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J'observe le silence mais je ne vois rien - ft. Absolan Lestrange

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Sujet: J'observe le silence mais je ne vois rien - ft. Absolan Lestrange
Mer 19 Avr - 1:06


J'observe le silence mais je ne vois rien - Couloir du 4ème étage
Effy Rees & Absolan Lestrange

Les cauchemars. Moment honni de la nuit qui devenait presque coutumier ces derniers temps. Qui lui faisait à nouveau craindre jusqu'au moment où elle n'aurait pas d'autre choix que de s'endormir. Et qui chaque matin lui faisait se demander "Merlin, qui m'a foutu dans la peau de cet épouvantail ?", en voyant le teint couleur cachet et les cernes. Comme si son inconscient voulait lui faire payer au centuple ce qu'elle essayait déjà d'enterrer au quotidien. Ce qui essayait déjà de hanter ses journées.

Le coupable n'était pas bien difficile à désigner : son père. Toujours. Est-ce que tout allait la ramener à lui, toute sa vie ? Mais était-il seulement le seul vrai coupable ? C'était bien elle qui avait provoqué cette nouvelle rencontre, qui avait désiré se retrouver à nouveau face à l'autre, pour obtenir des réponses à des questions qu'elle n'osait jamais poser à sa mère. Oh, les réponses elles les avaient eu. Il les lui avait crachées même, ces maudites réponses. Et depuis, elles menaient leur danse, virevoltant sans répit dans son pauvre esprit malmené. Et pour une fois, toute son énergie n'était plus concentrée à essayer de s'abrutir de fatigue physique pour ne plus avoir à penser le soir. Non. Elle avait l'impression d'avoir fait un gigantesque pas en arrière. Elle en était à nouveau bornée à essayer de paraître normale (pour peu qu'elle le soit), joyeuse et énergique, tandis qu'une seconde d'inattention suffisait pour que son sourire ne se fane et son sourire ne s'assombrisse. En gros, une simple rencontre avait suffi pour créer une brèche énorme dans tout ce qu'elle avait construi patiemment au fil des années. Tout ce qu'elle espérait c'était que la routine qu'elle s'était imposée depuis si longtemps suffise à lui servir de marchepied pour remonter la pente qu'elle avait commencé à redévaler. Ce qu'elle pouvait faire en attendant, c'était faire attention.
Et continuer de jeter le sort du silence sur son lit.

Parce que du coup, en attendant, il y avait surtout les cauchemars. Les cris, les poings qui s'abattaient sur la table, la peur constante, les pleurs de Nina dans ses bras. Les fils du passé et du présent s'emmêlant de manière aussi inextricable que désastreuse. Mille fois elle revoyait le verre qu'il avait essayé de lui envoyer au visage, exploser contre le mur derrière. Et cette nuit-là ne dérogeait pas à la règle. Longtemps elle s'était agitée dans son sommeil, comme consciente de ce qui allait se produire et tentant d'y échapper. Les mêmes images défilaient dans son esprit, comme un foutu film bien réglé. Et comme à chaque fois, la main haïe lança le verre, les éclats de verre volèrent en tout sens, et semblèrent se figer autour d'eux, tandis que le regard furieux de son père se faisait univers. Avant que ne retentisse la phrase. Si toi tu ne me voulais pas pour père, moi je n'ai jamais demandé à avoir une fille comme TOI !

Dans une grande inspiration, comme si elle venait d'émerger d'une piscine, Effy se redressa, en sueur, la respiration chaotique, le tissu de son pyjama collant désagréablement sa peau. Encore ce foutu rêve. Toujours le même jusqu'à ce qu'elle prenne la peine au moins d'écrire au docteur Scamander, si ce n'était directement un psychomage, lui souffla une petite voix perfide. Mécaniquement, ses genoux remontèrent jusqu'à son visage, et elle y enfouit son visage, ignorant les tremblements. Rien, en dehors de ses gémissements pitoyables, ne venaient perturber le silence de son dortoir. Même si une part d'elle même aurait bien voulu secouer Dracéna jusqu'à ce qu'elle se réveille, elle se retint. De l'air. Il lui fallait de l'air !
Dans ce qui tenait plus du spasme que du geste réfléchi, elle envoya bouler les couvertures, et descendit dans la Salle Commune, munie de sa simple baguette. Cela n'était pas suffisant. Si elle avait été chez elle, à Llanelli, elle se serait jetée dehors comme une furie, courant jusqu'à en perdre haleine, jusqu'à s'abrutir.

Mais elle n'était pas chez elle. Alors elle faisait autrement. Ce qui avait été une errance solitaire était devenue une habitude bien huilée. Le couloir du quatrième étage, "son" repère en journée qu'elle avait empli une fois de ricanements et de fausses notes avec Leslie. La nuit, ce n'était plus vraiment pareil. Juste un refuge, un endroit reculé du château pas vraiment fréquenté. La Rouge et Or s'y blottit comme on se blottirait au coin du feu, ignorant la poussière. Et espérant, sans vraiment l'attendre qu'il se passe quelque chose. Ou que quelqu'un arrive.

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Sujet: Re: J'observe le silence mais je ne vois rien - ft. Absolan Lestrange
Mer 19 Avr - 11:02
  
J'observe le silence mais ne vois rien
les heures préfèrent le silence pour fuir.



2 octobre 2018

Cela faisait un bon moment qu’il fixait le plafond, sans parvenir à dormir. Il ne se souvenait plus si il était parvenu à fermer les yeux, même à somnoler un peu pour récupérer. Les premières notes de l’année étaient tombé le matin même. Des notes catastrophiques. Et dire qu’il préparait ses ASPICS ! Mais il y avait un certain nombre de choses qu’il ne parvenait pas à se sortir de la tête. Un trop grand nombre de choses. Et il ne parvenait même plus à pleurer. Tout restait à l’intérieur, rien ne sortait désormais. Il repensait à la lettre de Shrank lui disant qu’il serait peut-être bon qu’il retourne consulter Miss Cornwell. Il n’était pas de cet avis. La psychomage ne lui servira probablement à rien, et de toute façon il ne parvenait pas à parler de lui-même aux autres. Il ne savait pas comment aller puiser assez loin en lui pour raconter des choses qui le font souffrir rien que d’y penser. Alors mettre des mots là-dessus… Impossible.

