Joséphine & Alexander

We paint White Roses In Red

Une énième journée de cours venait de se terminer à Poudlard. Elle avait été exténuante mais remplie d’une certaine richesse. Celle de l’apprentissage. La jeune femme aimait étudier, lire des livres sur des sortilèges ou des potions en tout genre. Elle aimait se retrouver derrière une rangée de livres à l’abri des regards tandis qu’elle s’aventurait parmi les pages jaunies et usées par le temps et l’usure. Il était simple de connaître ses endroits préférés à Poudlard. Il n’y avait qu’à écouter la jeune femme lorsqu’elle se sentait en sécurité. La bibliothèque et les serres. Les plantes étaient sa passion , autant que celle des livres. Joséphine ne pouvait vivre l’un sans l’autre. Attendant doucement que tous les élèves sortent de la classe avant de sortir, la jeune femme se permit un regard en coin en sentant une présence à ses côtés qui lui souriait gentiment. Détournant la tête de ce sourire tout en rosissant sévèrement face à cette attention, Joséphine sortit du cours portant dans ses mains les livres de celui-ci. Frôlant les murs afin de ne pas attirer une quelconque attention sur elle, la jeune femme se dirigea vers la bibliothèque afin de terminer un devoir qui devait se rendre bientôt. Bien qu’elle aimait les études, Joséphine n’aimait pas particulièrement les devoirs, trouvant cela idiot de donner cela à des élèves. Les devoirs étaient selon elle, une torture inventée pour tourmenter d’avantage un élève après les cours. Ce n’était que sa pensée et au grand jamais, elle n’allait dire le contraire. Après tout, si les professeurs leur donnaient des devoirs, c’était pour leur bien, pour qu’ils comprennent mieux la leçon, non ? Sortant de sa rêverie, Joséphine marchait d’un pas lent et hésitant à travers les couloirs bondés de l’école, faisant attention de ne pas tomber afin de ne pas avoir de railleries provenant de ses camarades. Ils devaient même la lorgner, attendant sa chute avec un sourire sadique. Joséphine secoua la tête, faisant virevolter ses boucles chocolatées pour sortir cette sottise de sa tête lorsqu’elle entendit une voix l’interpeller. Une voix qu’elle connaissait plutôt bien puisque c’était celle d’Alexander.

Tournant doucement la tête vers le jeune homme qui arrivait près d’elle, un sourire aux lèvres. Elle ne savait pas vraiment s’il le faisait volontairement pour avoir une réaction d’elle mais en tout cas, cela ne fonctionnait à chaque fois. Son coeur venait tambouriner follement contre sa poitrine tandis qu’elle rougissait d’une manière flagrante, regardant ses chaussures pour ne pas le regarder dans les yeux. L’histoire de l’année dernière lui avait servi de leçon, et elle se sentait plus méfiante à l’égard des hommes. Doucement, Joséphine avait repris sa marche, avec Alexander en bagage qui continuait à lui parler. Cependant, elle n’arrivait pas vraiment à l’entendre tant son coeur était bruyant. La jeune femme était même persuadée qu’il pouvait entendre celui-ci. Beaucoup de questions lui venaient en tête mais aucune n’arrivait à sortir tant sa voix se bloquait dans sa gorge. Parfois, Joséphine se maudissait d’être aussi timide, arrivant même à envier la confiance de son frère pour parler en public. Son absence de réponse ne semblait pas vraiment affecter le jeune homme qui continuait à la bombarder de questions.

Que me veut-il ? Pensa Joséphine tandis qu’elle regardait ses chaussures, essayant en vain d’écouter les paroles du jeune homme. Elle était rouge, aussi rouge qu’une pivoine en floraison pourtant cela ne désarçonna pas le garçon qui continuait. Est-ce qu’il le fait exprès ? Ou est-ce encore un pari foireux sur moi ? Se demanda la jeune femme tandis qu’elle leva doucement la tête car elle ne remarquait les dalles reconnaissables de la bibliothèque. Bien trop éprise dans ses pensées et sa timidité, Joséphine s’était perdue dans les couloirs du 3 ème étage avec Alec qui devait prendre un malin plaisir à la rendre mal à l’aise. Son coeur fit un soubresaut avant de continuer sa course effrénée tandis qu’elle regardait le jeune homme. Il fallait qu’elle trouve quelque chose et vite pour s’enfuir de lui, sinon, il allait encore continuer à l'embarrasser. Son cerveau tourna à vive allure tout comme son coeur qui semblait devenir une véritable batterie. C’était un véritable colibri au niveau de son coeur et un capharnaüm dans sa tête. Elle voulait lui poser une question intelligente concernant le cours pour se sortir de la panade, pour faire genre que c’était bel et bien sa direction mais elle ne s’attendit pas à ce que son cerveau soit traître devant lui.

-Pourquoi me parles-tu au fait ? Demanda-t-elle d’une voix assez sévère, bien qu’un peu basse.

Suite à cette phrase qui sortit tout droit d’un endroit initialement bien rangé dans sa tête, elle fut prise de remords soudains. Se demandant même la raison de cette trahison tout en écarquillant les yeux face à ce ton qui semblait chez elle, pas du tout naturel. La course folle de son coeur reprit de plus belle, ses joues se couvrant d’un rouge encore plus profond que celui de la pivoine.