C'est comme si je vous avais toujours connu [Ft.Aylen Nott] [Abandonné]

Eoin MacKay & Aylen Nott

C'est comme si je vous avais toujours connu

Eoin ne savait plus du tout quoi faire, il n’avait qu’une seule envie : Arrêter les cours de métamorphose. Pourquoi est-ce qu’il fallait qu’il ai précisément cette personne en tant que professeur? Pourtant, il ne la connaissait aucunement, il ne connaissait que son nom et son prénom, il ne l’avait jamais vu, jamais entendu parler, avant sa quatrième année, il ne connaissait même pas son existence. Alors, pourquoi? Pourquoi devait-il ressentir cela quand il entrait dans ses cours?
Pourtant, avant de rencontrer cette enseignante, Eoin adorait les cours de métamorphose, il avait toujours rêvé de pouvoir se transformer en n’importe quel animagus, c’était pour cette raison que ces cours lui étaient utiles. Mais, il n’arrivait pas du tout à se retirer cette étrange sensation de la tête lorsqu’il étaient en présence de Aylen Nott, son enseignante. Le son de sa voix, son regard, son sourire, son parfum, sa façon de s’exprimer, tout cela, il avait la sensation de l’avoir toujours connu. Et pourquoi? Il n’arrivait pas à le savoir, comment pouvait-on avoir la sensation de tout connaître d’une personne que l’on avait jamais rencontré? Et puis, depuis l’arrivée de cette nouvelle professeur, il avait la sensation d’avoir des sortes de flash mémoriels. C’était très étrange et, il ne pouvait l’expliquer. Mais, parfois, l’ombre d’un sourire ou d’une silhouette lui revenait en mémoire, une sensation rassurante, la même qu’il ressentait en présence de sa mère lui revenait lorsqu’il s’approchait de son enseignante. Et elle ne pouvait pas être sa mère, la sienne avait succombé à une tumeur au cerveau. Alors, qui était-elle? Pourquoi ressentait-il tout cela en sa présence?

En tout cas, l’après-midi aurait dû s’annoncer être paisible, hormis le cours de métamorphose qu’il avait, il n’avait pas beaucoup de cours et pouvait par la suite espérer pouvoir se détendre dans le parc par la suite. Mais, c’était sans compter ses flash étranges qu’il avait encore ressentit en entrant en classe de métamorphose. A cause de tout cela, Eoin était devenu très insolent avec son enseignante, il n’arrivait plus à la supporter, ses sourires, ses questions, tout cela le rendait fou. Il avait fallu d’une énième question lors d’une simple interrogation orale de cours pour que Eoin se montre une nouvelle fois insolent. Elle n’avait pourtant rien fait pour le mettre en colère, elle l’avait juste fatigué, et il lui avait dit sa façon de penser en critiquant sa façon de faire cours. Cela n’avait pas manqué, il s’était retrouvé collé après les cours et le repas. Et il était hors de question qu’il ne tente de ne pas s’y rendre, cela ne ferait que alourdir la sentence.

Alors, ce fut donc après les cours et le repas du soir, que Eoin, parcourait les couloirs du château en traînant des pieds, les mains dans les poches de son pantalon en tissu noir, portant sa cravate aux couleurs de Gryffondor, dont le noeud était quelque peu défait. Les manches de sa chemise étaient retroussées et son vêtement sortait de son pantalon. Il arriva finalement aux abords de la porte de la salle de classe de métamorphose qui était entrouverte. La pièce était illuminé par quelques bougies et sa professeur qu’il détestait tant était assise à son bureau, sûrement en train de corriger des copies. Il inspira profondément puis, franchit le pas de la porte, posant ses iris verts sur son enseignante.

“Me voilà, madame…”-dit-il d’une voix faible, ne dissimulant pas son envie de s’en aller au plus vite. Il espérait simplement qu’elle ne verrait pas ce qu’il s'efforçait de cacher.

Il prit l’initiative de fermer la lourde porte en bois cloutée puis, passa une main dans ses cheveux blonds foncés. Il leva ensuite les yeux vers son enseignante et lui demanda d’une voix teintée d’arrogance.

“Et que voulez-vous que je fasse pour...Cette heure de colle?”

