Les élèves de la prestigieuse école de Uagadou, l'école sorcière de l’Ouganda ont la possibilité de maîtriser l'art complexe de l'animagie lorsqu'ils atteignent l'âge de quatorze ans. Le processus long et complexe s'est avéré bien plus simple à apprendre pour des adolescents encore flexibles dans leur pratique de la magie que chez des adultes dont les connaissances sont déjà ancrées et ont modelé la façon d'agir et de vivre.

Toutefois le véritable défi d'apprendre jeune l'animagie vient de la patience et la rigueur que cela demande, sans parler de la maîtrise et la connaissance personnelle de soi. La discipline requise peut-être apporté par des adu-

Aylen releva les yeux vers la personne qui venait d'obstruer sa vue en passant devant elle. Fronçant les sourcils, elle pu voir les élèves arriver progressivement devant la salle de classe. Installée debout contre le mur, elle attendait comme tout le monde le début des cours. Habituellement elle faisait l'effort de se tenir droite, mais ce matin elle sentait ses jambe brûler de la course effectuée plus tôt. En effet, depuis peu elle avait commencé à courir le matin avec Charlie, non pas par solidarité avec la Serdaigle (celle-ci lui avait déjà proposé plus tôt dans leur relation amicale et elle n'avait eu pour réponse qu'un grognement de la part de la rousse) mais parce qu'elle avait commencé son programme afin de retrouver son statut d'animagus.
Enfin.
Retrouver était un grand mot.
Pour elle elle ne l'avait jamais eu. Toutefois si adulte elle avait pu obtenir la capacité en deux ans... logiquement, elle devrait pouvoir mettre moins de temps aujourd'hui, comme l'expliquait le livre qu'elle lisait actuellement.
L'art de l'animagie : à quel âge apprendre ?

Finalement elle n'eut pas le temps de reprendre sa lecture et elle se contenta de marquer sa page pour pouvoir entrer en cours. Elle ignora la plupart de ses camarades et alla s'installer dans le fond de la salle pour être tranquille. Elle avait d'habitude une préférence pour les places devant le bureau, mais là elle pensait continuer sa lecture.
Les cours de sortilèges ne lui avaient jamais vraiment posé de problème : ils ne demandaient pas la précision ou l'exigence qu'on retrouvait en métamorphose, c'était pourquoi elle se permettait un comportement plus relâché dans ce cours.

Mais aujourd'hui quelqu'un s'installa à côté d'elle.
Elle releva les yeux vers la personne. C'était un poufsouffle, elle ne le connaissait pas vraiment mais ce n'était rien de nouveau. Après tout elle n'était pas revenue depuis très longtemps. A son salut Aylen se contenta de hausser un sourcil.
Ils étaient en classe, si vraiment il voulait la saluer avec ingénuité il l'aurait fait dans le couloir en la voyant, pas ici.

Leur professeure leur expliqua ce qu'ils allaient devoir faire dans le cours et Aylen dût retenir un grognement en entendant qu'ils allaient devoir travailler en binôme. Ce n'était pas vraiment son truc, mais bon, elle ferait avec.
Elle se tourna vers son camarade et l'écouta se présenter.
Nouveau haussement de sourcil.
« Aylen Nott. J'imagine que nous ne nous sommes jamais adressé la parole, non, ou en tout cas à cette époque je n'avais pas dix-sept ans. J'en avais vingt-huit. Et j'étais professeur de métamorphose. » Le sarcasme transpirait à travers ses mots. Elle avait du mal à croire que quelqu'un ait pu oublier si vite sa situation. Elle savait que les poufsouffle n'étaient pas nécessairement les plus fins du lot des étudiants, ils étaient toutefois loin d'être les plus stupides et les moins observateurs. Ils étaient censés être de bon chercheur, même, donc le sens du détail devrait être quelque chose qu'ils possédaient. « J'espère que tu es plus doué en sortilèges que tu l'es pour te souvenir ou même remarquer ce qu'il se passe autour de toi, sinon je sens que ce cours sera difficile. »
La remarque n'était pas dit sur un ton mauvais, simplement sur celui de l'évidence. Si le garçon n'arrivait pas à se souvenir d'un tel événement comment pouvait-il se souvenir du mouvement du sort qu'il allait apprendre ?
« Tu devrais sortir ta baguette, sans te crever un œil avec si possible. » Elle eut un sourire en coin et sortit sa propre baguette.
Ils allaient peut-être pouvoir commencer comme ça.