. Les flics étaient tous les mêmes. Ils vous embarquaient en pensant être de tout puissants héros qui sauvaient la ville de dangereux criminels. Ils ne cherchaient pas à comprendre. Ils vous menottaient et vous interrogeaient.

Même si pendant ce temps, votre meilleur ami se vidait de son sang.

Non.

C'était faux.

Ils avaient tout fait pour le sauver.

Il avait été trop tard. Ce n'était pas leur faute.

Mais n'empêche que s'ils n'avaient pas cette descente, Dean serait encore là.

Rien n'aurait fini ainsi. Rien.

Il aurait encore une famille.

Regard vrillant, le jeune Carrow fixa la demoiselle de bas en haut. Il la surplombait de quelques centimètres mais paraissait bien frêle dans son manteau bien trop grand pour lui. Une grimace moqueuse se logea sur son visage alors qu'il répondait d'un ton provocateur.

« Je vois...c'est un rendez-vous galant... Je ne savais pas que je faisais autant d'effet...Mais pour ce faire très cher demoiselle, il faudrait déjà me rendre libre de mes mouvements si vous voyez ce que je veux dire... »

Sourire plus carnassier que charmeur, regard transperçant. Atlas gardait la tête haute. Les choses étaient toujours amusante. L'adrénaline lui plaisait toujours autant. Par contre ce qui lui plû moins c'est d'apercevoir quelques clients du Chaudron Baveur se blottir sous un parapluie en le regardant en ricanant. Nul doute que le patron apprendrait vite cela.

Bon.

Après, Londres comportait pas mal de ponts...Puis s'il finissait au poste, il aurait très certainement un toit au dessus de sa tête...

Et une baguette en moins...

Putain. Quelle journée de merde.

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PV Elesya Travers

Erreur sur la personne

Main tendue, regard étrangement froid face à ce jeune insolent qui se permettait une sacré répartie sur sa remarque vis à vis de ses parents. Aurait-elle commis un impair ? A voir son rire peut être pas. Mais le rire sonnait faux...

Grelottante mais dissimulant cette sensation face à son coupable elle constata qu'il ne prit pas la main tendue par elle-même. Ok, monsieur avait sa fierté. Très bien. Elle le laissa cracher son venin tel un serpent attaquer sa proie. Un ex-serpentard probablement. Face à elle, il semblait sensiblement plus grand, le blouson entrouvert laissait percevoir un squelette bien trop perdu dans l'amplitude du tissu.

Elle rigola un instant à l'évocation d'un rendez vous galant et s'approchant imperceptiblement de lui, elle annula son sort tout en lui disant « profites pas de cette liberté retrouvée pour te sauver je te préviens... » ; contournant le banc, à quelques mètres de lui, étrange confiance envers ce garçon qui ressemblait de plus en plus à la cible recherchée par la BIPM.

Désignant du menton le chaudron baveur elle lui dit « c'est comme tu préfères soit tu m'accompagnes là bas autour d'un café ou d'un thé soit je t'emmène avec moi car si je ne m'abuse, tu as clairement compris où j'exerçais n'est ce pas... ».

La baguette d'Annelise perçait sous son impair en direction du jeune homme ; geste imposant aucun retour ni aucune fuite. Quelques mètres en arrière, raclant des pieds mais toujours fier son inconnu la suivait. Des rires goguenards se faisaient entendre de ci de là.

Annelise les fit taire d'un regard froid. Les quelques sorciers présents dans cette frontière avec le monde magique elle les connaissait de vue ; après tout elle n'avait pas passé des années de l'autre côté sans se faire un nom ; de plus il était courant avec Dennis qu'ils finissent leur journée autour d'un verre... en dehors de leur service bien entendu. C'est la raison pour laquelle les moqueries cédèrent la place à des salutations cordiales.

Une fois la porte du chaudron baveur poussée, elle indiqua au garçon un espace un peu plus isolé et lui intima l'ordre sec « tu bouges pas compris » ; des regards, des murmures « carrow », le tenancier fusillant du regard le jeune homme...

Commandant au bar, le tenancier lui dit « Salu 'Lise tu fous quoi avec le fils Carrow ? »... surprise elle répondit naturellement « rien t'occupes mais comment tu le connais toi ? »... le grincheux, répondit dans sa barbe un semblant d'explications auxquelles elle coupa court d'un geste de la main. Elle se ferait une opinion par elle-même.

Se rapprochant de ce prétendu Carrow, elle s'assit face à lui « dites donc jeune homme on dirait que tu te fais pas que des amis, on dirait même que tu as la facheuse tendance de t'attirer des ennuis non ? Mon ami au bar là bas me dit que tu lui dois de l'argent ? Dois je rajouter cette notion à la liste que j'ai préparée pour toi ? Je suis peut être blonde mais pas si folle que ça... ».... se laissant aller sur sa chaise, croisant ses bras devant elle « avant de te passer les menottes, j'aimerais juste comprendre.. pourquoi ? »... l'interrogatoire aurait très bien pu se dérouler à la BIPM, mais étrangement le garçon lui semblait plus tourmenté que coupable... et avant de le confier à ses collègues, elle voulait savoir, savoir ce qu'il lui cachait.

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“Nos préjugés sont les barreaux de nos prisons.”

Lundi 24 septembre 2018

Le Chaudron Baveur hein ? Surprenant. Atlas connaissait Londres comme sa poche et le poste de police de King's Cross était pas loin. Quelques encablures tout au plus. Et elle le conduisait au Chaudron Baveur ? Elle était singulière.

