Le temps était tout bonnement hideux et Karl se laissa tomber dans son lit en rabattant la couette sur son visage. Il n’avait aucun envie de se perdre dans les couloirs gelés du château, mais il était impossible de se prélasser toutes la journée sous les couvertures, il devait rapidement trouver une solution avant de se faire tirer par le pied. Difficile de réfléchir quand on venait à peine de se réveiller, ses doigts se refermèrent sur sa paire de lunettes qu’il enfila rapidement pour ne pas se prendre un mur.

Il quitta la salle commune après s’être soigneusement préparé et réfugié dans un épais col roulé, il salua ses camarades et pensa à prendre quelques trucs à grignoter pour son lapin qui avait la chance de rester au chaud lui. Après un bon petit-déjeuner, il revint dans ses quartiers pour terminer ses devoirs qu’il avait commencés la veille avec une détermination douteuse. Karl réussit à ne pas se faire aborder par sa meilleure amie et put, avec joie, se rendre à la bibliothèque. Un endroit particulièrement agréable depuis qu’il avait fait la rencontre de la bibliothécaire, une mignonne bouille qui avait tendance à ne pas le laisser indifférent. Mais il n’était pas stupide pour autant, il ne tenterait jamais rien, il n’allait pas se prendre un râteau ou passer pour un crétin en chaleur.

Tranquillement, il grimpa les étages pour rejoindre l’endroit tant convoité et se glissa dans les rayonnages à la recherche d’une œuvre particulière. Hélas ses recherches ne menèrent à rien et ce fut dans un grognement qu’il se traça un chemin à travers les bancs et autres tables pour gagner le coin tranquille de la blonde qui gérait l’endroit. Il se passa une main dans les cheveux et redressa ses lunettes sur son nez avant de se mettre sur la pointe des pieds pour voir s’il y avait quelqu’un derrière le bureau. Heureusement pour lui ce fut le cas. « Bonjour ! » lança-t-il dans son accent irlandais difficilement compréhensible. « Comment ça va aujourd’hui ? »

N’avait-il pas le droit d’être aimable ? Depuis le temps qu’il venait ici, il pouvait prendre de ses nouvelles dans un sourire poli. Il posa son coude sur le bois. Je glissai un bout de papier soigneusement écrit. « Je cherche cette œuvre, mais elle est introuvable. Vous pouvez m’aider ou il est encore trop tôt ? » Les lieux étaient pratiquement déserts et Karl se demandait s’il n’était pas une personne trop matinale. La Grande Salle était pourtant bondée, où étaient passés le reste de ses camarades ? Qu’est-ce qu’il en avait à faire ? Il attendit la réponse tout simplement.