Sauf avec certaines personnes. Des personnes qui se comptent sur les doigts d’une main en fait. A une époque, il aurait été prêt à se confier à Jade, bien qu’ils ne partageaient pas toujours le même point de vue, ou à Eileen. Mais la première était partie et la seconde semblait l’éviter comme la peste. Comme si elle avait juste souhaité sortir de sa vie et errer comme tous les autres fantômes autour de lui. Il avait été également profondément blessé par le départ de Ruby, son ex-petite amie. A qui il avait confié tant de choses. C’était une personne comme lui, avec qui il ne partageait pas que de l’affection, mais aussi des choses profondes. Elle n’était plus là. Il en subsistait toujours une, et c’était actuellement ce qui tracassait l’adolescent qui n’avait de cesse de se tourner et de se retourner dans son lit. Il écoutait la respiration profonde de ses camarades de chambre, leur enviant le sommeil profond et réparateur. Son amie était-elle dans la même situation que lui ? Cela faisait tellement longtemps qu’il n’était pas allé dans le couloir du quatrième. Il ne savait pas si elle y viendrait toujours, puisqu’il n’y était pas allé une seule fois depuis la rentrée. Et comme ils ne se croisaient et se parlaient rarement la journée… Ce serait délicat d’avoir ce genre d’informations.

Sur un coup de tête, il décida finalement de rejeter ses couvertures vers le bas de son lit et de se lever. Il enfila sa cape de sorcier par-dessus son pyjama et emporta les objets dont il avait l’habitude. Ces derniers étaient sa baguette qu’il rangea dans la poche intérieure de sa cape et le livre qu’il emportait partout avec lui depuis quelques temps. Peut-être qu’il parviendrait à lui en parler.

Si elle était là.

Usant de toute la discrétion dont il était capable – bien qu’il était un peu rouillé des escapades nocturnes -, Absolan se glissa hors de son dortoir, puis hors de la salle commune. Il rejoignit les couloirs du château, prenant toujours garde à ne pas user de sortilèges pour s’éclairer. Sur le chemin il se rendit compte qu’il connaissait encore le chemin emprunté de nuit par cœur. Quelque part, ça aurait pu le faire sourire. Mais il n’avait pas la tête à ça. Il allait peut-être se prendre un vent, après tout. Et ce serait bien fais. Il avait été un piètre ami depuis septembre, et pas qu’avec elle.

Arrivé au quatrième étage, c’est avec surprise qu’il la découvrit blottie à leur endroit habituel. Ses yeux d’un bleu-gris acier s’accrocha au sien, plus doux et plus triste. Le sien n’était plus que vide, rien de plus, ce qui le rendait plus froid que d’ordinaire. Il l’observa un moment, devinant le mal qui l’habitait, sinon elle ne serait pas là, à probablement l’attendre. Sans être capable de piper un seul mot, il se glissa simplement à côté d’elle, sans pour autant la toucher. Un ami ordinaire l’aurait prise dans ses bras, mais le vert et argent en était tout bonnement incapable pour l’instant.

« J’ai un peu de retard on dirait.. » articula-t-il avec l’ombre d’un sourire, la voix un peu rauque. Il ne parlait plus des masse aux autres. C’était sa façon d’essayer de détendre l’atmosphère. Maladroite, comme d’habitude. 
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Sujet: Re: J'observe le silence mais je ne vois rien - ft. Absolan Lestrange
Jeu 20 Avr - 0:36


J'observe le silence mais je ne vois rien - Couloir du 4ème étage
Effy Rees & Absolan Lestrange

Elle s'était un peu perdue dans ses pensées, toute occupée qu'elle était à faire refluer la vague de panique qui s'était emparée d'elle. Tous ses muscles étaient noués ; elle en aurait des courbatures le lendemain, sans doute. Mais le pire restait cette impression de vide vertigineux au creux de sa poitrine, une douleur physique qui n'existait pourtant que dans sa tête. Mais au fil de ses respirations profondes, elle avait recouvré un semblant de calme, puisant tout le réconfort qu'elle pouvait dans l'endroit calme et abrité. A défaut de pouvoir en trouver auprès de quelqu'un. Parce qu'elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là, assez peu sans doute, mais elle avait beau rester attentive au moindre petit bruit, personne n'arrivait. Comme toujours, Effy, au lieu de s'enfermer avec ses problèmes, ne vivait qu'à travers ses relations avec les autres, comme si elle avait pu se nourrir de chaleur humaine pour aller mieux. Elle ne se confiait pas, mais ça l'avait toujours aider à garder le cap, à se solidifier. Elle avait toujours si atrocement peur de se montrer en position de faiblesse qu'elle avait toujours tu ses maux les plus sombres. Même à Dracéna, ça lui avait pris des mois pour lui en parler, et presque des années pour qu'elle sache tout dans les détails. Elle les réservait à la nuit, ces maux. Sauf qu'elle n'était pas la seule âme en peine à errer dans le château aux heures tardives, pas la seule à chercher refuge et réconfort. Au final, il y avait eu Absolan. Ca leur avait demandé de la patience, de l'apprivoisement mutuel, il y avait eu quelques ratés, mais ils avaient fini par prendre leurs habitudes. Avec lui elle avait réussi à parler, à faire un peu tomber le "masque". Des rencontres qui se limitaient à ces nuits. Une espèce d'accord tacite, comme si ça devait rester suffisant, et secret.

Mais depuis la rentrée, plus rien. En un peu plus d'un mois, la Galloise était déjà sortie dans les couloirs la nuit sept fois. Elle avait compté. Elle était même restée longtemps. Mais toujours seule, le couloir désert. Au début, elle avait essayé de ne rien se dire. Après tout, y avait pas de promesse entre eux. Mais après elle n'avait pas pu s'empêcher de psychoter. Elle avait fait quelque chose de mal ? Ou alors peut-être qu'il ne venait plus parce qu'il n'en ressentait pas le besoin. Comme si, de ce qu'elle voyait de loin en le croisant, pouvait la conforter dans cette idée, tiens. Mais toujours était-il qu'Effy avait du mal à se suffire à elle-même, surtout dans une telle situation, et que ça lui manquait. Surtout que les monologues, ça n'avait rien de discret.

