Après les vacances de Noël, la plupart des élèves préféraient de loin rester au château, assis au coin du feu ou à bavarder dans la Grande Salle ou dans les dortoirs. Mais Freya profitait du fait que personne ou presque était dehors pour se poser tranquillement dans les gradins de terrain de Quidditch de Poudlard. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas vu un match. Lors du dernier qui eut lieu, Freya était malade et devait rester une journée à l'infirmerie, elle dut demander à ses amis de lui faire un résumé complet à la fin match. En plus, elle s'intéressait de plus en plus à ce sport pour ses amis. L'un d'eux est un fan incontesté des Canons de Chudley et ne parle presque que de ça ! Il l'avait invité à assister à un de leur match une fois, mais la pauvre Poufsouffle n'arrivait pas à suivre les joueurs, heureusement qu'il y avait un commentateur.. Mais c'était beaucoup plus compliqué lorsque c'était son ami qui lui demandait de regarder un certain joueur à un certain moment. Du coup, pour lui faire plaisir, Freya avait décidé de s'entraîner en assistant à tous les matchs de Poudlard, elle essayait de se souvenir des visages des joueurs et de les retrouver sur le terrain, mais pour le moment, c'est sans succès. Mais elle ne perd pas espoir !

Il n'y aurait pas de rencontre aujourd'hui, mais rien que le fait de se retrouver au terrain lui faisait du bien. Emmitouflée dans sa cape, Freya se frotta une fois de plus les mains sans quitter le terrain des yeux. Mais quelques minutes plus tard, d'autres élèves affluèrent jusqu'au gradin, il ne restait que quelques places de libres. La jeune Poufsouffle ne comprenait rien à ce qu'il se passait. Mais elle ne pouvait plus partir au risque de gêner tout le monde. Bientôt, deux équipes se retrouvèrent sur le terrain, Serpentard et Serdaigle. Un élève à côté d'elle répondu à son air perplexe en lui apprenant qu'il y avait un match d'entraînement entre ces deux équipes.
Bon, ce n'était pas plus mal pour la Butler qui avait hâte de voir s'affronter des équipes sur ce terrain. Et puis, elle connaissait au moins une personne qui jouait dans l'équipe de Serpentard ! Donc c'est évidemment cette équipe qu'elle encouragerait.
Le coup de sifflet marqua le début du match et Freya tenta de se focaliser sur un seul joueur, comme ça, lorsque cette personne agira, elle saura qui il est grâce au commentateur !

 


Tous les espoirs de Freya se sont effondrés en un instant. Avec le bruit que faisaient les autres élèves à acclamer ou huer les équipes, la jolie Poufsouffle avait du mal à comprendre de qui les commentaires parlaient et elle finissait même par perdre de vu le joueur qu'elle avait dans son visage. Avec une moue, elle laissa tomber et regarda le match comme les autres autour d'elle, rien que pour le jeu.

Mais l'ambiance du match changea brusquement lorsque les spectateurs virent un joueur se faire attaquer par son adversaire sans pouvoir contrer le coup. Le batteur se dirigeait dangereusement vers les gradins, il semblait avoir perdu le contrôle de son balai. Freya supposa qu'il était blessé un bref instant avant de sentir son coeur accélérer dans sa poitrine quand le batteur fut éjecté de son balais et la frôla dans son envol.

« Non... », murmura-t-elle inquiète en se retournant pour voir le garçon blessé, mais il était retombé assez loin pour qu'elle ne puisse le voir. Cette odeur.. Bon certes, mélanger à de la sueur, mais ça restait son odeur. J'espère qu'il va bien.. Elle se mordit la lèvre et tenta de se frayer un chemin, mais tout le monde avait l'air d'avoir eu cette grande idée que d'aider le blessé. Son cœur commencer à reprendre un rythme normal. Elle est restait debout seule pendant un moment, toujours sous le choc pendant que les autres se bousculaient pour passer. Elle s'assit et une larme coula sur sa joue. Elle se trouvait inutile. Elle voyait les autres joueurs descendre et accourir vers leur camarade, mais elle ne pouvait même pas dire qui avait porté le coup parmi eux.

