“Ce professeur-là n'inculquait pas un savoir, il offrait ce qu'il savait.”
La journée avait été fatigante. Sans doute l'une des plus épuisante depuis le début de l'année. Entre les Diricos, les Gnomes, les Niffleurs et les Korrigans... ça avait été épique... autant pour lui que pour ses élèves. D'ailleurs, il entendait encore certains élèves de sixième raconter le cours de la journée en rigolant tandis qu'il traversait la rangée d'élèves pour le repas. A vrai dire, Adriel était encore plus fatigué en sachant qu'il avait encore du travail ensuite. En effet, son hippogriffe favori – Vulcain- s'était légèrement blessé. Rien de bien grave mais cela allait lui demander du temps, et un rien d'énergie.
S'asseyant à sa place habituelle à la table des professeurs, Adriel se servi du fish & chips et un verre de vin blanc avant d'en proposer à ses collègues. Se tournant vers Caitlin Swann, sa collègue qui enseignait depuis 8 ans et faisait donc partie des meubles comme lui, le professeur lui décocha un léger sourire.
« Alors ce vendredi ? Pas trop difficile ? Pour ma part c'était le jour du Test avec les sixièmes... Y en a quelques uns qui ont fini dans le lac comme chaque année mais ça a encore été... Ils sont pas mal les petiots... »
Ah...le test... Caitlin avait dû en entendre parler. C'était une espèce de blague de la part d'Adriel qui aimait bien tester le niveau de ses futurs élèves de septième en voyant comment ils se débrouillaient avec les Korrigans. Il avait instauré ça l'année de l'arrivée de Félix... Un gamin qu'il avait surnommé le Korrigan... Et dire que le Korrigan n'avait même pas pu passer son test, ayant abandonné les Soins aux Créatures Magiques auparavant... Tant pis. En attendant le test des Korrigans restait. Mangeant doucement en écoutant la journée de sa collègue, l'américain repris d'une voix fatiguée.
« Pour ma part j'ai encore du boulot ce soir. Vulcain, l'un des hippogriffes, s'est blessé. Je ne sais pas trop comment il s'est fait ça mais j'ai peur que sa blessure s'infecte... Du coup dès que je fini ce repas, j'irai m'en charger... Comme si la journée n'avait pas été assez longue... »
Baillant à ces propos, le professeur arpenta la salle du regard. Il s'arrêta légèrement sur les fils Potter, sur Félix, Caleb et d'autres de ses élèves ainsi que sur son fils, Newton. Il le reporta ensuite sur son assiette qui semblait ne jamais se vider. Au moins, il risquait de réussir à s'endormir cette nuit. Ce serait un changement notable par rapport aux autres jours de cette sinistre semaine.
Caitlin venait de refermer un énième libre sur les sortilèges. La belle venait enfin de finir la préparation de ses cours pour la semaine prochaine. En effet, elle aimait prendre le temps de le faire avant que le week-end commence, comme ça elle avait tout le loisir de profiter de son temps libre. Bon, il était vrai que vu qu'elle enseignait à présent de plus huit ans elle commençait à connaître pas mal de ficelles du métier... Mais comme elle aimait toujours innover, elle retravailler souvent ses préparations.
Quoiqu'il en soit, c'est le bruit sourd de son ventre qui la ramena à la réalité. Il était l'heure d'aller dîner si elle voulait qu'il lui reste encore à manger... Parce qu'avec les grands mangeurs de la table des professeurs ce n'était pas gagné d'avance. Elle s'était donc dirigée dans la grande salle pour s'installer à sa place habituelle à côté de Adrian. C'était qu'elle le connaissait depuis pas mal d'années maintenant. D'ailleurs, il lui décocha un petit sourire avant d'entamer la conversation. Caitlin l'écouta avec attention, tout en se servant à son tour du plat et acceptant volontiers le verre de vin que lui proposer son collègue.
Elle eut un petit sourire amusé lorsque Adriel lui raconta sa journée, notamment le fait que c'était le jour du test pour les 6ème année... Et que certains avaient fini dans le lac. C'était presque devenu une tradition à Poudlard alors ça n'étonnait pas vraiment Caitlin.
« Alors lequel a eut le droit à une petite trempette? »demanda-t-elle amusée. Elle haussa ensuite les épaules.« Ça a été.... Enfin ils étaient énervés comme tous les vendredis... Et du coup ça donne des situations assez cocasses avec les 1ère année... L'un d'entre eux s'est retrouvé avec une nouvelle coiffure à cause de son binôme. »ajouta-t-elle en pensant encore à la petite Sara qui avait lancé le sort de feu un peu trop près de son voisin qui avait vu sa belle couleur blonde à chardon.