Dans l'ombre du couloir, Effy s'agita un peu. Ca ne faisait pas très longtemps qu'elle était là, mais suffisamment pour que le froid ne la dérange. Elle regretta un peu de ne pas avoir pris autre chose pour se réchauffer, mais le mal étant fait... Soudain, une silhouette mouvante à quelques mètres de là la tira de ses pensées définitivement. Elle se redressa à moitié, prête à détaler si c'était un préfèt trop zélé, ou pire un prof... Mais finit par se détendre aussitôt après. Absolan, enfin. Lui non plus n'avait pas l'air bien. Et l'obscurité l'empêchait de sonder son regard, sinon elle aurait sans doute pu lui déceler ce je ne sais quoi de changé. Elle lui adressa un maigre sourire, ne sachant pas trop comment l'accueillir. Sa tentative de plaisanter tomba un peu à plat. Surtout parce qu'Effy ne sut pas comment y répondre. En fait si, mais elle n'arrivait pas à trancher. Elle voulut plaisanter aussi, histoire de lui rappeler qu'il parlait à la spécialiste ès retards. Mais finit par dire, d'un ton indécis : -Il t'en aura fallu, du temps. Elle même ne sachant pas vraiment si ça devait sonner comme un reproche ou comme le signe qu'elle était contente de le revoir. -Mais tu es là. C'est bien. Voilà qui était mieux. Dans un profond soupir elle cala son menton contre ses genoux. -Elle est bien merdique cette rentrée, pas vrai ? Ca sonnait banal, mais c'était loinde l'être. Tout dépendait ce qu'on entendait par "merdique". Et cette phrase était lancée en l'air, autant parce que ça laissait une ouverture pour le Vert et Argent s'il voulait se confier en premier, que parce qu'elle-même, même avec le coeur au bord des lèvres, n'était pas plus douée pour mettre des mots sur tout ça. J'ai revu mon père, ça s'est très mal passé. Sur le papier, c'était pourtant pas compliqué...

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Sujet: Re: J'observe le silence mais je ne vois rien - ft. Absolan Lestrange
Jeu 20 Avr - 11:35
  
J'observe le silence mais ne vois rien
les heures préfèrent le silence pour fuir.



2 octobre 2018

Une petite vitre opaque dans son dos provoquait un contre-jour, ce qui lui permettait d’apercevoir le visage de la jeune femme. Visage qu’il trouva particulièrement pâle, sûrement à cause du faible reflet de la lune, mais aussi accentué par le manque de sommeil évident. Sinon elle ne serait pas là, il le savait désormais. Il s’aperçu qu’ils ne s’étaient jamais retrouvés ici par plaisir de se voir ou de discuter avec l’autre. Ils avaient toujours été dans cet étrange pacte secret où ils ne faisaient que parler d’eux, de leurs maux, de ce qui leur pesait lourdement sur le cœur. Parce que au fond d’eux, ils avaient un réel besoin d’en parler. Sachant qu’Absolan ne l’avait jamais fais avant de rencontrer Effy. D’un sens, n’était-ce pas là une belle preuve d’amitié ?
 
Assis à côté de Effy, il détourna un peu son regard d’elle. Visiblement, son espèce de tentative pour détendre l’atmosphère était juste tombée à plat. Tant pis, il aurait essayé. Il s’en moquait pas mal. Il savait pourquoi il était là. « Il t’en aura fallu du temps. » Touché. Il ne savait pas si il devait prendre ça comme un reproche. Il fallait dire que ça sonnait bien. Pinçant les lèvres, il prit sur lui quelques secondes. Oui, c’était de sa faute. Peut-être qu’en son absence, elle avait pété un câble.
 
Sale petit égoïste.
 
« Mais tu es là. C’est bien. » Après autant de temps, c’était déjà une bonne chose, en effet. Il eut un petit sourire. Il avait toujours apprécié le fort caractère de sa camarade. A de nombreuses reprises, il l’avait vue en cours ne pas se laisser faire par un élève, de sa maison ou pas, qu’il l’importunait. C’était une fille qui avait du caractère, et Absolan appréciait ce genre de fille. Comme Eileen, comme Ruby, comme Elle.
 
« Elle est bien merdique cette rentrée, pas vrai ? » Le vert et argent haussa un sourcil. Repliant un peu ses genoux contre son torse à son tour, il posa ses coudes contre ces derniers, le regard perdu dans le vide. « C’est peu de le dire… » souffla-t-il à son tour. Il repensa à la fin de sa cinquième année. Tout allait relativement bien, hormis les épisodes tyrannique habituels de Yulrick, l’épisode de la Saint Valentin et la mort de Lexie qui avait bouleversé toute l’école. A la rigueur il n’avait pas été le seul dans toute cette galère, alors ça avait été plus supportable. Puis il pensa à ses vacances d’été, et le gouffre qui habitait son buste se contracta, lui laissant peu de marge pour respirer. Enfin vint la rentrée, qui avait été le cadet de tous ses soucis durant la période estivale. Et là il appris l’hospitalisation de China. Comme quoi elle ne serait pas là de l’année. Nouveau coup dans le ventre. Il s’était promis d’aller lui rendre visite, mais ne savait même pas où se rendre ni comment. Si cela impliquait de passer par des coins Moldus, il s’en moquait bien. Cela ne lui faisait plus peur. Quelque part, il se sentait davantage à sa place chez eux. Il était parvenu à trouver un équilibre là-bas, qu’il ne trouverait jamais ici. Au moins chez eux, personne ne le connaissait, personne ne pouvait le reconnaître et le juger avant de le connaître. Il s’y était sentis complet jusqu’à ce qu’on arrache les racines qu’il avait soigneusement plantées là-bas. Jusqu’à ce qu’on lui arrache une partie de sa liberté.

Sans s’en être rendu compte, l’adolescent s’était mis à serrer les poings. Mais visiblement cela ne semblait pas s’être fais remarquer. Alors il se redressa un peu, se repositionna et orienta son visage vers Effy. « Été difficile ? » Une boule lui serrait la gorge. 

