PHYSIQUE
Une silhouette élancée, plutôt mince pour sa taille, un teint agréablement halé et une démarche souple, presque aérienne, voilà ce que vous retiendrez d'Olivia Harper, lorsque vous la verrez, de prime abord.
Mais Olivia Harper c'est aussi des yeux d'un noir d'obsidienne où brille une constante lueur de fierté et de joie de vivre, un sourire mutin un brin provocant, une chevelure brune ondulant librement jusqu'au creux de ses reins, qu'elle coiffe souvent en une queue de cheval haute, et des mains fines aux longs doigts de pianiste.

La vie serait bien plus facile si on pouvait tout avoir, et comme ce n'est jamais le cas, il faudrait bien souligner son visage aux traits un poil trop anguleux, son nez trop long et un peu épaté, sa manière de se vêtir qu'elle relègue un peu trop vite au second plan. Olivia Harper, si elle prend quand même soin d'elle, n'est pas toujours un modèle de féminité. Les rares marques de coquetterie qu'on lui connaisse correspondent au port d'une montre au bracelet coloré et tressé et d'un bracelet plus fin qu'elle tient de sa mère.

PSYCHOLOGIQUE

Lorsqu'elle était élève, et encore aujourd'hui, Olivia se démarquait par sa grande détermination. Elle aurait pu être à Serpentard tant elle s'évertuait à agir comme bon lui semblait pour atteindre ses objectifs, et ce, sans tenir compte des possibles conséquences. S'agirait-il de mépris de l'autorité, ou bien d'inconscience ? Non, il n'en est rien ! Olivia fait partie de ces gens réfléchis, très rationnels, pour ne pas dire, parfois, cruellement terre-à-terre, ce qui peut parfois lui jouer des tours.

Cela mis à part, miss Harper est de ceux qui aiment étudier, et pour cela, avait parfaitement sa place à Serdaigle, lors de ses années à Poudlard. Sa grande curiosité et sa soif de connaissances la poussaient toujours plus loin dans ses recherches et ses études. Les potions, pour cela, la passionnèrent au plus haut point : bien plus que les étudier, elle ressentait ce besoin de comprendre leur fonctionnement, la logique de cette science, voire d'expérimenter par elle-même, dans l'espoir d'un jour innover. C'est d'ailleurs dans cette seule discipline qu'elle se basera davantage sur des suppositions plutôt que sur des faits, comme à son habitude dans d'autres domaines. Vous l'aurez donc bien compris, Olivia aime se poser des questions, et d'ailleurs le manque de curiosité chez ses élèves l'agace prodigieusement : ceux qui se contentent de répéter des gestes mécaniques ne peuvent qu'espérer obtenir des résultats acceptables et une certaine impatience de la part de leur professeur à leur égard. Ce défaut, qui pourrait s'apparenter à un léger manque de pédagogie, n'a rien à voir avec de la méchanceté : elle serait au contraire, ravie de les aider à aimer sa matière autant qu'elle-même l'aime, à progresser, à comprendre ceux qui ont des difficultés, si toutefois ils daignaient venir la voir. Loin de se couper de ses élèves, l'idée de transmettre son savoir, et d'apporter quelque chose à ces nouvelles générations, tout du moins pour un bout de temps, la ravit plus qu'autre chose.

Cela dit, la jeune femme est ce que l'on pourrait appeler une "bonne vivante" : plutôt avenante et chaleureuse au quotidien, elle aime à penser qu'elle tranche plutôt vivement avec les comportements de ses plus illustres prédécesseurs : le sinistre et versatile professeur Rogue, et le professeur Slughorn, adepte du favoritisme et bourré de préjugés. Olivia ne supporte en aucun cas ce genre de valeur : l'injustice la fait hurler, et tout le monde doit recevoir le même traitement.

15 mai 1990, Galway, Irlande.

