Les examens approchaient à grands pas pour tous les élèves qui s'agitaient de plus en plus dans les couloirs du château. Phyllis n'avait jamais vu la bibliothèque aussi pleine qu'à ce début de juin. Le stress palpable pour ceux qui passaient leurs B.U.S.Es ou A.S.P.I.Cs se sentait de plus en plus à leur démarche dans les couloirs, à leur tendance à hurler plus facilement sur les deuxièmes ou troisièmes années qui s’inquiétaient moins pour leurs examens, puisque moins importants. La professeure s'amusait de cette tension chez les élèves, puisque généralement, les élèves les plus tendus étaient souvent ceux qui ne risquaient pas d'échouer. Ceux plus en difficulté étaient globalement plus détendus, malgré le paradoxe évident que cette situation représentait  pour les adultes.
Alors, même si elle savait que les élèves qui passeraient leurs examens au la main n'avaient plus besoin d'aide et que ceux qui passeraient sur le fils (ou ne passeraient pas), Phyllis avait pris l'initiative d'organiser une session de révision de dernière minute de groupe, en groupant les troisièmes, quatrièmes et cinquièmes années d'une part, et les élèves en A.S.P.I.Cs d'une autre. Elle savait aussi, au vu des notes obtenues en cours d'année, que certains sujet étaient plus délicats et compliqués pour les élèves. Elle savait bien évidement ce qu'il allait tomber aux examens, mais elle n'allait pas faire le plaisir aux élèves de leur spoiler horriblement les sujets d'examens, il fallait bien qu'ils révisent tout ; sinon les cours n'auraient aucun intérêt.

Elle avait donc prévue un samedi entier pour les révisions de ses élèves : les plus jeunes le matin et les plus âgés l'après-midi. Cette demi journée était bien évidement facultative, et les élèves pouvaient très bien ne rester qu'une heure ou deux, elle était à leur disposition pour des questions et des incompris, des doutes dans les dernières révisions de ses élèves. Bien sûr, ils pouvaient la déranger à tout instant, mais c'était un moyen pour ses élèves d'arriver aux examens l'esprit plus tranquille. Elle avait prévenu ses élèves la semaine d'avant, mais ne les attendait pas tous, loin de là, elle serait même surprise que certains montrent le bout de leur nez.

La professeure arriva dans sa salle quinze minutes avant huit heures. Elle avait une liste par année des chapitres sur lesquels ses élèves avaient eu le plus de mal, et les divisa le tableau noir en trois parties à la craie blanche, et lista pour chaque année les très grandes lignes du programme et les sujets les plus compliqués. Elle attendait de ses élèves qu'ils sachent exactement ce qui les bloquaient, mais certains paniquaient tellement à l'approche des examens. Elle finit son tableau, étala le matériel de base (athanor, alambic...) qu'elle avait fabriqué pour ses cinquièmes années (ils devaient être capables de réaliser un montage de distillation sans casser la verrerie, volontairement ultra-fragile) et s'assit à son bureau, attendant ses élèves, s'ils venaient.

Tableau: