Si l’idée de Zach à promouvoir l’Art en proposant l’ouverture d’un club n’en était encore à ce moment-là qu’à ses débuts, il est toutefois intéressant de savoir d’où elle a émergé. Ou plutôt, de qui. Car à force de côtoyer des gens animés par la même passion que lui, il était évident que cette promesse de club finirait par venir un jour. Et c’est donc en présence de Joséphine que l’étincelle se fit. Zach n’en dit mot, sur le coup, pesant l’idée tout en s’émerveillant du dessin qui se trouvait entre ses mains et dont ses doigts ne pouvaient s’empêcher de suivre les courbes que le crayon avait tracé.

« C’est magnifique. Ca crève d’amour. »

Ils se trouvaient assis le long de la fontaine de la cour où non loin d’eux se déroulait une partie de Baveboules qui, bientôt, les obligerait tous les deux à fuir selon le degré d’horreur que leur nez pourrait supporter. C’était semble t-il un après-midi comme un autre. Ensoleillé. Plein de vie. Et Zach appréciait de passer du temps avec Joséphine à parler Art, cours, amis communs, et autre sujet de vie commune. Les deux élèves s’étaient assez vite entendus dès la première année, peut-être leur caractère tendre les avait-il attiré l’un à l’autre de la façon la plus naturelle qui soit. Il n’aurait sût dire le comment du pourquoi, bien que le ou était probablement en classe… et le qui lui faisait face. Les années s’écoulant, le lien d'amitié s’était tissé avec délicatesse et solidité à fois, de sorte que même lorsque Zach dû refaire son année et qu’il changea d’un jour à l’autre ses camarades de classe, il n’en oublia pas Joséphine pour autant. Et c’était réciproque sans quoi ils ne seraient pas là, tous les deux, à sourire, contempler, raconter.

Mais donc, ça crevait d’amour, avait-il dit, subjugué. Relevant les yeux du dessin pour croiser le visage de la Serdaigle, le Poufsouffle ne pu s’empêcher de sourire doucement puis, voyant la réaction, attendue, de faire apparaitre ses dents.

« Il s’appelle comment ? »

Ou elle. Ca pouvait être n’importe qui. Il avait glissé ça tout bas, sans pression, espérant avoir raison sans attirer l’attention sur eux. Il savait que Joséphine avait changé d’une certaine façon. Elle avait les joues rouges. Le regard lumineux. Le teint éclatant. Et parfois on pouvait sentir une douce attraction, timide, de l’attente de l’être aimé. Ou bien se faisait il des idées. C’était possible. Mais lui qui aimait capturer l’instant dans une feuille à l’aide d’un crayon ou sur une toile à l’aide de pinceaux, n’avait pu faire sans remarquer ce changement progressif. Et ce changement affectait de jolie façon les coups de crayons de la jeune fille.

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Une courbe était tracée, suivie de plusieurs autres courbes qui formaient un visage ovale. Joséphine manipule son crayon d’une manière douce et légère, approfondissant peu après lorsque la courbe était parfaite à ses yeux. Peu à peu, le portrait commençait à se dessiner de l’homme qu’elle commençait à aimer. Il avait été si gentil, si prévenant et patient envers elle. Il faisait en sorte de l’aider à surmonter ses peurs ainsi que sa timidité envers lui. Il faisait tout pour qu’elle soit à l’aise. Il lui donnait envie d’avoir confiance en elle, en ses opinions et surtout d’arrêter de rougir dès qu’une personne lui parlait. La timidité était son plus grand défaut, et elle n’arrivait pas à se soigner de cette étrange maladie. Elle n’était pas mortelle, même si elle pouvait le devenir en cas de situations dangereuses. Elle n’était pas virale, et encore moins quelque chose qu’on attrapait. Les personnes timides naissaient comme cela , c’était comme une caractéristique qui leur était propre. Les personnes timides peuvent s’améliorer avec le temps, prendre un peu de confiance en elles mais en général, elles le restent fondamentalement. Ce gentil garçon essayait de l’aider mais Joséphine avait toujours été ainsi, aussi loin que ses parents pouvaient s’en souvenir. Cette douceur de caractère venait avec la créativité et la rêverie. Sans doute que sa timidité maladive venait de son enfance. Elle avait été entourée de fleurs, de plantes , mais très peu d’enfants avec qui jouer et partager. Il y avait bien sûr son frère Matt, qui était complètement son opposé en termes de caractère. Sans doute que ce caractère de fonceur et d’audacieux lui venait d’un instinct de protection.

Une voix la sortit de sa rêverie et Joséphine leva la tête, rosissant même si elle connaissait son ami de longues dates. Ils se connaissaient depuis la première année et avaient tous les deux la même passion pour l’art et le dessin. Un sourire esquissait les doux traits de la jeune fille tandis qu’elle reprit son dessin, amenant des détails qu’elle avait remarqué grâce à son sens de l’observation. Il était plus beau, sans être forcément très populaire. Plutôt intelligent mais pas vraiment rêveur. L’homme qu’elle aimait, et qui faisait battre son coeur à la chamade, lorsqu’elle le voyait arriver avec un doux sourire. Cela lui donnait des fossettes et un aspect malicieux au niveau des yeux. Lorsqu’elle voyait ce doux sourire se peindre sur son visage aux traits fins, Joséphine rougissait d’une manière incontrôlée. Oui, elle l’aimait énormément. Elle l’aimait tout court. Et comme son ami le disait si bien, Joséphine crève d’amour pour lui, et son dessin, le portrait de celui-ci reflétait complètement cet état d’esprit. Zach a toujours été un si bon observateur, meilleur que Joséphine. Il avait un talent rare pour le dessin qui la rendait presque envieuse de ce talent. Cependant, la belle jeune fille était bien trop gentille et trop pure pour avoir une telle malhonnêteté.

Assise en tailleur, vers la fontaine d’où l’eau semblait chanter une agréable mélodie cristalline, Joséphine s’aventurait presque à ignorer le monde entier, trop ancré dans son dessin. L’intervention de son ami l’avait ramenée dans la réalité du moment. Elle lui offrit un sourire à sa question, avant de s’arrêter de dessiner. Ses joues se colorèrent d’un rouge pivoine avant de se tourner vers son ami de longue date.

-Hum, c’est [Y/N]. Il est dans la même année que moi , et il fait partie de la maison [Y/N], déclara Joséphine d’un ton embarrassé mais dont on pouvait entendre une joie immense dans les intonations. Je lui plais, ajouta-t-elle en se mordant la lèvre.

Ses yeux se plissèrent à nouveau avant de se mordre la lèvre à nouveau.

-Il me plaît aussi, s’enquit-elle avant de renfermer son carnet de croquis.

De ses doigts fins, Joséphine caressa la couverture de son carnet, les faisant ressentir un silence apaisant avant de se tourner vers Zach.

-Tu voulais me parler de quelque chose ? Demanda-t-elle curieuse.

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L'amour rendait les gens heureux. Il rendait beau, aussi. Brillant. Et si Joséphine avait toujours été aux yeux de Zach une belle personne, voilà qu'elle rayonnait aujourd'hui et il n'en était en aucune façon responsable. Pourquoi l'aurait-il été ? Il aimait Joséphine, mais d'une certaine manière et elle l'aimait de la même espèce de sentiment qu'est l'amitié construite sur des années et des années. Et c'est parce qu'ils étaient amis qu'il n'avait pu que voir le changement opérant en Joséphine et supposer de ce qui en était la cause. Un béguin, au début, un vrai sentiment après ça, plus profond. La réponse de Joséphine fut en parallèle avec son caractère : honnête, bien que l'onde de timidité qui l'habitat était toujours présente.

« Oh oh. »

Simple réaction qui fit monter d'un cran le sourire de l'adolescent aux airs de chérubin qui s'imprégna des traits du dessin, les grava en lui, afin de - si l'occasion se présentait - pouvoir l'identifier dans les couloirs de l'école – s'il y était toujours. Il avait donc vu juste et, cerise sur le gâteau, cela semblait réciproque assez pour que lui-même se mette à rougir pour elle. Un jour, moi aussi, se disait-il, même s'il n'espérait rien et n'était pas encore très intéressé par la chose ; contrairement à ses amis de sexes masculins dont les hormones étaient en ébullition constante. Et pourtant, ce un jour viendrait toquer plus rapidement dans son coeur que prévu dans quelques mois sauf qu'au lieu d'éprouver de la joie, Zach en ressentirait de la honte. Une honte qui finirait par s'estomper emportant avec elle un sentiment d'amour de jeunesse qui aurait fini par s'évaporer sous ses efforts de Titan - le Titan de la connerie mignonne adolescente. Il n'y aurait qu'une Annah. Il ne serait pas prêt de si tôt d'éprouver quelconque impatience de tomber amoureux une nouvelle fois. Et pourtant. Ca arriverait sans doute. Mais l'heure n'était pas aux émois de Zach, mais à ceux de son amie Jo' qui venait de refermer le portrait de l'homme de ses rêves – et pas que d'eux d'ailleurs.

S'installant à côté, Zach réfléchit un instant. De base, il n'était là que pour la saluer. Parler dessin. Proposer plus tard. Et puis finalement.

« Pas-grand-chose. Je t'ai vu. Alors je suis venu. Simple comme bonjour. Bonjour à toi, d'ailleurs. Mais je t'avoue qu'une idée fait son chemin-là, dans ma tête, mais j'attends de voir où elle mène pour te la dire... sinon... tu m'en voudrais si je te demandais comment vous vous êtes rencontrés ? Il rougissait sous le couvert du murmure quand il reprit, après un coup de coude à son flan. T'es pas obligée, hein, je suis juste curieux, mais ce sera pas la mort si tu décides de garder ça secret. Et pourtant, il la regardait presque d'un air suppliant sous ses boucles blondes. »

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