Tout a commencé dans un conteneur à ordure. Enfin non, quelques mois avant mais c’est une autre histoire – ou du moins un spin off. Bref ! Ce joli bébé de quelques semaines hurle une soirée d’été, heureusement que l’un des derniers orphelinats d’Angleterre encore ouvert se trouve à quelques pas. Maria Cole en voulant simplement se débarrasser de ses ordures, se voit manquer de balancer ses sacs mal odorant sur le pauvre poupon. Un œil à droite, un autre à gauche – personne. Aussi la petite se fait recueillir au bon endroit, nommée Erin non sans se battre bec et ongle pour la maintenir en vie.

L’orphelinat se maintient, mais ne roule pas sur l’or. L’Etat moldu préférant les familles d’accueil que ces bâtiments, laissant ses derniers seuls se débrouiller. Maria, aidée de Anita sa chère sœur font ce qu’elles peuvent, mais cela aussi c’est un récit annexe.

L’enfance est ce qu’elle est pour Erin, entourée d’enfants comme elle, de garçons notamment, plus âgé pour la plupart. On adopte plus aisément des petites poupées, que des garçons après tout, plus sage d’apparence, moins le risque de délinquance. Mais malgré la frimousse adorable, les tâches de rousseur parsemant le minois, la neutralité de ce dernier n’attire pas les adultes. Et quand elle s’exprime c’est encore pire… Comment s’attacher à une gamine qui dit parler à des êtres qu’elle semble la seule à voir ? Non sans qu’elle dise clairement ce qu’elle pense de manière aussi antipathique malgré le jeune âge ? C’est compliqué – impossible.

Alors l’enfance passe, jusqu’à la manifestation magique qui se voit très mal se passer ! Il a suffit d’une contrariété, d’un souhait. Envolant la certaine neutralité pour laisser place à un besoin vital de remettre les choses en place. Rancunière ? Nullement. Un simple retour des choses. Et pour celui qui a eu l’audace de lui voler ses framboises, c’est la punition létale ! Le visage se noircit, les vitres éclates et c’est à cet instant précis que les couverts de la tables viennent se planter dans les mains du voleur. Un hurlement, une incompassion.

Merci les oubliators qui sont toujours là quand il faut.

De quoi apprendre la véritable nature – de quoi rappeler de mauvaises histoires.

Une décision est prise, et Maria accepte de garder Erin, souhaitant faire mieux que son arrière-grand-mère avant elle. Mais des mesures sont prises, évitant un quelconque incident supplémentaire, de quoi écarter la petite de la vie, et la rapprocher des morts avec qui elle dit communiquer sans jamais qu’on la croit réellement quand elle s’exprime sur le sujet.

La solitude et l’ennui vont de pair ici depuis. Quand les plus âgés ont le droit d’airer dans les rues, Erin restant enfermée entre les murs décrépis, avec les quelques fenêtres brisés. La bibliothèque étant celle qu’elle est, les livres s’effritent, mais certains résistent encore un peu. Souhaitant combler le vide, la main vient saisir un ouvrage relatant de la divination par le tarot. La lecture est simple, appréciable, et la curiosité est attisée. Mais la pratique est complexe sans quoi faire. Alors malgré son très jeune âge, profitant d’un moment nocturne opportun, Erin s’échappe. Les rues de Londres ? Elle connait en réalité. Vagabondant avec les garçons bien plus qu’elle ne le devrait. Aussi, la malice et l’ingéniosité éveillée, la petite boutique est pénétrée. C’est ainsi que l’attention est attirée par une boite, un jeu de tarot précis. Des cartes noirs et violettes, avec quelques notes dorées. L’ensemble très gothique dans un sens, mais qui lui parle. Aussi d’un geste souple et discret, Erin s’empare de ce qui devient à ce jour son présent le plus précieux – sans compter son skateboard bien entendu.

C’est là que la mémoire eidétique visuelle rentre en jeu. Les symboles se mémorisent rapidement, les significations intégrées et interprétées avec une certaine aisance. Des prédispositions, à coup sûr, à commencer à gagner un peu d’argent, en tirant les cartes à certaines adolescentes romantiques à vomir. Mais surtout à s’entrainer quotidiennement, jusqu’à prendre l’habitude de tiers une carte tous les matins au réveil, en se baladant avec jusqu’à l’heure du sommeil.