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Sujet: Re: J'observe le silence mais je ne vois rien - ft. Absolan Lestrange
Mer 26 Avr - 18:21


J'observe le silence mais je ne vois rien - Couloir du 4ème étage
Effy Rees & Absolan Lestrange

A la lumière des pâles rayons lunaires, elle put enfin s'apercevoir des quelques petits changements que l'été avait opéré sur son ami. Peu visibles, en fait, si ce n'était une froide réserve encore plus marquée qu'à l'ordinaire dans son regard. Effy abandonna là son observation, menée du coin de l'oeil. Là où elle-même était un vrai livre ouvert pour qui faisait attention cinq minutes à ses habitudes, lui n'avait jamais été le plus expressif des deux, de tous les points de vue. C'était vrai que leur amitié n'avait rien de "normale", en un sens. Un exutoire, une amitié de nécessité. Mais ce qu'elle pouvait en avoir besoin surtout en cet instant ! Un jour quand même, il faudrait parler d'autre chose que les crasses qui entâchaient leur passé respectif. Ca serait bien, ça voudrait dire qu'ils étaient en train de s'en sortir pour de bon, non ?
Et ce qu'elle pouvait être fatiguée, aussi... Moralement et physiquement. Quel sentiment haïssable pour quelqu'un qui ne restait jamais immobile plus de trente secondes. Parce que péter un câble, oui, elle l'avait fait. Sauf que le démon du passé, cette fois, n'avait pas attendu la nuit pour venir la hanter. La jeune lionne réprima un frisson désespéré à cette pensée.

Le silence s'éternisait un peu, après qu'elle se fut tue, au point qu'Effy lança un nouveau un regard en biais à son ami, inquiète de le trouver trop fermé pour parler. Mais finalement, il n'en fut rien. Peut-être qu'elle et sa délicatesse légendaire l'avaient un peu vexé en ne rebondissant pas sur sa tentative de détendre l'atmosphère. Tant pis, pas l'énergie au final. Au final, le mince sourire d'Absolan, lorsqu'elle l'eût conforté dans l'idée que venir ici était bien, elle se détendit un peu, et s'accola à nouveau contre le mur. Elle avait froid l'instant d'avant, mais là elle ne ressentait plus que la fraîcheur bienfaitrice.

"C'est peu de le dire" Lui avait-il répondu. Effy arqua un sourire inquisiteur, et se pencha encore vers lui, à la fois curieuse et inquiète de savoir ce qui le poussait à acquiescer sans la moindre hésitation. Elle le scruta un instant, alors qu'il semblait se perdre dans des pensées sombres et douloureuses. La lucarne qui n'éclairait l'endroit que d'une lumière crue et faiblarde suffisait pourtant à lui faire voir sa crispation soudaine. Puis il se retourna vers elle. Peut-être qu'il repoussait encore le moment de se confier. Compréhensible. "Eté difficile ?"

Ce fut à son tour de se crisper. Oh oui, été difficile. Comme à chaque fois qu'elle y repensait, elle sentit la boule d'angoisse serrer son ventre. Angoisse et regret. Parce  qu'au final, c'était elle qui avait essayé de revoir son père, même mortifiée, même à contre-coeur, dans l'espoir de chasser à jamais l'ombre qui pesait sur elle. Sauf que l'ombre s'était faite démon, démon cruel et persistant. Et elle regrettait, oh ! Comme elle regrettait ! Elle avait passé la fin de l'été entre des périodes d'angoisse et de colère, d'agitation fébrile, et d'autres ou elle restait même amorphe dans sa chambre. Sa mère l'avait même presque menacée d'alerter les psychomages ou au moins le docteur Scamander. "C'est à cause des BUSEs, Maman. Et je sais pas vers quoi m'orienter. Et hop, deux cessions chez une conseillère d'orientation plus tard, c'était passé comme une lettre à la poste. Elle s'était persuadée que le temps arrangerait tout, comme pour la dernière fois, et qu'elle était plus forte que ça. Si seulement !

Effy secoua doucement la tête, se rendant compte qu'elle était restée inhabituellement silencieuse, au moins aussi longtemps qu'Absolan. Doucement, elle reprit la parole. -Bah... Ouais. Et c'est carrément de ma faute. Lors d'une promenade, toute bête, je suis retombée sur... mon père. Avec une femme. A 20 putains de kilomètres de chez moi. Et il était bien ! Il agissait comme si de rien n'était, en toute impunité, avec cette femme qui s'accrochait à son bras comme s'il était le plus délicieux des hommes ! le ton était un peu monté. Rien qu'à cette évocation, Effy ressentait denouveau l'incrédulité et la colère qui l'avaient habitée à ce moment là. -Alors j'ai été stupide. J'ai voulu des réponses : pourquoi il avait été si violent et tyrannique avec nous. J'me suis même dit à un moment que peut-être que mon imagination d'enfant avait tout exagéré, que c'était pas possible d'haïr sa famille comme ça. Alors j'ai pris contact. J'ai envoyé une lettre. Anonyme. Une lettre anonyme, Merlin, c'est ridicule ! Heureusement que j'ai su jouer sur son putain d'ego, sinon ça n'aurait jamais marché. A travers ses paroles encore, transpiraient toute sa haine, sa rancoeur envers elle-même et son père. Elle en était même essouflée et attendit un peu avant de reprendre. -Donc je j'ai revu. Très récemment. Et ça a été pire que tout. Il a essayé de se contrôler, pour faire croire qu'il était au-dessus de tout ça, mais ça a fini par éclater. J'crois qu'il a été encore plus violent dans ses paroles que dans mon souvenir. Bref. Et depuis tout se mélange, l'enfance, cette rencontre, c'est l'enfer. Acheva -t- elle sombrement, incapable d'en dire plus. -Et toi ?
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Sujet: Re: J'observe le silence mais je ne vois rien - ft. Absolan Lestrange
Lun 1 Mai - 15:52
  
J'observe le silence mais ne vois rien
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2 octobre 2018

Absolan remarqua le sourcil arqué de son amie, mais décida de ne pas en tenir compte. En tout cas, pas d’en tenir compte comme si il s’agissait d’une invitation à se confier sur sa vie. Il n’en avait pas envie. Pas aujourd’hui. Pourtant il savait que cela faisait partie du deal, entre eux. C’était un échange, et Absolan voulait seulement être spectateur aujourd’hui. Il voulait assister égoïstement au récit de sa camarade, en se disant qu’il n’était pas le seul à ramer dans les sables mouvants. Alors oui, il repoussait l’échéance, le moment où il devra se confier. Le plus possible, lutter contre les mots qu’il allait devoir chercher et trouver. Mettre juste des mots sur ce qu’il ressentait, sur cette bombe sans retardement qui menaçait toujours d’exploser dans sa cage thoracique. N’imaginant pas que la tension qui l’habitait était visible, il essaya tout de même de se raisonner. Inspirer et expirer, lui avait dis Miss Metchigan. Alors il inspira longuement, et expira longuement, de léger tressautement dans son souffle témoignant de sa nervosité. Lutter contre tout ce qui grouillait en lui était si difficile que l’une de ses jambes se mit à trembloter frénétiquement, comme un tic que beaucoup d’autres personnes ont et qui pouvait parfois se montrer agaçant pour les autres. C’était une façon comme une autre d’évacuer le stress, apparemment.  

