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“Le vol est un travail comme un autre, et souvent plus difficile qu'un autre, sans même parler des risques.”

Samedi 24 mars 2018

C'était le jour, le grand jour. Cela faisait une semaine que Niklaus se préparait. Il avait parlé du plan à Alek, profitant de leur langue commune pour ne pas être compris. La première partie consisterait à s'introduire dans les vestiaires de quidditch pour y attraper trois balais. Après tout, Niklaus y était rentré début du mois avec Absolan et il avait été tellement curieux qu'il avait observé ceux-ci, et bien entendu il avait retenu le mot de passe... habitude de mauvais garnement. Surtout qu'Absolan l'avait chuchoté et que cela l'avait marqué. Restait à espérer que ce dernier n'ait pas changé depuis deux semaines.

En attendant c'était le grand jour. Il avait rappelé à Albus la veille de ne pas oublier : rendez-vous à cinq heures du matin, à l'aube, derrière le grand chêne près du terrain de quidditch. Il lui avait montré discrètement durant la semaine le point de rendez-vous. Il ne se tromperait pas. Rendez-vous en habits sombres avec la cape d'hiver rabattue sur la tête. Discrétion assurée.

En attendant, si Niklaus était bel et bien réveillé, Alek dormait encore à poings fermés. Sortant de son lit le plus silencieusement possible, le jeune allemand alla se mettre au dessus de son semi-compatriote et il le secoua doucement tout en lui faisant signe de garder le silence.

« Stehen Alek. Es ist Zeit ! »

Le laissant émerger, le jeune griffon s'habilla rapidement d'habits sombres avant d'enfiler sa cape d'hiver. La rabattant sur sa tête, Niklaus n'enfila pas de suite ses chaussures qu'il laissa pendre autour de son cou. Le tout pour faire le moins de bruit possible. Une fois prêts, les deux chenapans sortirent sans un bruit de leur dortoir, traversèrent la salle commune qui était vide et descendirent les étages le plus vite possible tout en restant le plus discrets possible.

Une fois hors du château, Niklaus enfila rapidement ses chaussures avant de se mettre à courir le plus rapidement possible pour finir par s'allonger derrière le grand chêne. Il fit signe à Alek de faire de même et ils attendirent Albus ainsi, silencieusement, en espèce d'opération commando. A son arrivée, Niklaus lui fit signe de se mettre dans la même position qu'eux et il leur fit signe de se rapprocher de lui.

« Bon. On fait comme on a dit. Je vais voir si le mot de passe fonctionne. Si ça marche je vous fait signe et vous venez vite. On entre. On prend les balais et on va les planquer sous les gradins du terrain de quidditch. Je les connais par cœur et personne n'y va jamais. Compris ? »

Niklaus n'attendit pas leur réponse qu'il vérifia les alentours avant de se lever et de se pointer devant la porte des vestiaires. Respirant profondément, il chuchota le mot de passe et tendit la main pour ouvrir la porte des vestiaires. Celle-ci lui obéit et il se retourna pour faire signe à ses camarades d'entrer. Ainsi le trio infernal rentra t-il dans les vestiaires. Sourire victorieux, Niklaus se retourna vers ses amis.

« Bon. Comme on a dit. Alek tu vas chercher les balais dans la pièce à gauche au fond. Albus, tu cherches si tu trouves le vif d'or comme promis... Ce sera utile plus tard. Et moi je fais le guet. Rendez-vous ici dans cinq minutes ! »

Sortant sa baguette, Niklaus alla se positionner dans un coin afin de garder un oeil sur les alentours. Si quelqu'un les chopait, ils étaient foutus.

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Samedi 24 mars 2018

Ce matin là, ce fut la voix de Niklaus qui tira Alek du sommeil. L'adolescent marmonna quelque chose qui devait ressembler à « Zeit für was ? » d'une voix pâteuse. Puis tout lui revint d'un coup. Le plan de Nik' et Albus, les balais et les corrigés du devoir. Sans bruit, le Gryffondor sortit de son lit et alla attraper un pull noir, discrétion oblige, qui traînait à côté de son lit et enfila sa cape d'hiver. Puis, il attrapa une vieille paire de baskets qu'il garda à la main. Les deux compères quittèrent silencieusement leur dortoir, en prenant garde de n'avoir réveillé personne, et prirent la direction du terrain de Quidditch. Dans les couloirs du château, éclairés uniquement par des bougies, Alek ne pouvait s'empêcher de craindre qu'un professeur n'apparaisse à chaque virage et les imaginait même dans les recoins sombres. Dès qu'ils furent à l'extérieur, le Gryffondor enfila ses baskets et attendit que Niklaus ne soit bien caché vers le chêne pour le rejoindre à son tour. Albus ne tarda pas à les rejoindre. L'air frais du matin le fit frissonner et ne put s'empêcher de penser à son lit bien chaud. Mais très vite, l'idée d'avoir un bel Optimal à son devoir le remotiva. Non pas qu'il avait tant de difficulté en magie, mais avoir une aussi bonne note c'était une autre paire manche. Et puis il n'aurait même pas besoin de travailler. Puis il avait aussi accepter pour Niklaus quand même et parce qu'il ne cracherait jamais sur une aventure de ce genre.

