Un coin de Paradis pour une p'tite boule d'amour [Abandonné]

Un coin de Paradis pour une p'tite boule d'amour.

Feat Libre

La soirée de répartition avait été éprouvante pour Lessie et sa nuit avait été mouvementée, malgré la présence de Napoléon sur son coeur. Habituellement, sa présence l'apaisait, même si elle ne trouvait pas le sommeil facilement. Elle détestait dormir, cela lui faisait atrocement peur, et chaque fois qu'elle sentait la fatigue la gagner, elle faisait un truc idiot : frisonner, mettre de la musique, allumer la lumière... Elle ne pouvait rien faire de tout cela ici!

Ainsi, après cette nuit interminable, elle avait besoin de se sourcer. De plus, Napoléon avait vraiment besoin de se dégourdir les pattes!

En arrivant dans le parc, Lessie s'adressa à Napoléon, comme à son habitude :

- Viens ma petite boule d'amour... Y a pas la rivière de chez grand-mère, mais le parc et beaucoup plus grand! Fais pas la tête... y a un lac pas très loin tu sais?

Lessie continuait à parler à la petite tortue en lui caressant le cou lorsqu'elle crut entendre un bruit. Napoléon, en parfait petit peureux qu'il était, se cacha dans sa carapace.

- Ça doit être le vent! dit-elle, plus pour se rassurer elle-même que pour Napoléon.

"Après tout, même si ce n'est pas le vent mais quelqu'un, il n'y a pas de quoi paniquer, sombre tourte, on est dans le Parc de Poudlard, il y a plein d'élèves et de professeurs!" songea-t-elle et prenant tout de même une affreuse teinte verdâtre et en serrant Napoléon contre son coeur.

- Tout va bien, ma petite boule d'amour! s'exclama-t-elle en essayant de se concentrer sur le bien-être de Napoléon et sa visite du Parc, qui pourrait se révéler être un véritable coin de Paradis pour eux deux.

Emma s'était levée très tôt ce matin là pour profiter pleinement de la quiétude du château et de son extérieur. Enfilant ses vêtements en vitesse, la jeune fille ne prit même pas la peine de se regarder dans le miroir et descendit de son dortoir. La Salle Commune était déserte, comme tout le reste des couloirs et escaliers qui menèrent la Serdaigle affamée dans la Grande Salle. Ramassant quelques toasts dans une serviette de papier, Emma ne s'attarda pas plus longtemps à l'intérieur et se dirigea vers le parc.

Le soleil se pointait déjà et on pouvait encore voir le gazon briller en raison de la rosée du matin. Emplissant ses poumons d'air frais, Emma ne put retenir un sourire. Comme ce grand espace lui avait manqué! Sans plus attendre, elle entama son petit-déjeuner en laissant ses pieds la guider au rythme de ses envies. Elle pensait au Quidditch, se demandant qui ferait partie de l'équipe cette année et quand les entraînements allaient recommencer lorsqu'une petite voix de fille atteignit ses oreilles. Curieuse, mais ne voulant pas être vue, la Serdaigle suivit la source du bruit silencieusement et remarqua à quelques mètres une élève et une tortue. À vue d'oeil, impossible de dire dans quelle maison elle était. Tentant de s'approcher un peu, Emma écrasa une branche qui craqua, brisant ainsi le silence du matin.

Ne voulant pas effrayer la petite, qui semblait être en première ou deuxième année, la Serdaigle se résolut à aller la voir. Elle était solitaire, mais loin d'elle l'idée d'effrayer une pauvre gamine.

« Salut.. euhh.. je... tout va bien? J'espère que je ne t'ai pas fait peur.. euhh.. désolée..»

Ouais, comme approche, il y avait mieux. Maintenant que la distance entre les deux camarades était réduite, il était facile de voir que les deux appartenaient à la maison de l'Aigle, ce qui calma un peu la peur d'Emma.

« Je m'appelle Emma...je...je suis aussi à Serdaigle. »

Elle se risqua même à faire un petit sourire. Après tout, si elle était en première année, l'inconnue ne pourrait pas la juger puisqu'elle ne savait même pas qui elle était.

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Lessie n'avait pas rêvé, il y avait bel et bien quelqu'un dans la parc. Une jolie blonde avec de captivants yeux bleus s'approcha vers elle. Elle semblait embarrassée lorsqu'elle lui adressa la parole. Au moins, elles étaient deux à l'être ! Pas eu peur... pas eu peur... Elle avait eu une peur bleue, oui ! Normal, elle était désormais un aigle et devait s'habituer à voir, penser et vivre bleu...

Lessie ne savait pas comment Emma, qui venait de lui révéler son nom, avait deviné dans quelle maison elle était. C'était peut-être une philosophie de vie, qui sait ?!

Comme à chaque fois qu'elle devait parler, Lessie passa par toutes les couleurs imaginable. Elle devint successivement verdâtre, blanchâtre, rosâtre, bleuâtre, rougeâtre et enfin violacée.

