Zach est né en Pennsylvanie, mais en dehors du nom de l'état et de quelques rayons de soleil, il n'en garde aucun souvenir. La famille a déménagé lorsqu'il n'avait que deux ans en Irlande, pays de rêves pour ses parents. Mais aussi pays de quelques liens familiaux. Rêve exhaussé donc et ville de Navan adorée pour les accueillir. D'un père fleuriste et d'une mère professeur de dessin, tous les deux moldus, le monde du garçon a vite été si pas tout tracé, magnifié de couleurs. La main sur un pot de fleur gorgé de terre et une autre tenant un pinceau, c'est ainsi que monsieur et madame Brown ont souhaité immortalisé leur enfant dans un cadre... ils ne pouvaient pas savoir à quel point leur monde le dessinerait lui. Parce que c'est de ça qu'il vit, Zach Brown, d'amour pour la nature et pour l'art. D'amour pour ses parents, des gens aimants, aussi. Sans compter d'amour pour sa petite sœur, un trésor de mignonnerie, sa comme muse, né dix ans après lui. Mais dix ans, c'est beaucoup, alors il sera bon d'ajouter, surtout pour un né moldu, comment s'est manifesté son appartenance à la magie.

Il venait d'avoir sept ans, jour de son anniversaire, quand on lui offrit sa première plante, une aloe Vera, classique, increvable... et pourtant. Zach se souvient encore de l'effroi qui l'a griffé au creux du ventre quand, alors qu'il redécorait les murs de sa chambre, son coude a accroché le pot et le pot s'en est allé se fracasser sur le sol. L'horreur dans toute sa splendeur quand on est tout jeune. Le pire. La confiance de ses parents qui l'estiment alors mature assez pour s'occuper d'une plante réduite à néant. Et ses yeux qui s'embrument de larmes alors qu'il ramasse le pot cassé, qu'il le recolle au mieux, qu'il rempote comme son père lui a montré et... la plante qui le lendemain fait le double de sa taille initiale... puis le surlendemain le triple... il a bien fallu prévenir ses parents de l'accident, mais aussi du 'problème' de taille qui séjournait dans sa chambre. Monsieur Brown a frisé l'hystérie, Madame Brown quant à elle s'est tout simplement évanouie. Et s'il n'avait pas été question de quelqu'un frappant à la porte pour leur apprendre que Zach était un sorcier, on aurait vu débarquer des botanistes dans la chambre du garçon dans l'heure. Un sorcier donc. De parents très terre à terre, comme l'est aussi finalement leur fils, il aura fallu que le 'représentant' leur démontre son appartenance à fort coups de baguettes pour qu'ils ne finissent par le croire et tomber des nues. Pas de rejet, juste des interrogations sur comment cela allait se passait, si cela allait être handicapant pour l'évolution de leur fils, plein d'inquiétude vite balayée à l'annonce de l'école Poudlard et du monde dans lequel il grandirait. Et puis une fête, une grosse, ça oui ! Pour marquer le coup. Avec en cadeau bonus la nouvelle surprenante que du côté du père, dans sa famille, il y en a, des sorciers ! Et on ne saurait dire, le jour du départ pour Poudlard et même avant, pour les courses, qui des trois étaient le plus excités par tout ça. Sans doute quand même Zach qui redoutait autant que trépignait d'impatience de se rendre dans l'école. Une seule chose le rendait fou, vraiment, c'était de ne pas être là aussi souvent pour voir sa sœur grandir et la dessiner sur papier puisqu'alors qu'il entrait dans sa dixième année, elle venait au monde. Un peu dans l'exagération ? Si peu !

Vint Poudlard. Sa deuxième famille. Zach se souvient très bien de l'impression de grandeur des lieux qu'il découvrit au fur et à mesure. De la pression quand il dût s'avancer devant tout le monde pour se faire répartir dans une maison ; des applaudissements qui l'accueillir et de la chaleur de la table. D'abord impressionné pour cette nouvelle aventure qui s'ouvrait à lui, Zach s'est fait sans mal quelques amis et a vite pris ses habitudes. Curieux quand même, il prit plaisir à partir à la découverte des lieux du château pour les mettre en couleur et les envoyer à sa famille dès que possible afin que eux aussi puissent faire partie de l'aventure. Décidé a bien faire, le garçon ne lésina pas sur les efforts à rendre, sur le travail acharné et obtint des notes allant de moyennes à hautes. Sans être LE doué de son année et sans désir de le devenir, humble, ont peut dire que ses notes étaient correctes – sans plus. Il se démarqua sans surprise en botanique. Son cours préféré. Il galéra en métamorphose malgré son intérêt au fil des années à devenir animagus. Il n'abandonna pas l'idée, mais la programma à plus tard, beaucoup plus tard, lorsqu'il aurait le temps de s'y pencher – vers sa vingtaine ou sa trentaine, par exemple. Bref, tout allait bien.

Parfait.

Jusqu'au jour où on vit Zach rentrer chez lui en plein semestre. Il venait de perdre sa mère. Victime d'un accident de voiture. Proche de ses parents et de leur passion, de ces êtres aimés qui l'avaient façonné en une bonne personne, son monde s'effondra littéralement et l'année qu'il reprit fut alors chaotique. Il ne rendait plus ses devoirs. Mentait à ses professeurs. Passait tout son temps dans ses études à s'évanouir d'épuisement. Perte de poids. Alimentaire régurgité. Ses plantes, délaissées et finalement entretenues par ses copains du dortoir. Isolement malgré les tentatives de le réconforter. Son état était assez grave pour faire venir son père à Poudlard et d'un commun accord, Zach retourna vivre chez eux pour se remettre. D'une discussion sérieuse avec la direction de Poudlard, il fut décidé que Zach, au vu de son état, referait son année. Il prit ainsi le temps de se remettre (ce qui était possible) chez lui en compagnie de son père et de sa petite sœur puis à la prochaine rentrée scolaire redébuta sa quatrième année. Désireux de remonter la pente malgré le vide perpétuel laissé par la perte de sa mère, Zach redoubla d'efforts pour ne plus poser problème, aida les plus jeunes, forma de nouvelles amitiés tout en gardant les anciennes. Il reprit gout à tout et poursuivit ainsi sa scolarité à Poudlard, amoureux de la flore, de la faune, de l'art et peut-être bien d'une jeune fille aussi malgré ses réticences.