Impedimenta
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le deal à ne pas rater :
Tablette 11″ Xiaomi- Mi Pad 6 global version (coupon + code promo)
224.97 €
Voir le deal

Pour oublier tous nos emmerdements [Robin]

Invité
Invité
Anonymous
Profil
Infos

Sujet: Pour oublier tous nos emmerdements [Robin]
Sam 23 Avr - 19:17
Vendredi 16 Février


Harriet verrouilla la porte de son cabinet d'un coup de baguette, alluma d'un autre la cigarette coincée entre ses lèvres et se mit en marche d'un pas vif. La nuit avait commencé à tomber, les lampadaires et les vitrines s'allumaient dans la pénombre grandissante, un vent glacé lui mordait le visage.

Quelle journée insupportable. Harriet était claquée. Elle avait passé la matinée à Poudlard et avait à peine eu le temps de manger un morceau avant de devoir rejoindre son propre cabinet pour ses consultations de l'après-midi. Sa première patiente l'avait mise sur les nerfs en l'accusant de ne pas s'intéresser réellement à ses problèmes et de n'en vouloir qu'à son argent - no shit Sherlock, elle faisait pas ça bénévolement, est-ce qu'il fallait qu'elle encadre son diplôme sur le mur comme certains de ses collègues pour que cette vieille harpie réalise qu'elle était pas sa pote mais une professionnelle ? Le suivant l'avait frustrée comme pas permis en lui annonçant qu'il voulait mettre fin à leurs séances, alors même qu'elle avait déployé des trésors d'inventivité pour l'aider à travailler sur ses TOC et qu'il était justement en train de faire des progrès énormes. Et pour bien l'achever, l'un de ses patients avait débarqué à l'improviste dans son bureau alors qu'elle était en pleine consultation, visiblement au beau milieu d'un épisode maniaque, débitant à toute vitesse des propos décousus, entrecoupés de calembours auxquels il riait à gorge déployée. Harriet avait passé un temps fou à essayer de le calmer, mais il était barré au-delà de toute cohérence et elle avait profité de ce qu'il essaie de lui rouler une grosse galoche pour lui saisir le bras et le faire transplaner de force jusqu'au service psychiatrique de Sainte-Mangouste.

Elle avait dû remplir une quantité absurde de paperasse. Puis il avait fallu expliquer la situation à un magi-Psychiatre tellement imbu de lui-même que c'en était sans doute pathologique et qui n'avait même pas pris la peine de cacher le mépris qu'elle lui inspirait, ce qui lui avait donné de sérieuses envie de passage à l'acte. Raptus agressif, je suis pas responsable monsieur le juge, vous pouvez me croire c'est mon opinion d'experte.

Résultat, elle avait dû décaler ses rendez-vous suivants, il était tard, il faisait nuit et elle était à la bourre.

Heureusement, elle savait exactement ce qu'il lui fallait dissiper toute la tension de cette journée : de l'alcool et de la compagnie. Ce qui tombait très bien, parce que l'un et l'autre l'attendaient aux Trois Balais.

Harriet jeta son mégot dans la neige, le fit disparaître d'un petit coup de baguette et poussa la porte du pub. La chaleur, les voix et les rires l'enveloppèrent aussitôt, atmosphère familière, confortable. Elle alla s'accouder au comptoir, salua Madame Rosmerta et commanda une pinte de bière. L'établissement n'était jamais aussi peuplé que les bars Londoniens auxquels elle était habituée - Pré-au-Lard était une petite ville -, mais ce soir les clients étaient relativement nombreux et Harriet mit un certain temps avant de repérer la table où était assise Robin Fetherstonhaugh.

Elle s'approcha en souriant, posa sa chope sur le bois collant de la table et se laissa tomber sur la chaise vide en face d'elle, les joues écarlates, les cheveux emmêlés, la truffe humide.

- Robin. Désolée pour le retard, mes patients ont tous décidé de m'emmerder, aujourd'hui. Comment ça va ?

Elle se débarrassa de sa cape en fourrure, fit sécher d'un mouvement de baguette les pans de sa robe trempés par la neige et se laissa enfin aller contre le dossier de sa chaise avec un soupir de contentement.

Elle observa d'un regard involontairement analytique l'apparence de Robin. Vieux réflexes. Elle avait été l'une de ses toutes premières patientes, lorsqu'elle venait d'ouvrir son cabinet, et si elle ne l'avait suivie que pendant quelques semaines à peine avant qu'elle ne s'évapore dans la nature sans aucun préavis, elle avait encore du mal à ne pas la considérer d'un oeil professionnel.

Elle avait été étonnée de tomber sur elle par hasard au détour d'un comptoir, quelques mois après qu'elle ait cessé de venir à leurs rendez-vous ; mais la discussion qui avait suivi avait été étrangement agréable et détendue, et si elles ne s'étaient pas ensuite revues souvent, elles avaient dès lors correspondu avec une certaine régularité. La retrouver à Poudlard avait été pour Harriet une bonne surprise, et voilà un moment qu'elles avaient convenu de se retrouver aux Trois Balais pour prendre un verre.