En attendant, il n'avait pas le choix. Prendre la fuite aurait causé du grabuge. Attiré les Oubliators et leur clique d'Aurors et là...adios la baguette à coup sûr. Alors il ne peut que soupirer en traînant les pieds. Ce n'est qu'aux abords du Chaudron qu'il bombe le torse, prend un air fier en claquant les pieds à terre. Si son regard avait le pouvoir de pétrifier les gens, les clients de la taverne n'auraient pas fait long feu. Mais ils semblaient aussi savoir que la dame était policière et curieusement elle semblait influente sur eux. Les ricanements se turent sur leur passage pour mieux reprendre ensuite.

Mais le sourire ne quittait pas les lèvres d'Atlas.

S'asseyant en déposant son chiot entre ses pieds (sait t-on jamais qu'un de ces imbéciles s'en prenne à ce dernier car il était à lui), Atlas enfonça ses mains dans les poches de son manteau tout en frissonnant sous l'humidité qui ressortait de ce dernier. Encore plus maintenant que l'adrénaline retombait.

Il n'en faut pas plus au tenancier pour s'incruster. Forcément. Saute sur l'occasion espèce de Vipère. Tu veux ton argent ? Eh bien t'auras du mal à l'avoir là de suite. Même en fouillant bien, Atlas ne l'a pas. A moins de revendre le peu de canabis qu'il possède dans sa chambre. Là y aurait moyen. Mais pour cela il faudrait le libérer mais c'est pas gagné.

Sourire aux lèvres, le Carrow a un air faussement amusé. Cela ne tiendrait qu'à lui, il les brûlerait tous. Mais il n'est pas ce genre de Carrow. Il n'est pas un assassin. Alors il se tait, sourire aux lèvres.

Le silence s'étire. Tout le monde semble écouter leur conversation mais d'un regard la fameuse 'Lise' leur fait reprendre ces dernières. Elle ne semble pas vouloir le lâcher tant qu'il n'aura pas répondu. Bien. Grand bien lui fasse.

Haussant les épaules, Atlas vide ses poches des quelques gallions récoltés en cette journée. « Voilà. Tout ce que j'ai sur moi. Je dois en avoir huit de plus dans ma chambre. Il m'en reste 15 a récupérer pour ce soir. Evidemment, comme vous l'aurez compris, je ne les aurais pas donc allez y embarquez-moi. J'm'en contrefiche. Au moins je dormirai au sec. »

Son ton était glacial. Au fond de lui, il en voulait à cette policière. Elle avait gâché sa journée. Sans ça, il aurait pu payer son loyer. Peut-être même manger. Ce que son estomac gargouillant lui rappela que c'était trop rare. Tant que son chien ne manquait de rien il s'en fichait de toute façon.

Tête en arrière, Atlas fixa le plafond en soupirant. Tout ça n'était que perte de temps. Il avait l'impression d'être face à McGonagall lui rappellant une nième connerie sans chercher à comprendre. Ou face aux flics lui demandant s'il avait conscience des conséquences de la drogue.

Non franchement.

Tout le monde le prennait pour un débile ou c'était juste une impression ?

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PV Elesya Travers

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Pourquoi ne l'avait elle pas emmené tout simplement au poste ? C'était pourtant évident qu'elle avait face à elle son coupable. Certes idéal mais cette évidence provoquait un questionnement en la toute jeune recrue de la BIPM. Soucieuse, elle se trouvait face à une jeune homme perdu, agressif, fier, imbu de lui même qui se permettait encore de la toiser et de lui demander gîte et couverts derrière ses barreaux.

Un silence pesant s'installa entre eux deux alors que le chiot la regardait timidement. Toujours enfoncée dans sa chaise, elle affronta du regard le garçon. Elle ne baisserait pas les yeux la première, ah ça non, il en était pour ainsi dire hors de question. Le ton glacial du jeune homme n'aidait pas dans la détermination de l'auror.

Soupirant, elle se rapprocha de la table, se penchant, posant ses coudes et déposant sa tête sur la paume de ses mains. Puis prenant les menottes qu'elle portait à la ceinture elle les déposa sur la table. La sortie de celles-ci provoqua un silence autour d'eux. Qu'importe, ils savaient tous très bien comment allait finir cette rencontre...

Regardant le garçon « si tu veux les mettre je t'en prie, je n'ai pas envie de te les passer... » ; affrontement du regard, rapprochant sa chaise de sa cible elle lui dit « par contre personnellement j'a faim, j'avais en principe fini ma tournée donc si tu veux éviter la nourriture infâme du poste je profiterais de la condescendance extrême de l'auror qui t'a arrêté et choisirait de quoi caler mon estomac... car mes collègues sont moins tendres ».

Adressant un regard lourd de sens au tenancier, celui-ci prépara deux sandwichs qu'il leur amena ; avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit, elle siffla entre ses dents « tu mettras ça sur ma note, maintenant file..., j'en fais mon affaire ; on reviendra saisir ce qu'il y a dans sa chambre plus tard »

Puis regardant le chien « tu peux lui emmener quelque chose à son chien s'il te plait ? Il est capable de lui donner son sandwich au lieu de le manger lui-même ». Soupir du tenancier qui ramena quelques minutes plus tard une gamelle garnie de restes.

Tout en mangeant Annelise regarda celui qu'on appelait Carrow « bon vu que tu es pas très causant, je déduis de ce que j'ai entendu autour de moi que tu t'appelles, Carrow, que tu es un voleur à la tire de nos chers moldus et que en plus tu dois de l'argent au tenancier... que suis je bête tu vas pas me répondre de toute manière... »... Annelise soupira tout en patientant qu'il termine ou du moins qu'il entame le sandwich devant lui.

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