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Depuis qu'elle avait pris son poste de professeure l'année précédente, Aylen ne pouvait empêcher une pensée récurrente de surgir dans son esprit. Cela arrivait souvent lorsqu'elle ne s'y attendait pas, et cela pouvait survenir à tout moment de la journée. Lorsqu'elle le croisait.
Le ? Me demanderez-vous, lecteur curieux.
Le. Eoin MacKay, aujourd'hui en cinquième année et l'un des éléments prometteurs de l'école, qui tendait malheureusement à se montrer particulièrement désagréable avec elle. Evidemment, si ça n'avait été que ça... Il se montrait aussi terriblement insolent et remettait en cause ses compétences. En soi, soyons clairs, elle appréciait le débat, surtout avec les élèves vifs, mais là il s'agissait purement et simplement de critiques non construite et basées clairement sur un avis subjectif de la part du jeune homme.
Mais si encore ça n'avait été que ça.
Des élèves insolents, il y en avait d'autres. Ils ne faisait généralement pas long feu avec elle, qui avait fait face à un nombre consistant de mage noir et de monstres en tout genre au cours de sa carrière d'Auror.
Là, c'était différent.

En effet, Eoin était le fils de sa compagne aujourd'hui décédée.
Et si lui ne s'en souvenait pas, elle si.
Elle se souvenait des moments passés avec le gamin, à jouer, à s'occuper de lui. Elle se souvenait de lui, de sa mère et d'elle, heureux. Et si elle savait qu'elle le reverrait en venant à Poudlard, elle avait espéré que les choses se passeraient plus facilement. Mais non. Il fallait forcément que la situation soit compliqué, et que Eoin se montre problématique.
Au point qu'elle soit forcée de le coller.
Ce qui signifiait passer plus de temps avec lui.
Par conséquent, il y avait peu de choses que la situation s'améliore.

Elle essayait de ne pas y penser alors qu'elle se penchait sur les questionnaires qu'on lui avait rendu à l'issue du premier cours. Ce n'était pas un travail noté, mais elle voulait voir les réponses qu'elle avait pu obtenir, haussant parfois un sourcil sur certaines. Elle laissa même échapper un rire à un moment avant de secouer la tête.
Elle fut finalement interrompue lorsque le jeune homme se présent à sa porte.
Elle leva les yeux vers lui.
Il n'était plus le petit garçon qu'elle avait connu, mais elle reconnaissait toujours en lui les traits de son visage. Comme presque chaque fois qu'elle levait les yeux vers lui, elle mit à peine une seconde de plus à réagir qu'avec un autre élève.
« Venez vous installer, Mr. MacKay. »
Bien sûr, elle reconnaissait aussi quelques traits qu'il avait pu voler à sa mère. Les cheveux clairs, la forme des yeux et leurs couleurs, certaines mimiques lorsqu'il souriait – même si ça ne lui était jamais adressé.
Tout ça elle le voyait.
Mais ça ne l'empêchait en rien de le voir surtout pour ce qu'il était lui avant tout.
Et à l'heure actuel, elle le voyait comme un garçon arrogant qui se comportait de façon bien trop insolente avec sa professeure.

Elle se leva alors qu'il s'installait. S'il avait grandit et atteignait maintenant une hauteur respectable, elle le dépassait toujours de cinq petits centimètres. Mais elle ne doutait pas qu'il allait encore grandir, s'il mangeait correctement. Et de ce qu'elle avait pu voir à la table des Gryffondor l'année précédente lui laissait penser qu'il n'y avait pas de problème là-dessus.
A croire que ses grands-parents ne le nourrissaient pas.
Elle sortit d'un tiroir une pile de papiers qu'elle apporta sur le bureau où s'était installé Eoin. Elle essayait de faire en sorte que ses heures de colle soient plus instructive que réellement des punitions, en général. L'élève était bien assez embêté de ne pas pouvoir passer du temps avec ses amis, de toute façon.
« Il s'agit de notes de métamorphose. J'ai besoin que tu les lises et les classes suivant les sujets traités. Lorsque tu auras fini tu pourras partir. »
Il devait bien y avoir une centaine de parchemins sur différents sujets : des sorts, des théories, des moments d'histoire de la métamorphose... Il y avait vraiment de tout. Aylen retourna s'asseoir d'un pas mesuré, observant le jeune homme alors qu'il travaillait.
Elle aurait aimé lui parler. Lui demander comment ça se passait dans les autres matières et avec ses camarades, comment allait l'entraînement de Quidditch – alors même qu'elle n'appréciait pas réellement ce sport.
Mais elle ne pouvait pas.
Sauf peut-être...
« Alors, Mr. MacKay, avez vous commencé à chercher un métier vers lequel vous orienter ? »
Elle n'était pas directrice des Gryffondor, et ce n'était pas vraiment à elle de poser la question, mais elle était curieuse de savoir. Et surtout, cela lui permettait d'engager un semblant de conversation sans sortir de son rôle de professeure.

