UNE SEMAINE ?! Isis avait failli s’étouffer en apprenant la nouvelle. Sérieusement ces profs il fallait toujours qu’ils fassent du zèle ! Un jour aurait amplement suffit, elle n’avait tué personne ! Elle avait simplement été prise en flagrant délit de fouinage dans la salle des profs. Ok le couvre-feu était passé. Mais pour une ou deux heures, sérieusement il faut arrêter de chipoter.
Le plus rageant dans tout ça ? Ce vieux scrout de Morisson était arrivé trop tôt pour que la jeune fille ait le temps de découvrir quoi que ce soit ayant du sens à ses yeux. Pourtant elle était persuadée que cette salle devait être une mine d’or d’information, aussi bien sur les élèves que sur le prof. D’ailleurs, elle comptait bien y retourner d’ici quelque temps. Elle était déjà collée de toute façon, ils ne pouvaient pas faire grand-chose de plus ! Enlever des points à Poufsouffle peut être ?  Enfin les bonnes réponses qu’elle donnait régulièrement en cours compenseraient largement cette perte. Puis ce n’est pas comme s’il y avait une récompense extraordinaire à la clef. Une vieille coupe remplit de poussière ? Non merci. Les poufsouffles n’ont pas besoins de ça pour connaitre leur valeur.
Sa punition commençait donc ce lundi, en fin de journée, elle devait rejoindre le Professeur Morisson à l’entrée du château. Isis avait été assez contente d’apprendre qu’elle passerait cette semaine avec lui. Cela lui permettrait d’un apprendre un peu plus sur ce personnage à double facette. D’un côté on avait ce prof bourru, pas spécialement aimable. Le genre de prof qui ne donne pas envie qu’on lui offre une bieraubeurre lors d’une sortie à Pré-au-Lard. Puis de l’autre côté, on a cet homme qui s’occupe matin et soir de toutes les créatures de Poudlard avec amour et délicatesse. Un homme aimant à ce point les animaux ne pouvait pas être mauvais. Isis en était persuadée, au fond de cet homme battait un grand cœur. Pourtant elle sentait souvent de la tristesse dans son regard. Elle aimerait bien comprendre pourquoi. Pas pour le fanfaronner dans tout Poudlard, juste pour pouvoir l’aider, et le voir sourire. Elle ne se souvenait pas l’avoir déjà vu sourire.
Une autre raison faisant qu’elle préférait passr la semaine avec lui était qu’elle était presque sûre de faire des trucs intéressants plutôt que de gratter sur du parchemin tous les soirs de la semaine comme cela se serait passer avec d’autre prof.
A l’heure prévue, Isis arriva aux portes du château.  Son professeur était déjà là. Elle se contenta de lui sourire en guise de salut.  Il lui demanda de la suivre, ce qu’elle fit en silence, intriguée de savoir où il la menait. Ils arrivèrent à la lisière de la forêt. Lorsqu'il lui demanda le nom de la forêt, Isis garda une expression neutre, pressentant un piège arriver.

- La forêt interdite monsieur.

Cependant intérieurement elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’ils auraient mieux fait de l’appeler la forêt de l’ennui ou de la divination s’ils avaient vraiment voulu enlever l’envie à quiconque d’y entrer.  Comme tous les endroits interdits, la jeune Poufsouffle s’y était déjà aventurée quelques fois sans autorisations. Elle adorait les plantes, ainsi que les animaux. Les deux étant réunis dans cette endroit, elle s’y était toujours sentie bien. Cependant elle n’y était jamais restée très longtemps, ni ne s’était aventurée trop loin après la lisière pour pouvoir rentrer rapidement à Poudlard en cas de pépin.

Isis rit intérieurement. Comme si les interdits allaient la détourner de ses objectifs. Nulle quête ne peut être accomplie sans prendre de risque. Elle se prendrait le nombre de retenue qu'il faudra, mais jamais elle n'arrêtra de fouiner où bon il lui semble à l'heure où elle le souhaitera.
Elle nota cependant que son prof n'était pas totalement dénué d'humour. A moins que cette boutade au sujet du dysfonctionnement de son cerveau n'ait eu pour objectif de la vexer ? Dans ce cas ce serait un échec cuisant. De nombreuses mauvaises langues s'en étant déjà prises à elle maintes et maintes fois, la jeune fille s'était donc peu à peu forgée une carapace. Il en fallait à présent beaucoup pour effacer son sourire, elle était même la première à se moquer d'elle même.