Adrian lui indiqua alors qu'il avait encore du travail pour ce soir. Elle continua à manger, tout en l'écoutant. Il allait s'occuper d'un hippogriffe. Caitlin avait toujours été fascinée par ces créatures depuis toute petite. Un mélange entre fascination et un peu de crainte... même si la blondinette adorait les animaux et ne leur ferait jamais le moindre mal. Aussi, une idée traversa sa petite tête.
« Tu aurais besoin d'une assistante ? Je veux dire... Ça te dérangerait si je t'accompagnais ? Je suis curieuse de voir comment tu peux soigner un hippogriffe. »déclara-t-elle en posant son regard froid sur son collègue. Adrian savait très bien que Cait adorait les animaux puisque ce n'était pas la première fois qu'elle lui demandait si elle pouvait l'accompagner quelque part.
“Ce professeur-là n'inculquait pas un savoir, il offrait ce qu'il savait.”
Sa collègue semblait curieuse de savoir quels élèves avaient atterris dans le lac. Adriel la comprenait et répondit calmement plusieurs noms* avant de continue son repas calmement tout en écoutant la réponse de sa collègue. Ah les vendredis... C'est vrai qu'avec les lundis, c'étaient les journées les plus éprouvantes. Ils étaient encore pire quand ils précédaient et suivaient les vacances. C'est pour cela qu'Adriel essayait d'alléger son programme au mieux ou de mettre des interrogations et des travaux de groupes ces jours-là.
« Le fameux Dubois ? » demanda Adriel. A force d'en entendre parler, il finissait par savoir qu'il ne tenait pas à l'avoir dans son cours lorsque le moment sera venu. C'était dommage car le frère aîné, Klaus, avait été quant à lui un élève particulièrement talentueux.
« Pour ma part j'ai encore du boulot ce soir. Vulcain, l'un des hippogriffes, s'est blessé. Je ne sais pas trop comment il s'est fait ça mais j'ai peur que sa blessure s'infecte... Du coup dès que je fini ce repas, j'irai m'en charger... Comme si la journée n'avait pas été assez longue... »
Baillant à s'en décrocher la mâchoire, Adriel parcourut la salle du regard avant de reporter ce dernier sur le visage de sa collègue qui venait soudainement de lui proposer son aide. Pour la peine, il venait d'avaler son morceau de pomme de terre de travers. Il avait beau la connaître depuis des années, il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui propose son aide. Il ne s'attendait plus à rien de personne à vrai dire. Même pas de son propre fils... C'était triste quand on y pense. Certes, ce n'était pas la première fois que Cait' lui demandait s'il voulait qu'elle l'accompagne mais c'est plus le terme d'assistante qui l'avait perturbé. A bien y penser, cela devait être parce qu'IL l'employait. IL était son assistant.
« Assistant chef ! » disait-il tout en rigolant à gorge déployée tout en caressant l'encolure d'une licorne.
Secouant la tête vigoureusement pour chasser son visage de sa tête, Adriel détourna le regard un instant pour ne pas que sa collègue ne remarque que ses yeux brillaient trop intensément. Il fit semblant un instant de se concentrer sur un groupe d'élèves de serpentard. Le fameux fils Lestrange qui semblait rochon en l’occurrence. Puis, il réalisa qu'il n'avait toujours pas répondu à sa collègue. Il repris donc d'une voix lourde et profonde.
« Comme tu voudras. Ne t'attends pas à quelque chose d'exceptionnel cependant ni d'amusant ou que sais-je... »
On aurait dit qu'il parlait à un élève mais il essayait en réalité toujours de chasser l'image de Liam de sa tête mais pas moyen. Le pire dans ces moments c'est qu'il savait comment cela finissait. Il savait toujours que ce joli visage souriant finissait par se tordre de douleur et de tristesse. Il le savait. Cela brûlait encore sa chair. Constamment. Jour après jour.
Se servant un pichet de vin, Adriel l'avala d'une traite sous certains regards désapprobateurs de ses collègues. Mais il s'en fichait. Qu'ils désapprouvent s'ils voulaient. Lui en attendant en avait marre d'avoir toujours l'impression d'avoir Son sang collé à sa peau. Fermant les yeux, le professeur repoussa son assiette. Il n'attendait qu'une chose : que sa collègue termine son assiette et qu'ils sortent de ce château de malheur.
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