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Ledit Eoin hocha lentement la tête et se sépara de la porte, sur laquelle sa main était toujours posée. Il parcourut la salle, passant entre les tables et s’assit au premier rang, ce qui était inhabituel de sa part étant donné qu’il préférait le dernier rang ou celui situé vers le milieu, mais cela aurait été étrange, étant donné qu’il se trouvait seul avec son enseignante, et de toute manière, il supposait qu’elle lui aurait demandée elle-même de se rapprocher s’il avait tenté de s’asseoir à sa place habituelle. Une fois assit, Eoin sortit sa plume et son encrier de son sac en bandoulière en cuir noir et les posa sur la table. Il entrelaça ensuite ses doigts sur le bureau et regarda sa professeur, attendant qu’elle lui donne quelque chose à faire.

Il crût bien halluciner en voyant la pile de papiers que son enseignante posa sur sa table, il en aurait pour la nuit à tout classer, il rentrerait une heure avant le réveil de tous les élèves et mourrait par manque de sommeil. Elle était tout simplement dingue de lui donner autant de travail, il n’était pas sa secrétaire, tout de même! Etait-elle incapable de faire cela toute seule?! Il observa la pile de parchemins avec horreur, non seulement il allait mourir d’ennui, mais en plus, il y passerait la nuit, c’était tout simplement dictatural, et il était persuadé que même Voldemort n’aurait pas donné cela au grand Harry Potter!
Cependant, il leva les yeux vers son enseignante, bien qu’occupé à se morfondre intérieurement sur la tonne de travail à faire pour cette heure de colle, il remarqua qu’elle venait de le tutoyer alors qu’elle ne l’avait pas fait quand elle l’avait invité à s’asseoir. Il avait remarqué que ces labsus arrivaient régulièrement et cela n’eut pour effet de le conformer dans l’idée que son enseignante, semblait bel et bien fautive de ces sortes de flash mémoriels. Il ne savait pas comment l’expliquer, mais s’il ressentait tout cela en présence de l’enseignante, c’était bien à cause d’elle et ce soir, il entendait bien mettre la lumière sur tout cela. Voilà deux ans que ça durait, et il commençait réellement à être à bout, et tant pis s’il passait pour un fou! Eoin soupira de nouveau et fini par se mettre au travail, mais il y mettait beaucoup de mauvaise volonté, il fallait dire que ce n’était pas quelque chose qu’il appréciait grandement, mais il devait tout de même le faire, il doutait qu’il pouvait rester à ne rien faire durant cette heure de colle. Sa curiosité n’était pas réellement piqué à vif quant à ces notes qu’il connaissait parfois, pour certaines, lui, aimait apprendre de nouvelles choses, pas classer des bouts de parchemins durant une heure de colle, il trouvait ça complètement stupide.

Plongé dans son travail, Eoin releva la tête lorsque que son enseignante lui avait posé une question concernant ses choix d’avenir. Il remarqua qu’elle le vouvoyait de nouveau, il trouvait cela très étrange, avait-elle conscience de ces labsus? Le faisait-elle exprès pour le mettre sur la piste de quelque chose? Ou Se demandait-elle si elle devait le tutoyer ou le vouvoyer? Non, elle faisait souvent ce genre de labsus,et il était persuadé qu’il n’était pas le seul à avoir remarqué cela, mais cela devenait de plus en plus étrange, parce qu’il était le seul élève qu’elle tutoyait ou vouvoyait en suivant les phrases. Il devait lui poser la question, cela paresserait sûrement anodin, mais il devait lui demander pourquoi elle se comportait ainsi.

“Euh...Je ne sais pas trop en vérité.”-répondit-il en reposant sa plume à côté de son encrier. Peut-être qu’ils allaient se lancer dans une discussion et que son enseignante en oublierait de lui demander de poursuivre sa punition. Ou peut-être que sa professeur lui donnerait la vérité qu’il cherchait depuis toujours, non, il ne devait pas rêver. Mais il espérait tellement de cette soirée, soudainement, il souhaitait qu’un miracle survienne.-”J’hésite entre devenir Auror ou joueur de Quidditch professionnel. Mais...Madame, j’ai moi-même une question Pourquoi est-ce que vous me vouvoyez et me tutoyez en suivant les phrases?”-demanda-t-il.-”Je suis le seul élève à qui vous faîtes cela, peut-être que vous vous ne vous en rendez pas compte, mais vous le faîtes depuis ma quatrième année, je suis sûr que les autres élèves l’ont aussi vu.”-poursuivit-il.-”Est-ce qu’on...Uhm, je voulais savoir pourquoi.”