Dès qu'Albus fut là, Nik' leur réexpliqua le plan et fonça vers les vestiaires. Alek ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement lorsqu'il vit la porte s'ouvrir. Jusque là, tout se déroulait comme prévu. Discrètement, ses deux complices le rejoignirent. À peine arrivé, le jeune garçon se dirigea vers le placard au fond du vestiaire. Bon, ok. Visiblement Poudlard ne volait vraiment pas haut au niveau des balais. Alek parvint cependant à sortir trois vieux engins : un Brossdur 11, une Étoile Filante et une Comète 290. Ce genre de modèles ne se vendait plus depuis au moins vingts ans. Rien à voir avec son Éclair de Feu Suprême, dans le placard de sa chambre chez lui. Il avait essayé de le faire venir en douce de Poudlard, sans succès. Il fila vite rejoindre Niklaus, toujours occupé à surveiller :

« Bon j'ai réussi à en trouver trois à peu près potables... J'espère qu'ils vont fonctionner... »

Il chercha son compère de Serpentard du regard, visiblement toujours à la recherche de la précieuse balle.

« Ça va Albus tu trouves ? », murmura-t-il.

Pourvu qu'il la trouve vite et qu'ils puissent enfin mettre leur plan à exécution...

   

Niklaus était dans le hall des vestiaires, anxieux mais il ne le montrait pas. Il entendait ses amis chercher après ce qu'il leur avait demandé et le moindre bruit le faisait sursauter. Il ne fallait pas qu'ils se fassent attraper. Il fallait faire vite. Il en tremblait même légèrement. Soudain, Alek arriva chargé comme une mule avec les trois balais. Passant ses doigts sur ceux-ci, Niklaus reconnu facilement les trois marques. « Faudra bien faire avec. L'an prochain j’emmène mon Blizzard 3000 j'te jure... »

En attendant, à peine Alek demandait-il à Albus s'il trouvait le vif d'or que ce dernier arrivait avec la petite balle jaune. Attrapant une pochette et la vidant des pansements qu'elle contenait, Niklaus l'a tendit à son ami. « Tiens, enferme-le là-dedans  ». Laissant Alek confirmer la présence des balais, Niklaus sorti accompagné de ses deux compères. Il s'assura que la porte était bien fermée derrière eux et il observait les alentours pour s'assurer qu'ils étaient encore seuls. Mais Albus semblait encore stressé au vu de ses propos. « Je sais Al'. Relax poto' je prévois tout parfaitement... Et une beuglante ça tue pas hein. Bref maintenant on fait comme j'ai dit, on file sous les gradins, c'est pas loin. Là, vous me suivez en faisant gaffe à pas vous assommer. J'ai la planque I-D-E-A-L-E. Donc relax. »

Courant vers le terrain de quidditch, Niklaus repoussa un des tissus protecteurs des gradins et le laissa entrouvert pour laisser ses amis pénétrer dans sa zone secrète. Son repère. « Bon. Suivez-moi. On planque ça puis on détale en vitesse au château ! » Se faufilant parmi les poutres, Niklaus s'arrêta dans un recoin où il avait laissé une taie d'oreiller. Il tendit la main pour récupérer la pochette qu'il avait passé à Albus et la mis dans la taie qu'il roula ensuite. « Dépose les balais dessus Alek. »

Une fois cela fait, Niklaus leur fit signe de le suivre. Il ne leur restait plus qu'à filer au château et la première partie du plan serait réussie.

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Samedi 24 mars 2018

Alek entendit Nik' dire qu'il ramènerait son Blizzard 3000 l'année prochaine. Lui même comptait bien prendre Éclair de Feu Suprême. Il avait déjà été assez déçu cette année en apprenant qu'il ne pouvait ni faire parti de l'équipe de Gryffondor ni même emmener son cher balai. l'année prochaine, ils seraient dans l'équipe tous les deux, lui et Nik', et ils pourraient jouer contre Albus qui serait à Serpentard. Obligé. Mais, en tout cas, c'était maintenant que leur coup du siècle se jouait. Alek n'osait même pas imaginer ce qu'il se passerait si ils se faisaient prendre. Ils allaient probablement se retrouver en retenue jusqu'à la fin de l'année, voir même être renvoyés. L'adolescent espérait vraiment que non, il s'était tellement plut à Poudlard qu'il ne comptait pas revenir chez lui avant deux longs mois et encore moins ne pas revenir après.

Mais revenons à notre fameux coup du siècle. À peine Alek avait-il demandé à son compère de Serpentard s'il s'en sortait avec le vif d'or que ce dernier redescendait de son balai avec la précieuse balle. Il la tendit à Niklaus, qui la glissa dans une petite pochette. Puis, les trois complices coururent en direction des gradins. Là, Alek faisait une confiance totale au jeune Gryffondor qui leur avait promit une cachette introuvable... et c'était le cas. Les trois garçons se glissèrent sous un des tissus protecteurs des gradins et se retrouvèrent au milieu des poutres. Il se faufilèrent vers la cachette de Nik', où ils purent, tout d'abord, glisser le vif d'or dans une taie d'oreiller, pis déposer les balais par-dessus. Une fois que tout ceci fut fait, les trois gamins sortirent discrètement de leur planque, comme des criminels, et coururent en vitesse vers le château. Si ils ne se faisaient pas repérer d'ici là, il auraient réussi la première partie du plan. Il sembla à Alek qu'il n'avait jamais couru si vite. Il sentait l'eau de la rosée du matin de l'herbe s'imbiber dans ses baskets et le vent sifflait dans ses oreilles. Lorsqu'enfin ils furent devant l'entrée du château, il put enfin s'arrêter et reprit lentement son souffle.

« Bon ça, c'est fait. Maintenant, on n'a plus qu'à retourner dans nos dortoirs discrétos et c'est bon. »