 

La jeune fille entendit des pas qui allait dans le sens inverse de la foule et quand elle tourna la tête, elle vit le sourire de Karl et elle essuya aussitôt ses larmes avec sa manche. Elle n’avait pas de quoi être fière, être aussi sensible alors que ce n’était qu’un match au fond, il n’y avait pas eu mort d’homme, des fois, les fins de jeu sont bien plus tragiques. Le garçon s’excusa auprès d’elle et elle haussa les sourcils, surprise. Ce n’était pas à lui de s’excuser, ni à elle de recevoir ces excuses. Freya lui fit un sourire heureuse de le voir sur pieds.

« Je vais bien, ne t’en fais pas. C’est plutôt à toi qu’il faut demander ça ! Je... je pensais que tu aurais été déplacé jusqu’à l’infirmerie vu la chute que tu as fait. Je peux t’y emmener si tu veux. »

Elle voulait lui dire autre chose, mais les mots ne voulaient pas sortir. Si elle avait réagi plus vite, elle aurait probablement pu l’arrêter dans sa chute. Elle connaissait bien ce sort, ses voisins l’utilisaient tout le temps lorsqu’un objet tombait. La jeune Poufsouffle s’inquiétait vraiment pour son ami, le voir debout, marcher, sans aucune aide, relève déjà du miracle. Elle prit la main de Karl et de son bras gauche, elle le protégea des autres élèves en faisant bouclier. Une fois la vague d’élèves passée, elle le lâcha et détourna la tête, se sentant rougir.  

 

C’est vrai que Freya était aussi fragile qu’elle y paraissait. Mais avec la magie elle pouvait très bien le transporter jusqu’à l’infirmerie s’il le fallait.
« Ne t’en fais pas pour ça, j’ai plus d’une corde à mon arc ! » fit-elle en lui adressant un clin d’œil. Elle l’aidait du mieux qu’elle pouvait pour lui faire gravir les marches. Heureusement que l’infirmerie ne se trouvait pas au septième étage… Mais lors de la reconstruction de Poudlard après la Bataille de Poudlard, ils auraient pu procéder à quelques changements, par exemple de mettre l’infirmerie au rez-de-chaussée.

Quand Karl demanda si elle l’espionnait, elle ne put retenir un petit rire. « Tu prends tes rêves pour des réalités très cher ! Mais pour te répondre, j’étais venue ici quand il n’y avait encore personne, histoire d’être tranquille de pouvoir réfléchir, tout ça. Mais quand j’ai vu tout le monde arriver j’ai compris qu’il se passait quelque chose, alors j’en ai profité pour... M’entraîner. » Freya n’osait pas parler de sa maladie, si elle pouvait éviter, elle le faisait. Ça pouvait être gênant pour les autres, mais après, c’était Karl, il était au courant de ça. Mais malgré tout, elle ne pouvait pas en parler librement.

 


En entendant la réponse de son ami, elle tourna la tête pour ne pas qu’il puisse voir qu’elle rougissait. Était-ce si évident ? Bien sûr, c’était tout nouveau pour elle. Elle avait déjà eu des relations avec des garçons mais ce n’était jamais très sérieux. D’habitude, elle faisait en sorte que ça ne dure pas longtemps, ayant peur de s’engager dans une relation plus sérieuse. Là c’était différent, elle avait vraiment l’impression d’être amoureuse du jeune Serpentard et c’était bien ça le problème. Elle lui aurait dit dés maintenant si elle avait eu un minimum de cran. Elle lui aurait probablement répondu que c’était le cas mais que ce n’était pas une assez bonne raison pour l’espionner. Mais jamais ces mots ne sortiront de sa bouche. Après qu’il ait tenté de la rassurer sur ses propos, elle eut un rire nerveux et n’avait qu’une hâte : changer de sujet. Heureusement, ce moment tant attendu pour la Butler arriva aussitôt.

« Oui mais j’étais préparée ! » répondit-elle en lui faisant remarquer son pull, son écharpe, son bonnet et son manteau d’hiver. Un véritable esquimau ! « Et puis, je préfère le froid aux foules. Tout le monde était à l’intérieur du château avant le match. »

Karl était vraiment très courageux de marcher et de monter les différents escaliers qu’ils trouvèrent sur leur passage, sans broncher. Freya avait mal pour lui.  « Si ça va pas, tu me le dis, on s’arrêtera un peu ou on ira plus doucement. Je ne veux pas aggraver ton état. » Ils étaient actuellement en train de monter les escaliers du château pour atteindre l’infirmerie, mais cela allait encore prendre quelques minutes. Leur allure n’était certes pas très rapide, mais avec la chute qu’il avait fait, peut-être valait-il mieux ne pas bouger du tout.