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Aylen attendait sa réponse comme si de rien était, cachant sans difficulté l'anxiété qui venait lui tordre les boyaux et l'empêchait de se rendre compte des erreurs qu'elle faisait en présence du garçon. Avait-elle remarqué qu'il lui arrivait de le tutoyer ? Oui. L'avait-elle noté aujourd'hui ? Non, absolument pas. Et l'aurait-elle entendu, qu'est-ce que cela aurait pu changer ? Eoin lui aurait probablement fait remarquer dans tous les cas.
Toutefois, la question ne vint pas tout de suite. Elle écouta donc d'abord la réponse du jeune homme.
Auror ou joueur de quidditch professionnel.
Autant dire qu'aucune des deux options ne plaisait à la femme.
Joueur de Quidditch professionnel était... elle faisait parti de ces gens qui pensaient que le sport n'était pas un réel métier lorsqu'il s'agissait de compétitions 'professionnelles'. Qu'il s'agisse de quidditch ou de sport moldu, d'ailleurs. Elle comprenait bien que le quidditch pouvait être dangereux, mais de là à payer des joueurs des milliers de gallions ? Non, vraiment, elle ne comprenait pas.
Quant au métier d'Auror, était-il réellement utile d'expliquer la raison pouvant la pousser à ne pas vouloir voir Eoin faire l'un des métiers les plus dangereux du monde magique et qu'elle-même avait pratiqué ?
Sans doute.
Elle ne voulait simplement pas voir le garçon qu'elle avait connu et en parti élevé devenir un jouet du gouvernement. Elle ne voulait pas le voir risquer sa vie, se battre, et revenir l'esprit torturé et le corps marqué à vie. Ou pire encore, le voir revenir mort suite à une mission trop dangereuse.
Non, définitivement, elle n'appréciait pas vraiment ses choix de carrière.
Alors elle leva les yeux sur lui et haussa un sourcil qui voulait certainement dire 'il n'y a aucune chance que je te laisse t'aventurer dans ces plans de carrière, jeune homme'.
Une expression qui changea bien vite à la question du garçon.

Elle pâlit sans doute un peu – ce qui ne devait pas vraiment se voir puisque son bronzage n'était déjà pas vraiment au point – alors qu'elle tentait de conserver un air neutre.
Pour la première fois depuis longtemps, elle sentait que le contrôle glissait hors de ses mains aussi sûrement que de l'eau. Elle regagna rapidement sa composure toutefois et croisa les mains sur son bureau, alors qu'elle cherchait une excuse rapidement.
« Hé bien... » Elle ferma brièvement les yeux alors que différentes réponses lui passaient en tête. Laquelle ? Laquelle ? Elle devait trouver. « C'est une excellente question, Mr. MacKay. »
Oui, elle essayait de gagner du temps.
« Je ne m'en étais pas rendue compte, je dois bien l'admettre. » Premier mensonge. « Je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle je ferais cela. » Deuxième mensonge.
« Vous devez certainement me rappeler quelqu'un. »
Ah, une vérité.
Elle replaçait nerveusement les papiers qui étaient sur son bureau, faisant en sorte de les aligner parfaitement avec celui-ci, ainsi que les plumes, dans un geste destiné à la calmer.
De l'ordre.
Il lui fallait de l'ordre.

Elle décida de s'éclaircir la voix et de reprendre assez rapidement sur ses choix de carrière en espérant que le changement de sujet s'opérerait délicatement.
Autant dire que ce fut loin d'être le cas.
« Pourquoi ces choix de carrière ? Seriez-vous en quête de prestige ? Car il existe d'autres chemins que ceux-ci, moins difficile et dangereux, bien que je ne doute pas de votre réussite dans vos ambitions. »
Elle ? Essayer de le diriger vers autre chose ?
Absolument pas voyons !
« Car à moins d'avoir un objectif derrière simplement la gloire, je ne peux que vous déconseiller de suivre ces chemins. » Surtout celui d'Auror.
Non, vraiment.
Qu'il oublie.
Elle refusait catégoriquement qu'il s'engage là-dedans.