Et quand il la vit se crisper, cela attira son attention. Son pressentiment était sur le point de s’avérer juste. Effy n’était définitivement pas comme d’habitude. Souvent, se confier des choses difficiles ne les rendait pas si nerveux, tous les deux. Cette fois-ci, quelque chose s’était réellement passé, et Absolan s’attendait à tout. Son esprit marchant à toute allure, il s’était concentré sur la jeune fille à ses côtés, observant naturellement les traits de son visage. Il y devinait la perplexité de la souffrance, de la retenue et du besoin, aussi. Il se reconnaissait sur ce visage pourtant tellement plus expressif que le sien. Il reconnaissait le dilemme intérieur, le flash-back de souvenirs douloureux. Puis la résignation juste avant de parler. « Bah... Ouais. Et c'est carrément de ma faute. Lors d'une promenade, toute bête, je suis retombée sur... mon père. Avec une femme. A vingt putains de kilomètres de chez moi. Et il était bien ! Il agissait comme si de rien n'était, en toute impunité, avec cette femme qui s'accrochait à son bras comme s'il était le plus délicieux des hommes ! » Il entendit le ton monter, il sentit les nerfs s’échauffer. Il comprenait. Du moins, il comprenait l’émotion et compatissait pour la situation. Mais ce n’était pas terminé. « Alors j'ai été stupide. J'ai voulu des réponses : pourquoi il avait été si violent et tyrannique avec nous. J'me suis même dit à un moment que peut-être que mon imagination d'enfant avait tout exagéré, que c’était pas possible d'haïr sa famille comme ça. Alors j'ai pris contact. J'ai envoyé une lettre. Anonyme. Une lettre anonyme, Merlin, c'est ridicule ! Heureusement que j'ai su jouer sur son putain d'ego, sinon ça n'aurait jamais marché. » A l’évocation de la lettre anonyme, Absolan haussa les épaules, en quelque sorte pour dédramatiser la situation. Effy avait l’air d’en vouloir à son père – non sans blague -, mais également à elle-même, ce qu’il trouvait encore plus grave – sûrement parce qu’il se reconnaissait encore une fois dans cette attitude. Dans son regard il vit les fantômes de ses souvenirs, de la haine mêlée à une tristesse sans nom.

« Donc je l'ai revu, reprit-elle rapidement. Très récemment. Et ça a été pire que tout. Il a essayé de se contrôler, pour faire croire qu'il était au-dessus de tout ça, mais ça a fini par éclater. J'crois qu'il a été encore plus violent dans ses paroles que dans mon souvenir. Bref. Et depuis tout se mélange, l'enfance, cette rencontre, c'est l'enfer. » Il avait écouté jusqu’au bout, sans dire un mot. Il s’imaginait la frustration de sa camarade, mêlée au fait que finalement elle n’avait pas perçu d’amélioration dans sa situation. Après quelques instants de silence, le vert et argent décida de prendre la parole. « Je trouve que tu as été très courageuse de le revoir. Tu avais certainement ce besoin d’avoir des réponses, c’est normal. Mais de là à sauter le pas et à envoyer une lettre – même en anonyme – c’est quelque chose. » Il la laissa un peu avec ces quelques mots, refusant qu’elle se dénigre ainsi. Il la connaissait assez désormais pour reconnaître ses qualités et ne pas la laisser les dénigrer. Ce fut avant qu’elle ne lui demande ce qu’il en était pour lui. Absolan poussa un profond soupir.

La voilà, l’échéance.

« J’ai... hum… enfin on m’a... Bref. Je suppose que tu as lu le journal, cet été. » Il lui adressa un regard froid, sec, douloureux, intransigeant. Une vraie carapace en titane. « Donc tu sais que ma mère a été renvoyée à Azkaban après qu’elle ait faillis… » Me tuer, termina-t-il dans son esprit. Tout ça paraissait encore tellement irréel. Il ferma les yeux un instant, essayant de demeurer concentré sur son récit, de ne pas s’éparpiller dans ses pensées et de s’enfermer de nouveau dans son mutisme. « Du coup, ils m’ont placé en famille d’accueil. Normal, non ? » La fin de sa phrase était teinté de reproche. Comme si on pouvait lui servir une famille sur un plateau comme ça, en claquant des doigts. Mettant encore sous silence tout le reste de l’été, le jeune Lestrange serrait la mâchoire, observant Effy dans les yeux comme si une réponse s’y cachait. Il avait besoin de temps avant de se lancer dans trop de détails.

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Sujet: Re: J'observe le silence mais je ne vois rien - ft. Absolan Lestrange
Ven 5 Mai - 16:55


J'observe le silence mais je ne vois rien - Couloir du 4ème étage
Effy Rees & Absolan Lestrange

Effy avait gardé la tête un peu baissée, le souffle précipité après sa longue tirade qui lui avait fait revivre le pire été de sa vie. Il lui fallut un petit moment pour se redresser et pour s'astreindre au calme alors que son discours avait fait renaître la panique au creux de son ventre. Au fond, ça lui avait fait du bien de se confier, surtout à Absolan. Elle s'en voulait tellement, d'avoir peut-être gâché la chance de se reconstruire que la vie lui avait laissée, qu'elle avait besoin d'entendre dire qu'elle ne s'était pas trompée, qu'elle n'avait pas agi stupidement. Qu'elle avait eu raison ? Pendant tout son récit, elle avait gardé son regard dardé sur le visage d'Absolan (ou de ce qu'elle pouvait en voir dans la pénombre), tâchant de deviner ce qu'il pouvait bien penser de tout ça.