- Je suis honorée de faire votre connaissance.

Comme chaque fois qu'elle était gênée ou stressée, Lessie parlait comme un dictionnaire et vouvoyait les gens. Cela faisait la fierté de sa grand-mère, faisait rire sa cousine Molly et attisait le mépris que sa sœur avait pour elle. Si elle l'avait pu, Lessie serait devenue encore plus violette qu'elle ne l'était déjà !

Cela dit, la jeune fille lui inspirait confiance et sympathie, peut-être parce qu'elle était seule dans le parc de si bon matin...

Elle prit une grande inspiration avant de parler, pour ne pas parler de nouveau comme un grand marquis.

- Veux-tu promener Napoléon avec moi ? Tu pourras nous faire découvrir des choses, non ?

Napoléon étendit son cou en direction d'Emma. Lessie devina qu'il avait envie de mâchouiller ses cheveux, il en avait besoin pour s'adapter aux éléments nouveaux qui rythmaient sa vie. Elle l'empêcha de trop s'approcher, parfois, les gens prenaient peur quand il faisait ça.

- Il est inoffensif. Hein, mon Napoléon, dit-t-elle en embrassant la petite tête de la tortue et en lui chatouillant le cou. S'il avait été un chat, Napoléon aurait ronronné de plaisir.

Plantée là comme une idiote, Emma ne savait plus quoi faire devant le regard de la jeune fille. Elle allait rebrousser chemin tranquillement pour la laisser en paix lorsque la petite lui dit qu'elle était enchantée de faire sa connaissance, tout en la vouvoyant et en se transformant en véritable arc-en-ciel humain. La 5ème année resta figée à ces propos et devina qu'elle devenait rouge à son tour. Disons qu'à 15 ans, elle ne se faisait pas adresser la parole de cette façon très souvent.

Puis, Lessie (dont Emma ne connaissait pas encore le prénom), lui demanda si elle voulait promener Napoléon. Il fallut un petit instant à la blondinette pour comprendre que Napoléon était en fait la petite tortue qui se trouvait dans les mains de son interlocutrice. Passer du temps avec une nouvelle? Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes.. Mais Emma se remémora ses premiers jours de solitude à Poudlard et se dit qu'elle aurait bien aimé qu'une élève plus âgée lui tienne compagnie de temps en temps.

De plus, elle entendait la voix d'Ethan qui lui conseillait de travailler son image, d'aller vers les gens et d'essayer de s'ouvrir aux autres. Même si ça ne lui plaisait pas, il fallait admettre qu'il avait raison sur un point : la solitude, ça devenait lourd à la longue. Aider une première année, ça ne pouvait faire de mal à personne, non? Affichant son plus beau sourire, Emma s'approcha de Lessie.

« Oui je veux bien, si tu me dis d'abord ton prénom! »

Aimant les animaux, Emma reporta sont attention sur la tortue. C'était la première fois qu'elle en voyait une d'aussi proche. La fillette était probablement la seule à en posséder une dans tout le château.

« C'est qu'il est mignon ton Napoléon! Tu l'as depuis longtemps? »

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Lessie avait vu Emma rougir, et cela la rassura. S'il y avait une chose qu'elle détestait chez elle, c'est de rougir, pâlir, verdir, bleutir... à tout moment.

"Ça ne se dit pas bleutir, crétin de cerveau" se réprimenda-t-elle intérieurement.

Ce n'est que lorsqu'Emma lui répondit qu'elle réalisa qu'elle ne s'était pas présentée. Elle s'empourpra une nouvelle fois.

- Oh quelle malpolie je fais! Je m'appelle Lessie. Certains m'appellent Nessie en penssant au Loch Ness, d'autres m'appellent Wil'hi, parce que mon deuxième prénom et Wilhelmina et que je fais une espèce de cri de souris quand je suis stressée!

Stressée, elle avait parlé si vite qu'elle dut finir sa phrase en apnée. Heureusement, Emma reporta son attention sur Napoléon, qui s'amusait à mordiller les cheveux de Lessie pour faire craquer ses dames.

"Quel tombeur, ce Napoléon... Un vrai bourreau des coeurs!" pensa-t-elle avant de répondre une nouvelle fois à Emma.

- D'aussi loin que je m'en souvienne, je l'ai toujours eu, je ne m'en sépare jamais. J'avais fait des pieds et des mains pour pouvoir le garder en classe avec moi. J'ai fait des scènes inimaginables. Grand-mère a craqué et a convaincu mes professeurs de primaire! Il avait un frère que j'avais appelé Amerigo Vespucci. Il est mort très tôt. Il était malade mais j'avais pleuré pour qu'on ne le sépare pas de son frère...

"Arrête de parler, tu va l'ennuyer! En plus, ce que tu dis est ridicule!"

Elle toussota et fut prise d'un intérêt soudain pour ses chaussures. Elle était maintenant gênée.

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