Dans cette petite ville de la côte Irlandaise, jaillit un cri déchirant de celle qui sentait sa première goulée d'air lui brûler les poumons ; le cri d'une nouvelle née, supplantant le cri de douleur de sa mère. Olivia Helen Harper venait de naître. Sa mère, une jeune femme travaillant en tant que professeur de Mathématiques, et d'origine argentine, avait préféré suivre son Irlandais de fiancé avant que la grossesse n'arrive à son terme, et grand bien lui en avait pris : ils avaient déjà eu un fils ensemble, Connor, et la situation en Argentine n'était plus assez stable pour qu'ils puissent y élever deux enfants en toute quiétude. Contrairement à Connor, Olivia avait hérité des traits et du hâle de sa mère, si bien qu'il fut impossible de dire que les deux enfants étaient affiliés.

Mais malgré tout, les années suivirent leur cours, jusqu'à ce fameux jour ; un jour qui bouleversa bien trop leur vie familiale pour être oublié.

Le jour où la lettre de son frère arriva, quelques semaines après qu'il eût fêté ses 11 ans. Connor Harper avait toujours pensé que quelque chose n'était pas "normal" chez lui : cette fois, il pouvait se rassurer pour de bon, car les portes de Poudlard s'étaient ouvertes à lui. La lettre avait été suivie par la visite d'une grande dame au visage creusé par les rides et d'une froideur indéniable. D'un ton sec et un peu brusque, elle leur avait tout expliqué, histoire que le couple Harper comprenne bien de quoi il s'agissait et tout ce que cela impliquait. Celle qui s'était présenté comme membre de l'équipe des professeurs de Poudlard, avait à peine décroché une esquisse de sourire, sauf lorsqu'elle avait capté les billes noires pleines d'émerveillement qui la fixait. Le regard médusé d'Olivia Harper.

Jusque là, Olivia avait mené sa petite vie en Irlande, en toute quiétude, amusant ses parents par sa joie de vivre et son goût pour toutes sortes de danses Irlandaises. Elle était âgée de 5 ans, lorsque son frère quitta la maison pour Pourdlard, et dès lors, elle se mit à guetter le moindre signe de magie, le moindre événement inhabituel. Il survint enfin, alors qu'elle avait 8 ans : après une chute incontrôlée du haut d'un arbre qu'elle avait voulu escalader, elle se retrouva à flotter à quelques centimètres au-dessus du sol.

Elle était alors inconsciente de tout ce qui se tramait à Poudlard, du retour du grand mage noir, son frère n'étant guère loquace sur le sujet. Pourtant, par crainte ou par erreur -nul ne le savait- il finit par en dire assez pour que leurs parents soient catastrophés de découvrir que leur seconde fille était sorcière elle aussi. Connor fut de ceux dont les parents refusèrent tout net de les renvoyer à Poudlard pour l'année scolaire 1997-1998. Les Harper n'avaient guère d'argent, aucun échappatoire aucun moyen de protéger leurs deux enfants et surtout Connor, dont le statut de "sang de bourbe" était désormais connu. Alors ils se claquemurèrent, firent les morts. Grand bien leur en prit, au final : par miracle, ils échappèrent à la purge menée par les Mangemorts, et bien que Connor ressente un grand sentiment de culpabilité d'avoir fui, ils n'eurent rien à déplorer.
Trois ans plus tard, Olivia faisait sa première rentrée à Poudlard et était envoyée à Serdaigle.

28 avril 2006, bureau du professeur Flitwick

"Bien, bien, bien... Olivia Harper... Je dois vous avouer que votre travail est satisfaisant, oui oui, très satisfaisant en vérité... Si j'en crois ce que mes collègues ont écrit, vous êtes excellente en potions, et vous avez de bonnes aptitudes en sortilèges, métamorphose, en botanique et en arithmancie. Nous ne pouvons que déplorer quelques difficultés en soins aux créatures magiques, et un niveau plus que désastreux en divination et histoire de la magie... Enfin passons. Je dois vous avouer, qu'au vu de vos résultats et de votre caractère passionné, quoique parfois trop impulsif, je ne me fais aucun souci quant à votre avenir, et encore moins en ce qui concerne vos BUSEs. Avez-vous regardé les brochures mises à disposition, Miss Harper ?"