Ils commencèrent à s'enfoncer dans la forêt. Le coeur d'Isis s'accelera sous l'effet de l'adrenaline. Ses yeux ne savaient pas où se poser, des détails attirant son attention dans toutes les directions.
Tout un tas de scénarios commencèrent à jaillir dans son cerveau. Allaient-ils chevaucher des centaures ? Ou bien soigner une licorne ? Ou se battre contre une immonde créature baveuse pleine de crocs ravageant la population d'acromentule de la forêt ?
Elle avait une petite préférence pour la licorne. C'était son côté mère thérésa, elle aimait bien soigner les petites bêtes sans défenses. Elle était le genre de fille qui allait essayer de donner de l'eau à une mouche pour essayer de la réanimer.

La pluie commença a s'accelerer mais ne perçait pas encore très bien le feuillage des arbres. Isis n'était pas de la catégorie de ses filles en sucre qui allaient raler à cause de l'effet de l'humidité sur leur maquillage ou leurs cheveux. Elle se contenta d'attacher ses longs cheveux bruns en une queue de cheval pour ne pas se retrouver avec l'historique tignasse en bataille d'Hermione Granger. Ils marchèrent ainsi pendant un long moment. Heureusement qu'Isis était sportive car la marche en fôrêt n'était pas de tout repos. A chaque instant une branche pouvait essayer de vous crever un oeil, et une épine de vous vider de votre sang. La jeune fille rester sur ses gardes, oreilles et yeux grands ouverts, essayant d'enregistrer chaque détail de cette traversée. Elle était particulièrement attentive aux plantes qu'elle croisait. Cela lui serait utile pour retrouver le chemin plus tard en cas de besoins.

Ils arrivèrent dans une clairière et s'arrêtèrent à quelques mètres d'un vieux chêne. Isis fit avec regret une croix sur son rêve de licorne. Peut-être pour demain ?

« Ne dites pas aux jeunes Ollivander qu'un tel endroit existe. »

Etait-ce un test ? N'importe qui dans ce chateau savait qu'il ne fallait pas lui confier n'importe quoi. Seuls ses amis pouvaient avoir confiance mais ils n'en étaient pas encore à ce niveau d'intimité.

- Vous jouez avec le feu Professeur.

Elle ne dirait rien. Parce qu'elle ne voulait pas que les Ollivander viennent saccager ce pauvre tronc. Mais comment pouvait-il être sûre qu'elle n'irait pas vendre l'info sitôt sortie de cette forêt ? Elle savait que les profs n'étaient pas dupes et étaient parfaitement au courant des caractères de chacun des élèves en dehors des heures de cours. Il était forcément au courant de sa réputation de "Miss informations".

Il lui expliqua ensuite en quoi consisterait la tâche du jour. Nourir des botrucs ? Pas aussi glamour que les licornes mais cela restait dans ses cordes. Le cours sur les bodrucs remontait à l'année dernière, et cette matière était l'une des préférées d'Isis, ex-aequo avec la botanique. Il ne fut donc pas difficile de répondre.

- Les botrucs ne sont pas agressifs en règle générale, mais si leur arbre est menacé ils peuvent nous creuver les yeux grâce à leur doigts pointus. Leur apporter des cloportes permet de les calmer.

Elle avait pris le ton d'une maitresse d'école en train de parler à ses élèves.

- J'imagine que c'est ce qui se trouve dans votre sac ?

Elle désigna le sac qu'il avait pris à l'entré de la forêt. Elle ne laissa rien paraitre mais son coeur battait encore plus vite. Cette semaine de retenue s'annonçait exceptionnelle, ce n'était pas le genre d'expérience que l'on peut vivre pendant les cours.