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Eoin n'avait aucunement reporté son attention sur les différentes copies que son enseignante lui avait déposé sur son bureau afin de l'occuper durant toute l'heure de colle qu'il avait reçu alors qu'il s'était montré une nouvelle fois arrogant envers sa professeure qui s'avérait connaître plus de choses qu'il ne le pensait, et il comptait le découvrir ce soir-même. Et, alors qu'il avait posé cette question qui le taraudait depuis maintenant deux ans, il voyait son enseignante presque rougir. Plissant les yeux, il l'observa attentivement, détaillant chaque expression de son visage pour essayer de déceler la moindre trace qui le conformerait dans l'idée que son enseignante lui cachait quelque chose, non, cela ne lui prouverait rien, étant donné qu'il en était bel et bien persuadé. Ces flash mémoriels qu'il avait à de nombreuses reprises ressentit s'étaient montrés beaucoup trop nombreux en présence de l'ancienne Auror à la chevelure rousse pour que Eoin ne pense pas qu'elle était intimement liée à son passé dont des bribes lui revenaient partiellement. Cette année, il comptait bien découvrir pourquoi il ressentait cet énorme trou noir, ce monstre qui avait noyé ses souvenirs dans les ténèbres et l'avait laissé dans l'inconnu avec comme seule corde de rappel, cette mystérieuse enseignante qui, lorsqu'il était en sa présence, avait la sensation de se souvenir de détails qui paraissaient minimes mais pourtant, si importants.

Finalement, la réponse tomba et, elle ne rassura pas du tout Eoin, elle ne lui fit en aucun cas oublier ses soupçons envers la professeure de Métamorphose, bien au contraire. Elle restait beaucoup trop evasive pour que cela ne semble pas suspect, elle lui cachait quelque chose, il était sûr qu'elle était liée à son passé, et ce soir, serait le soir où elle lui ferait cracher le morceau. Il était las de cette situation, il avait l'impression de patauger dans une boue qui le tirait de plus en plus vers les ténèbres et l'éloignait de ses souvenirs secrètement enfouis qu'il peinait tant à atteindre. Il ne pouvait plus supporter ces flash mémoriels qui survenaient dès que son enseignante lui apparaissait. Il était fatigué de revoir ce sourire énigmatique mais aussi empli de douceur, ces yeux noisette si rassurant, cette voix douce et ces mains graciles à la peau si pâles, ces chansons qu'il parvenait parfois à entendre, ressemblant à des contines chantées pour endormir les enfants. Il devait découvrir ce secret qu'elle semblait lui cacher, autrement, il deviendrait complètement fou, c'était à s'en arracher les cheveux.

Et voilà qu'elle se permettait désormais de trouver à redire sur ses choix de carrière, non, il ne pouvait plus supporter ça, il allait bientôt péter les plombs. Eoin avait beau être un jeune homme d'un naturel réfléchi, qui savait élaborer des statégies en situation de stress, cette fois, il ne réussissait tout bonnement pas à rester calme et à se poser pour réfléchir et trouver les mots qu'il faut pour mener son enseignante à lui dire ce qu'il avait envie d'entendre. La façon qu'elle avait d'éluder la question le rendait fou de rage, il ne comprenait pas pourquoi elle s'obstinait à vouloir lui cacher quelque chose alors que de toute évidence, elle semblait connaître son passé, ces flash back mémoriels qu'il ressentait ne pouvaient le tromper, elle était belle et bien intimement liée à lui, et elle devait immédiatement cesser de tenter de le lui cacher car Eoin allait droit vers la folie s'il ne découvrait pas tout de suite la vérité qu'il attendait tant depuis deux ans.

"...V-Vous ne vous en étiez pas rendu compte..."-réussit-il à prononcer alors que sa voix tremblait, trahissant la profonde colère qui grimpait en lui à une vitesse fulgurante. Et le calme apparent de son enseignante n'arrangeait en rien la situation, encore moins le fait qu'elle ne semble pas d'accord avec ses choix de carrière et qu'elle tente de constester. -"J'aime le Quidditch...J'adore ça...Je trouve que c'est un sport absolument passionnant et magnifique, qui nous permet de nous pousser dans les limites de notre corps. Et...Auror...Ce métier m'attire, point, j'aime le fait que j'ai la possibilité de me rendre utile, de protéger les gens, d'accomplir des missions secrètes. Je ne fais pas du tout ça pour la gloire. De toute manière...Vous ne me connaissez pas madame...Pas le moins du monde."-ajouta Eoin alors qu'il se levait lentement, les mâchoires contractées, sa main droite serrant les parchemins qu'elle lui avait donnée, entre ses doigts.-"Vous mentez madame. Je vous rappelle quelqu'un..."-répondit-il. Pouvait-il aller jusqu'au bout de ses suspicions? Avait-il raison de continuer de parler? Il devait le faire, c'était un fort besoin qui le prenait aux tripes, il devait poursuivre, c'était pour le bien de sa santé mentale.-"..Je le sais parce que...Je le sens, c'est tout."