 « Je trouve que tu as été très courageuse de le revoir. Tu avais certainement ce besoin d’avoir des réponses, c’est normal. Mais de là à sauter le pas et à envoyer une lettre – même en anonyme – c’est quelque chose. » A ces mots, Effy hocha la tête, un peu sceptique. Très courageuse ? Certes, elle lui avait fait face, attendant qu'il ne soit plus dans son champs de vision pour s'effondrer. Mais était-ce une preuve de courage ? Ou encore une marque de son increvable impulsivité ? -J'sais pas. Un temps j'ai eu peur qu'il refasse surface, qu'il s'en prenne à Nina ou ma mère... Mais j'crois que sa lâcheté aura été plus forte que son désir de nous faire payer... je sais pas vraiment quoi. Le simple fait d'exister, lui avait-il dit, ce jour-là. Mais le dire ça rendrait la chose... tellement vraie ! Effy se tourna à nouveau vers lui, lui adressant un sourire où se partageaient la tristesse et la reconnaissance. Au final, ses mots avaient encore réussi à l'apaiser et la rassurer, au moins un peu.

Sourire qui glissa lentement dans son visage, lorsque ce fut à son tour de prendre la parole. "Je suppose que tu as lu le journal. Elle hocha doucement la tête, se sentant soudain horrible. Elle avait lu cette histoire, cet été. Ca l'avait glacée, horrifiée. Elle s'était demandé quoi faire, n'osant même pas envoyer de lettre tellement elle avait peur d'être maladroite, d'enfoncer le clou au lieu de l'aider. Puis ses propres affaires avec son père avaient pris le dessus, et égoïstement elle avait un peu laissé passer le temps, ressentant juste une pointe d'angoisse lorsqu'elle venait à y repenser. Au final, elle n'avait pas été plus présente que lui, et se sentait bien pitoyable sur le coup.  « Du coup, ils m’ont placé en famille d’accueil. Normal, non ? »

Effy serra les dents. La famille d'accueil, ça avait été sa plus grande peur, pendant un temps aussi. Quand son père était parti, que sa mère se battait pour remonter la pente, gérer un divorce horrible, élever deux petites filles et trouver l'argent nécessaire pour vivre... De psychomage en psychomage, la possibilité avait été évoquée plusieurs fois, on avait craint que Meredith ne soit pas assez forte pour continuer ainsi. Et Effy avait été terrifiée à l'idée de perdre sa mère, d'être séparée de Nina... Alors elle, comprenait, et à quel point. Doucement, comme si elle essayait d'apprivoiser un animal blessé, elle posa une main sur son épaule, pour la serrer amicalement. -Normal pour eux, sans doute. Mais c'est pas comme si ça pouvait tout réparer. Répondit-elle, sûrement en écho aux pensées qu'il devait avoir. D'un coup c'était lui qu'elle trouvait plus courageux, d'assumer tout ça, de vivre avec un tel drame, même si ça devait être horrible. Sa main ne lâcha pas son épaule, son moyen à elle de lui dire qu'elle le soutenait et qu'elle le comprenait : une tête brûlée comme elle n'était parfois pas assez douée avec les mots. -Et... comment ils sont avec toi ? Est-ce que ça t'aide un peu ? S'enquit-elle, inquiète.

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Sujet: Re: J'observe le silence mais je ne vois rien - ft. Absolan Lestrange
Mer 2 Aoû - 15:50
  
J'observe le silence mais ne vois rien
les heures préfèrent le silence pour fuir.



2 octobre 2018

Seulement voilà, malgré ses paroles, Effy ne semblait pas convaincue. Le jeune Serpentard pouvait aisément le concevoir ; après tout, lui-même serait demeuré sceptique quant à d'éventuels compliments sur sa capacité à encaisser. Puisqu'il sait lui-même qu'au fond de lui règne désormais un sacré bordel. Il s'était pourtant exprimé avec une grande sincérité à l'égard de son amie. Le regard évasif de cette dernière parlait davantage à Absolan que les mots qui sortaient de sa bouche. Il s'imaginait un torrent de souvenirs douloureux dans l'esprit de son amie, et comprenait sa douleur tant bien que mal. Il lui arrivait de se demander si il existait un sortilège capable d'absorber tous les mauvais souvenirs dans l'esprit d'une personne. Avec le génie dont était dotés certains sorciers, il se demandait pourquoi une telle invention n'aurait pas été créée. Mais les mots d'Effy le sortirent de la rêverie. « J'sais pas. Un temps j'ai eu peur qu'il refasse surface, qu'il s'en prenne à Nina ou ma mère... Mais j'crois que sa lâcheté aura été plus forte que son désir de nous faire payer... je sais pas vraiment quoi. » Parce qu'elle avait des gens à aimer et à protéger. Absolan avait toujours été seul, et c'était fort peu soucié de sa propre sécurité durant tout ce temps. Il se mit à penser un instant que si il avait eu quelqu'un de sa famille à chérir, peut-être aurait-il été plus courageux. Peut-être se serait-il montré plus responsable. Oh mais minute, il avait bien trouvé quelqu'un à chérir, à choyer, mais on lui avait arraché. Lestrange cherchait ses mots pour soulager son amie, mais il n'était vraiment pas doué pour ce genre de choses. « Tu sais, la fuite est beaucoup plus simple à assumer que de faire face lorsqu'il le faut. » Et il parlait en connaissance de causes. Il n'avait pas arrêté de fuir durant tout l'été. Fuir ses responsabilités, sa vie, le Ministère, Shrank, ses inquiétudes. Pour que toutes ces choses finissent par le rattraper. Il ferma ses yeux un instant, comme si cela aurait suffit à balayer les souvenirs. « De plus, vous avez enduré assez de choses toi et ta famille pour être en mesure de lutter contre tout ça. Ca a du vous rendre plus solidaires entre vous, non ? » Il essayait de s'investir dans la discussion, parce qu'il savait que s'il voulait vraiment l'apaiser, il devra creuser assez la chose pour qu'elle le croit. Il lui donna un petit coup de coude amical, pour attirer davantage son attention s'il ne l'avait pas déjà entièrement. « Ce n'est pas un hasard si le Choixpeau magique t'a envoyée à Gryffondor, Effy. » Il ponctua ses paroles d'un petit sourire complice.