Et la mort ressort. Toujours les mêmes cartes, les mêmes significations quand le tirage la concerne. La mort, encore et toujours qui l’entoure. À se poser des questions sur ceux avec qui elle communique, sur les moments ou pour tout un chacun, la jeune fille parle dans le vide. Malheureusement, quand on est seuls, alors la réflexion est complexe, et parfois plus ténébreuse qu’elle ne devrait vraiment l’être. La mort m’entoure, alors à quoi bon vivre ? Mais à quoi bon mourir aussi ? Les épaules haussent et la messe est dite : Erin fera ce que bon, elle a envie. La feignantise accentuée avec la nonchalance naturelle, la langue déliée par un je m’enfoutiste exceptionnel.

Poudlard promet d’être mémorable…

Et cela commence par un choixpeau qui hésite, à ne pas savoir où l’envoyer. Pas vraiment courage, une loyauté douteuse, une curiosité et un esprit créatif limité, et une ambition presque inexistante. Aucune place ne semble vraiment lui convenir plus qu’une autre, jusqu’à ce que le choixpeau trouve une petite faille, ce petit quelque chose de notable : La fourberie, et l’entêtement. Car si aucun rêve de grandeur n’existe, l’intention d’aller jusqu’au bout de ses idées et bien là. Rendre coup pour coup – dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs. Que peu d’humanité pour ne pas oser, ou lésiner sur les moyens, quand ce que l’on peut affilier à la vengeance nait.

Alors le vert et l’argent sont vêtu. Mais la place est complexe. Les avis divergent, et la solitude reste sa préférence - même si une amitié aussi inattendue qu'évidente nait, pour le meilleur mais surtout le pire. En particulier quand il s’agit de commencer ses recherches, et découvrir certaines choses sur sa propre existence, et comprendre un peu mieux avec qui elle discute, sans pour autant l’aider à se sentir vivante.

Un pied dans chaque monde.
Ni vivante, ni morte.
Conclusion.

Alors, elle choisit là où elle s’active. Tentant de faire rentrer son skateboard et ses écouteurs au sein de l’école : en vain la première année. La seconde en revanche, la boite à musique passe, mais les brouilleurs s’activent, et la machine devient inutilisable : Echec. Quant au skateboard… Erin bien trop maligne arrive à trouver de quoi s’en fabriquer un elle-même, mais se limite à l’utilisation pour éviter qu’il ne finisse confisquer dans un bureau quelconque. Aussi, sieste sur arbre, recherches sur sa propre identité, tirage de tarot pour elle-même ou en échange monétaire avec d’autres élèves : Ceci est le rythme de vie d’Erin à Poudlard.

Les cours, parlons-en un peu…. Ce n’est guère glorieux. La mémoire eidétique visuelle aidant à ne pas tomber dans la catastrophe qui causerait un renvoi immédiat : mais Erin reste dans les dernières de sa classe. Il n’y a qu’en vol ou en astronomie que les facultés semblent presque innées, mais là aussi Erin n’en trouve pas d’intérêt. « Pourquoi tu ne tentes pas les sélections ? » « T’es douée, je suis sûr que l’équipe te prendrait. » Les épaules se haussent à nouveau : Esprit d’équipe et entrainements épuisants ? Tout pour la faire vomir.

Mais l'été de sa deuxième année, une chose se produit. Vagabondant avec les garçons plus âgés, l'un d'eux est victime d'un incident tragique... Inatention et excitation de la jeunesse. Le pauvre garçon ne survit pas, et trépasse à l'endroit même où la collision a été faite. Erin reste de marbre pourtant, trouvant presque chanceux son ami d'avoir franchit cette barrière dans un sens, même si cela ne la dérange pas d'être vivante encore pas mal de temps. Non... Là où l'interessement est né, c'est quand pour une obscure raison, Erin est retourné sur le lieux du drame, et y a vu... Son ami ! Celui-ci errant, essayant d'attraper les objets sans succès, avant de venir communiquer avec son ancienne colocataire et amie. L'esprit s'ouvre, et la compréhension est presque complète : Erin sait. De manière trés lunaire, mais elle sait !

De quoi être convaincu d'avantage encore de ce qu'elle avance depuis bien du temps.

Fort heureusement, le meilleur ami est là, même toujours là. Avec ses idées étranges. Les informations se partagent et l'intérêt se porte sur des magies que peu explorées - si ce n'est aucunement. À rendre encore plus flou la frontière entre la vie et la mort. À s' intéresser à des rituels, et des écrits transpirant l'obscurité macabre. La magie noire ? Nullement, c'est tout autre chose en réalité... Ce que l'on appelle communément dans la bouche des moldu : La nécromancie.

La troisième année démarre, le tournoi avec lui. Les cartes parlent, mais Erin se tait pour autant. Rien de bien glorieux, rien de bien positif. Est-ce qu’elle en a quelque chose à faire ?

Clairement pas.
Son attention est autre part.