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Pourquoi les choses ne se passaient jamais comme elles le devraient ?
Elle inspira profondément, et alors que le garçon lui répondait, visiblement en train de perdre son calme, plusieurs questions vinrent à l'esprit de la femme. Serait-il en train de se souvenir ? Elle savait qu'il était délicat de lancer un sortilège d'amnésie de façon à simplement modifier les souvenirs sans pour autant les effacer, et elle devait bien admettre qu'elle n'était pas la sorcière la plus efficace du monde pour ces sortilèges. Toutefois, de là à penser qu'elle avait échoué et que les souvenir lui revenait ?
Non.
Elle préférait ne pas imaginer.
Il était tout à fait possible qu'il ne s'agisse que de son intuition. Car Aylen avait beau avoir un esprit très pragmatique, elle savait à quel point il fallait également croire en ses instincts. Et si le garçon avait de fort instinct et voulait les suivre, ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'il découvre la vérité.
La question était donc : qu'est-ce que ses grand-parents avaient pu dire sur sa mère et sur la raison pour laquelle il ne les avait jamais rencontré jusqu'à la mort de celle-ci. Le cœur d'Aylen se serra à l'idée qu'ils aient pu mentir sur toute la ligne au garçon, sur qui elle était vraiment et pourquoi elle avait en grande partie quitté le domicile familiale de ceux-ci. En ignorant tout ceci, il était difficile pour la femme d'évaluer ce qu'elle pouvait dire au jeune homme et surtout ce qu'il croirait.

Pour le moment toutefois il insistait sur ses choix de carrière. De quoi faire pincer les lèvres à Aylen qui n'était toujours pas d'accord. Joueur de quidditch, pourquoi pas après tout, si vraiment il était passionné. Qu'elle ne sache pas tenir sur un balai ne devrait pas l'empêcher lui de faire ce qu'il aime.
Mais Auror...
Non.
C'était toujours hors de question.
Elle savait ce que ça faisait aux gens, elle savait à quel point ça changeait quelqu'un, et il était impensable qu'elle accepte qu'il se jette là-dedans. Oui, ce métier était excitant, et sauver des vies était une belle chose, mais le prix à payer pouvait s'avérer bien trop cher. Et on ne revenait jamais totalement en arrière une fois lancé dans cette carrière.
Elle le suivit du regard lorsqu'il se leva et grinça des dents.
S'il y avait une chose qu'il avait pris de sa mère, c'était son entêtement. Malheureusement, il n'avait pas son calme et la colère qui bouillonnait en lui semblait sur le point d'exploser.

Pour sa part, Aylen resta à sa place, et observa Eoin.
Il affirma savoir qu'elle mentait. Dans les faits, ce n'était pas un mensonge qu'elle avait énoncé, mais elle devait admettre ne pas avoir dit toute la vérité. Et c'était une vérité que le gryffondor avait le droit de connaître, au moins en partie.
« Je ne mens pas à proprement parlé, Mr. MacKay, » commença-t-elle calmement. « Tu me rappelles bien quelqu'un que j'ai connu il y a quelques années de cela. »
Elle tournait autour du pot, elle le savait. Mais la vérité était si difficile à admettre.
« A l'époque je ne pensais pas devenir professeure, j'étais encore Auror, et rien ne me laissait penser que cela changerait un jour. » Elle se redressa et se leva à son tour pour lui faire face plus proprement. « Je ne croyais donc pas vous revoir. » Elle pinça de nouveau les lèvres, fronça à peine les sourcils. « Pardon, je suis un peu vague dans mes paroles. » Il était temps qu'elle clarifie les choses, même si elle pouvait sentir les mots brûler sa gorge à mesure que le moment approchait.
« J'ai connu votre mère, Mr. MacKay. »
Voilà, c'était lâché.
La vérité était dite.

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