La rouge et or avait placé sa main sur son épaule et y exercait une douce pression. Absolan tourna alors son visage vers elle, lui jetant un regard vide. « Normal pour eux, sans doute. Mais c'est pas comme si ça pouvait tout réparer. » La seule façon qu'il eut d'approuver ses dires fut de hausser les épaules. Que faire de plus face à de tels mots ? Elle venait de résumer l'ensemble de ses pensées à ce sujet en une phrase. En soit, Absolan ne serait pas parvenu à être plus synthétique que cela. « Je suppose que c'est toujours plus facile tant qu'on est pas dans la vie de l'autre. » Phrase un peu décalée, certes. Tant que l'on ne se retrouve pas au pied du même mur, difficile d'éprouver une saine compréhension des choses. Au moins le vert et argent était rassuré sur un point : tous deux n'étaient pas doués pour se réconforter mutuellement. Et puis ce n'était pas plus mal après tout, trop de fioritures auraient sûrement eu raison de sa faible ouverture au dialogue en cet instant. « Et... comment ils sont avec toi ? Est-ce que ça t'aide un peu ? » Profond soupir. Absolan chercha ses mots durant une bonne poignée de secondes avant d'échapper ces prochains mots : « Aider, je ne sais pas si c'est le mot. Mais de ce que je sais sur la structure d'une famille normale, ils ont l'air sains. Ils ont l'air plus que compréhensifs, mais ils ne peuvent pas tout comprendre. Je veux dire, ils ont deux enfants, n'ont jamais vraiment connu le malheur à ce que je sache. Tout pour être heureux comme on dit. Et comme tu l'as dis, ce n'est pas comme si ça pouvait tout réparer. » Jetant un regard à son amie, il remarqua une légère chair de poule sur ses avant-bras, et eut pour simple réflexe de dévêtir sa cape de sorcier qu'il l'avait maintenu à une température plus que confortable. Il plaça cette cape sur les épaules d'Effy, appartenant à la maison némésis à la sienne. « Tiens, avant que tu ne deviennes un nouveau fantôme de Poudlard. »

Il savait se montrer tendre, se montrer attentionné, dans ses rares moments. Depuis sa rencontre avec Leora et l'hospitalisation de China, son empathie envers les autres s'était accentuée et il devenait bien trop sensible au ressenti des autres. Il perdit progressivement le petit sourire qui avait nacquis sur ses lèvres, détournant rapidement son regard du visage de la rouge et or.

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Sujet: Re: J'observe le silence mais je ne vois rien - ft. Absolan Lestrange
Mar 15 Aoû - 19:30


J'observe le silence mais je ne vois rien - Couloir du 4ème étage
Effy Rees & Absolan Lestrange

Effy hocha la tête face aux paroles de son ami qui se voulaient apaisantes. Elle prenait conscience de ses efforts pour l'aider et lui en était immensément reconnaissante, mais pour l'instant, ces mots lui faisaient l'effet d'un morceau de sparadrap sur une plaie à vif : c'était un début, mais bien loin d'être suffisant pour endiguer le flot de souvenirs douloureux, de questions angoissantes et de regrets qui l'assaillaient dès qu'elle baissait sa garde. Oh, si seulement on pouvait faire le tri, enterrer sciemment certains souvenirs pour ne plus jamais les voir resurgir, elle le ferait très certainement. Et encore, elle n'en était même pas sûre. Parce qu'au fond, elle pensait bien que c'était un tribut plutôt léger à payer comparé à ce à quoi elle s'était excusée. Elle était allée d'elle-même déterrer ce vieux démon, tant pis pour elle. Elle devait apprendre à se pardonner pour ce qu'elle avait fait (même si les conséquences n'étaient somme toute pas si grave) avant de commencer à aller mieux, sans doute. La question d'Absolan lui arracha un mince sourire. Oui, il lui restait bien sa famille. -C'est vrai. Nina pourra toujours compter sur moi, et je sais que l'inverse est vrai, même si je n'ai pas voulu lui parler de ces retrouvailles ratées. Et pour ma mère... C'est pareil, même si les choses n'ont pas toujours été les plus simples. Effy retint sa main, prête à aller tâter la cicatrice qui serpentait secrètement dans son dos. Entre autre, ses désobéissances et imprudences à répétitions, après le départ de son père, avait rendu sa mère chèvre, et son accident final avait bien tapé dans les réserves financières de la famille. Autant dire que c'était encore un vaste sujets de disputes entre l'adulte et sa fille. Mais en un éclair, Ef se sentit presque coupable de faire valoir une légère mésentente entre elle et sa mère, qui au fond n'existait que parce qu'elle s'inquiétait de ses enfants, alors que son ami, lui, n'avait pas la chance d'avoir une génitrice très... préoccupée ? C'était ce sentiment d'être ingrate qui lui faisait penser que sa souffrance n'avait guère de légitimité face à celle du Serpentard. Elle s'était sans doute retrouvée au pied du mur, mais son mur à elle était parsemé de prises faciles pour remonter la pente, pour peu qu'elle se donne la peine de les attraper. La réciproque pour Absolan, n'était pas forcément vrai, et c'était bien ce qui l'inquiétait. Son petit coup de coude presque taquin la ramena sur terre, et ses mots à l'égard du Choixpeau et de sa répartition la firent sourire, franchement, cette fois. -Oh ça, pas de doute. On m'a toujours dit que j'étais gueularde et tête brûlée comme une Gryffondor ! Répliqua -t- elle avec plus d'entrain, pour détendre l'atmosphère, alourdie par leurs confidences déprimantes. Mais qu'il ne s'y trompe pas, le sous-entendu qu'il y avait glissé la touchait.

Sa main serrait toujours l'épaule du Serpentard, et le fait qu'il ne se soit pas dégagé était plutôt encourageant. On ne lui connaissait que trop son côté bourru, impulsif et fonceur, moins celui qu'elle choisissait de montrer maintenant, empathique et réconfortant. A bien y penser, elle n'était pas toujours tout à fait à l'aise avec ce côté là de sa personnalité. Bref, c'était pas le sujet. Elle hocha presque férocement la tête à sa phrase qui tenait plus du constat que d'autre chose. C'était bien pour ça qu'ils pouvaient se comprendre, tous les deux, et qu'elle rechignait autant à se confier à quelqu'un ... sans doute était-ce aussi le cas de son ami. -Ils t'ont flanqué chez un psychomage aussi ? Demanda -t- elle fort à propos. C'était plus que probable : s'il avait été mis sous tutelle, plusieurs personnes avaient dû se pencher sur son dossier et voir la situation. Au fond ce n'était peut-être pas la question à poser... car il n'y avait rien de pire, à ses yeux, que ces "guérisseurs de l'esprit" qui tentaient d'exhorter à leurs patients leurs pensées, parfois pour les rattacher à une pathologie qu'ils connaissaient, comme si ça pouvait être aussi simple, par Merlin ! Une moue amère tordit ses lèvres quand il parla de sa famille. "Sain", avait-il dit. C'était une base bien maigre pour l'aider à remonter la pente, même si c'était toujours ça. -Leurs enfants sont à Poudlard ? S'enquit-elle soudainement. Ca pouvait sembler venir de nulle part, mais peut-être qu'elle parviendrait à lui faire valoir que la présence de ces deux enfants en question, connaissant sa situation, seraient un soutien non négligeable. Et inutile de s'épancher sur le reste, sauf s'il y avait encore besoin de remuer le couteau dans la plaie.