Ses jambes se balançant en un rythme nerveux, Olivia hocha distraitement la tête. La voix du minuscule professeur Flitwick était si perçante par moment, qu'elle devait bien avouer avoir décroché par moment. Désormais âgée de 15 ans, la jeune sorcière avait à peine vu passer ses premières années. La magie la passionnait, bien plus qu'elle ne l'avait émerveillée lorsqu'elle était petite. Sa passion pour les potions s'étaient traduites par des résultats excellents, et sa curiosité et ses questionnements incessants ravissaient le professeur Slughorn. Sa nature impatiente et parfois un peu étroite d'esprit lui avaient valu quelques problèmes, aussi bien que son côté trop rationnel la poussait à détester les "branches les plus nébuleuses de la magie" telle la divination, mais en clair, elle pouvait affirmer sans trop se vanter qu'elle avait les capacités pour compter parmi les meilleurs élèves de son année.

-Oui professeur. Au début, j'avais pensé à devenir Guérisseur à Sainte Mangouste, mais au final... J'avoue que les potions me passionnent tellement que j'aimerais devenir potionniste... Et passer une maîtrise en potion.
-Je vois, miss Harper, et je comprends. Le professeur Slughorn est amplement satisfait par votre travail, et je pense qu'il sera ravi de vous aider à y parvenir.

***

Et les années se succédèrent, menant un peu trop rapidement à son goût, vers la fin de sa septième année. Après avoir obtenu brillamment ses BUSEs en Arithmancie, Métamorphose, Sortilèges, Etude des Runes, Etude des Moldus, Botanique et surtout Potions, Olivia venait de passer ses ASPICS, le plus haut diplôme délivré par l'école. Et en ce jour, d'une main tremblante, elle tenait la feuille des résultats. Connor, qui travaillait déjà au département Juridique, jeta un oeil par-dessus son épaule.

-Eh, pas mal frangine ! Optimal en potions et en Botanique, Efforts Exceptionnels en Métamorphose et Arithmancie... Quel dommage que tu n'aies obtenu "qu'un" Acceptable pour les Sortilèges et l'Etude des Runes !

Ignorant le ton moqueur de son grand frère, Olivia sentit un large sourire fleurir sur ses lèvres : elle allait enfin pouvoir amorcer ses études, et devenir professeur de potions. Elle s'était rendu compte que, outre les potions, le professorat l'intéressait tout autant.

***

Olivia était donc rentrée dans la filière scientifique, en formation près du Ministère de la Magie. La formation des jeunes diplômés, surtout après les récents événements, était quelque chose que les autorités prenaient très à coeur. Au bout de trois ans, dont un an d'assistanat qu'elle passa dans une école de sorcellerie en Argentine, plutôt qu'à Poudlard, Olivia fut enfin diplômée, et reconnue comme professeur de Potions. Les premières années dans la vie active furent toutefois difficiles : elle se rendit bien vite compte que peu de directeurs faisaient confiance à une si jeune professeure, son manque d'expérience et de recherche supplantant sa motivation et son talent évident pour sa matière, et ce malgré les quelques lettres de recommandations qu'elle avait à son actif. Elle en profita donc pour parfaire sa maîtrise, et commença ses propres recherches pour approfondir les connaissances dûment acquises. Quelques années durant, elle resta donc en Argentine, renouant avec une partie de ses origines, et découvrant un tout autre enseignement en matière de potions.
Et enfin, en janvie 2018, alors qu'elle n'était rentrée en Irlande que depuis deux ans, elle entendit parler du poste de professeur de Potions qui était vacant à Poudlard, et décida de tenter sa chance.

Prénom : Lucile
Age : 19 ans
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