Déontologiquement douteux, cette affaire, mais Harriet avait l'habitude de prendre des libertés dans l'interprétation du code du Psychomage.
Invité
Invité
Anonymous
Profil
Infos

Sujet: Re: Pour oublier tous nos emmerdements [Robin]
Jeu 5 Mai - 22:54
Robin aimait toujours autant Poudlard mais pour le début de sa carrière de professeur, elle avait été gâtée bien au-delà de ses désirs. Dieu en lequel elle ne croyait pas merci, c'était vendredi. Vendredi soir de surcroît. Bientôt, elle retrouverait Harriet aux Trois Balais, l'une des rares personnes auxquelles elle avait envie de parler là tout de suite. De surcroît, une bonne chope de bière ne lui ferait pas de mal.

Jouissant de la retraite de ses appartements, elle lança un de ses disques préférés sur le gramophone pour se changer les idées avant de quitter son strict tailleur bleu sombre pour une tenue plus décontractée, quoique tout aussi moldue. Un léger sweat-shirt gris, un pantalon noir, des bottines noires, sa fidèle veste en cuir noir, son sac en bandoulière noir. Deux bagues en argent à ses doigts. Et oui, elle aimait porter du noir. Et puis ce soir, si elle pouvait se fondre et éventuellement disparaître dans l'obscurité ambiante avec sa tenue sombre, ça ne lui déplairait pas. Par Merlin, quand elle repensait à... non, elle ne voulait pas y repenser. Bon, sérieusement, qu'est-ce qui s'était passé à Poudlard depuis qu'elle y avait fini ses études ? La guerre exceptée (et la guerre ne pouvait pas vraiment être considérée comme des circonstances normales), elle n'avait pas souvenir que le quotidien y était aussi folklorique.

Passant une main dans sa tignasse de cheveux bruns un peu ébouriffés, les mèches de sa frange lui tombant presque dans les yeux, elle jeta un regard résigné au désordre ambiant dans ses appartements, aux grandes feuilles de parchemin et aux piles de livres, pour la plupart empruntés à la bibliothèque, qui jonchaient le sol, à son bureau qui n'offrait plus qu'une toute petite surface de travail disponible. Grumpy, son hibou grand-duc à l'apparence aussi noble que son caractère était mauvais, somnolait dans sa cage. Robin devait bien se l'avouer, cet endroit était un... véritable foutoir. Mais ce n'était pas son souci prioritaire. Elle aimait bien son petit lieu réservé, elle s'y sentait chez elle. Un morceau de rock entraînant résonnait entre les quatre murs. Elle éteignit le gramophone en continuant à fredonner entre ses dents, verrouilla la porte derrière elle et se dirigea vers la sortie à grands pas, impatiente de quitter le château, ses bottines claquant sur le sol.

D'une façon bizarroïde, Harriet était peut-être le seul être à se rapprocher d'une amie pour elle. En tout cas, dans sa vie pleine de flou et d'insatisfaction, elle représentait son soutien le plus constant. Il y avait quelques années, Robin s'était présentée à son cabinet comme patiente. Son cabinet de psychomage, s'entendait. Les séances ne lui avaient pas déplu, ne l'avaient pas vraiment enthousiasmée non plus. Au bout de quelques semaines, lassée, elle avait tout arrêté sans plus donner de nouvelles. Et puis, elles s'étaient retrouvées par hasard dans un bar et le courant était étonnamment bien passé. Depuis, elles avaient assez régulièrement correspondu. Certainement le seul lien social auquel elle s'était tenue aussi longtemps, et cela probablement pour la seule raison que Harriet gardait parfois un peu des manières de thérapeute avec elle, de même qu'elle-même persistait à se comporter vaguement comme une patiente, lui confiant un grand nombre de ses misères comme si ça allait de soi. Étonnante attitude pour une psychomage, mais tant qu'elle pouvait bénéficier de l'amitié de Harriet, qui avait une personnalité agréable, elle ne s'en plaignait certainement pas.

Et il lui fallait au moins la bienveillance d'une amie psychomage pour récupérer quelques points de santé mentale. Un petit transplanage plus tard — franchement, ce moyen de transport ne lui avait jamais paru si désagréable que beaucoup de gens le prétendaient, c'était comme la poudre de Cheminette, juste une question d'habitude —, elle se trouvait à Pré-au-Lard. La neige fraîche étincelait à la lueur du soleil couchant. Robin admira le spectacle avant de s'engouffrer aux Trois Balais. Il y faisait un peu trop chaud à son goût, elle qui préférait depuis toujours le froid au chaud. Les oreilles déjà bourdonnantes des discussions des clients, toujours plus nombreux le vendredi soir, elle ôta sa veste et choisit une petite table isolée.