-Enfin ouais, rentrée bien merdique Conclut-elle dans un soupir, alors que c'était elle qui avait ouvert les hostilités à ce sujet. -J'avais espéré que l'année à Poudlard soit un peu plus calme, mais ... une fille de mon dortoir, une amie de Gryffondor n'est pas là cette année, China. Il paraît qu'elle est hospitalisée, mais les nouvelles se font rares. Ca me rend dingue ! S'énerva -t- elle presque. Effy avait soudainement ressenti le besoin de parler de l'absence de sa compère mélomane, sans se douter qu'Absolan puisse la connaître et s'inquiéter également à son sujet. L'agitation soudaine d'Absolan l'intrigua, mais il se contenta de poser sa cape sur ses prorpes épaules, et Ef le considéra un instant avec dans le regard, un mélange d'amusement et de gratitude. On n'était plus en plein été, et la chaleur de la cape était bienvenue, même si elle n'aimait pas trop, d'habitude, être celle qu'on couvait. Pour cette fois, dans ce contexte, c'était bienvenu et agréable. Et elle ne parlait pas que de la satisfaction de sentir le froid refluer. -Merci. Si un jour on m'avait dit que je me retrouverais avec une cape de Serpentard sur les épaules, j'aurais envoyé le concerné se rafraîchir les idées dans le Lac ! Plaisanta -t- elle à nouveau, faisant jouer la légendaire petite guerre entre les rouges et les verts.

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Sujet: Re: J'observe le silence mais je ne vois rien - ft. Absolan Lestrange
Ven 18 Aoû - 12:04
  
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2 octobre 2018

Lorsque Effy évoqua le prénom de Nina, Absolan ne pu que croire qu'il s'agissait de sa petite soeur. Il était vrai que, souvent, les deux protagonistes citaient directement des prénoms sans les situer dans le contexte. Il fallait donc à leur interlocuteur plusieurs reprises et un peu de sens logique pour replacer ce nom dans l'histoire et surtout dans l'entourage de l'autre. Mais depuis le temps, le Serpentard avait bien compris que Nina n'était autre que la petite sœur de Effy. Et quelque part, il ne pouvait qu'être heureux pour elle. Lui, il n'avait jamais connu les joies et les peines d'être un grand ou petit frère. Il n'avait connu que la solitude infantile au sein du manoir des Lestrange. Un manoir qui s'était désemplit de plus en plus au fil des générations, et plus particulièrement après la Grande Guerre. Après tout, Rodolphus et Bellatrix n'avaient pas eu l'occasion de concevoir une progéniture. En tout cas pas à sa connaissance. Il supposa que sa mère aurait du être au courant, donc il aurait fini par l'apprendre un jour ou l'autre. Enfin bref, peu importait. Tout ça pour dire qu'il était fils unique et qu'il s'était toujours sentis tout petit dans la maison qui l'avait vu grandir.

« Vous les Gryffondor, vous êtes un peu plus que ça. On va dire que les critères de sélection du Choixpeau ressemblent à ça, mais il y a également la bravoure. La bravoure que vous avez visiblement en plus grande quantité que les autres maisons. » Il haussa brièvement les épaules. Quelque part, Absolan aurait rêvé d'appartenir à une autre maison que les vert et argent. Il ne pouvait pas dire qu'il aimait sa maison, mais ne la détestait pas non plus. En réalité, il aurait voulu ne pas être à Serpentard pour briser les principes de sa maison, pour que sa mère voit plus tôt qu'il était différent de ce à quoi elle s'était attendue. « Regarde, moi dans la famille, on n'est pas bien originaux quant à la maison qui nous accueille tous un par un. » Il parvint à émettre un léger rire, s'étant relativement détendu. Celui lui fit du bien. Pendant un court instant de flottement, il avait pensé à autre chose, s'était sentis un peu plus léger. Haussant un sourcil, Absolan soutint le regard de son amie. « Oui, il m'ont flanqué une psychomage. Miss Cornwell n'était pas quelqu'un de désagréable. Je pense qu'elle avait une envie réelle de m'aider. Seulement voilà, je n'en avais pas envie. » En tout cas, pas de cette façon. Cet été, la seule personne qui avait pu l'aider, cela avait été Leora. Et ce fut sa plus grande déchirure. « Et puis c'était Shrank qui avait pris cette décision. Depuis le temps que je suis sous sa tutelle au Ministère, il me connait assez pour savoir que j'ai horreur de ces espèces de médecins motivés par une curiosité mal placée. » Oui, le vert et argent avait une drôle de vision de la psychomagie.

Mais le brun perdit toute forme de sourire ou de détente sur son visage quand Effy évoqua China. Là, le poids qui l'habitait revint lui peser sur l'estomac, tant et si bien qu'il se sentit nauséeux un instant. S'enfermant dans son esprit, le jeune garçon ne se rendit pas compte qu'il demeura silencieux durant un long moment. Il avait perdu toute concentration sur Effy, complètement distrait par le fil de ses pensées, par les flash-back qui défilaient dans son esprit. Il n'eut même pas la force d'esquisser un sourire quant à la remarque de la Gryffondor sur la cape qu'il venait d'apposer sur ses épaules. Son regard d'un bleu-gris glacial était rivé sur le sol, fixant un point que lui seul pouvait voir. C'était comme si le fait d'en parler avec quelqu'un allait rendre tout ça trop réel, comme si cela allait vraiment donner une contenance à la chose qui le taraude depuis septembre. « J'ai juste cette impression que les quelques seules personnes merveilleuses à exister dans ce monde finissent par disparaître... » souffla-t-il, sans pour autant aller jusqu'au bout de sa pensée, entre autre par pudeur. Comme si finalement, c'était lui, qui en entrant dans la vie des gens, devenait une malédiction.


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Sujet: Re: J'observe le silence mais je ne vois rien - ft. Absolan Lestrange
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