Elle attendit un bon bout de temps. Qu'est-ce qui retenait Harriet ? Ne voulant pas commencer à boire avant qu'elle fût là, elle tira un carnet et une plume de son sac et se mit à griffonner. Elle esquissa un vieux poivrot tout seul dans un coin, quelques tables, la silhouette de la brave Mme Rosmerta, un peu âgée maintenant et propriétaire des Trois Balais de son état, puis elle se mit à gribouiller ce qui lui passait par la tête : un chat, un lion, un doberman. Elle nota avec amusement la proximité entre ces figures d'animaux et une certaine leçon particulière récente qu'elle avait donnée à une élève de quatrième année. Et puisque son amie ne venait décidément pas, elle commanda enfin une chope de bière.

La nuit eut largement le temps de descendre au-dehors lorsque Harriet arriva enfin, l'air échevelé, les joues rosies par le froid. Robin l'accueillit avec un sourire, rangea son carnet. Son sourire s'élargit à sa remarque sur les patients emmerdeurs. Harriet n'avait jamais été du genre à mâcher ses mots, ce côté de sa personnalité l'amusait.


— Salut Harriet, installe-toi ! Tu ne peux pas savoir à quel point je suis contente de te voir, dit-elle en commençant à retrouver sa bonne humeur.

Exit la froideur et la distance dont elle usait envers ses élèves et un certain nombre de ses collègues : avec Harriet, elle pouvait se détendre. Et puis, pour lui poser cette question, elle ne devait pas être au courant de ce qui s'était passé le jour de la Saint-Valentin à Poudlard ou du moins, pas du fait que ça l'avait concernée personnellement. Robin se sentait d'humeur à lui en faire le récit de manière comique. Peut-être que ça lui changerait les idées.


— Si ça peut te rassurer, t'es pas la seule à avoir passé une sale journée, dit-elle avec un petit rire. Tu n'as peut-être pas entendu parler de ce qui s'est passé ce mercredi à Poudlard ?

Elle leva les yeux au ciel à ce souvenir.

— Bon, deux des petits dingos qu'on essaie d'instruire ont trouvé amusant de fabriquer un philtre d'amour pour la Saint-Valentin. Il se fait que Peeves est passé par-là juste comme ces filles finissaient et a trouvé encore plus amusant de verser leur mixture dans les citernes de jus de citrouille du déjeuner du lendemain. Je te laisse imaginer le résultat...

Elle secoua la tête avec un sourire mi-comique, mi-grimaçant.

— C'était justement un de ces philtres basiques qui ne font pas tomber amoureux d'une personne en particulier, mais juste de la première qui croise ton regard. Et comme l'effet durait une journée et que presque tout le monde à la Grande Salle s'était servi, le résultat a été magnifique — et tiens, devine quelle est la seule personne à être tombée amoureuse de moi ? Sérieusement. Un indice : je t'ai déjà parlé d'elle.

Avec un sourire théâtralement blasé, elle révéla avec des hochements de tête appuyés, pour la faire rire :

— Cailtin Swann. Oui, celle-là. Qui d'autre ? Ce n'est pas comme s'il y avait des dizaines d'autres adultes à Poudlard.

Dans une de ses lettres, Robin avait déjà raconté à Harriet comment elle avait retrouvé par un hasard plutôt fâcheux une de ses amies de jeunesse à Poudlard, qu'elle avait justement abandonnée à la pire période de sa vie, ainsi que leur rencontre orageuse suite à sa tentative de s'excuser. Elle pouvait donc se représenter toute la souffrance de l'événement.

— Oh, mais la suite est encore mieux. Il se fait qu'étant envoûtée par mon charme naturel, n'est-ce pas, elle s'est levée pour me saluer et devine de quoi était rempli le verre que je venais de vider, juste comme je levais les yeux sur elle ? Haha.

À la fois dégoûtée et amusée par ce souvenir, elle secoua la tête.

— Bon, franchement... en tant que professionnelle, tu crois que je suis dingue parce que la vie s'amuse avec moi ou l'inverse ? Ou les deux ? Parce que je t'avoue que depuis mon retour à Poudlard, j'ai sérieusement l'impression d'être entrée dans une maison de fous, pas étonnant qu'on t'a engagée ! conclut-elle en rigolant. Encore que c'est probablement l'endroit où j'aurais le plus ma place.

Après un temps et une gorgée de bière pour se réconforter, elle changea de sujet :

— Et toi, alors ? Quelles nouvelles ?
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» Samuel E.-Worczinski ~ Pour ne pas oublier
» Oh Crap! You Again! || Robin
» Les dieux de la beuverie (ft. robin et Julian)
» Robin Featherstonhaugh - Journal intime
» Robin Featherstonhaugh - Comme sur scène

Pour oublier tous nos emmerdements [Robin]

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: