Le contact léger d'une main dans son soutien-gorge, la douceur d'un mot glissé pendant un repas.
Vraiment, ça aurait presque pu toucher Lexie.
Si ça n'avait pas été Cassandre. Elle apprécia certes le contact – bien qu'elle trouvait que ça manquait de baiser – mais elle savait parfaitement qu'il ne retournait certainement pas d'un geste tendre au sens traditionnel du terme. Elle n'avait donc aucune raison de se sentir touché dans un sens figuré, puisque dans le sens premier du terme elle l'avait été.
Finalement elle tira le mot de son sous-vêtement après avoir observé la Serpentard qui l'y avait glissé s'en aller. Hé, elle ne voudrait pas louper cette superbe vue de son fessier tout de même. Elle ne fit pas attention à d'autres regards qui pouvaient intercepter le sien en cet instant, plus occupée qu'elle était d'enfin lire le secret renfermé au creux de sa main, sur ce petit bout de parchemin, et ne pu s'empêcher de sourire de toutes ses dents.
Si tu savais, lui dit-elle du regard lorsqu'elle la vit observer sa réaction.
Dans tous les cas, elle nota dans un coin de sa tête le lieu et l'heure du rendez-vous avant de recommencer à pousser du bout de sa fourchette la nourriture qui se trouvait dans son assiette.
Elle n'avait plus très faim maintenant qu'elle se retrouvait à attendre avec impatience ce qu'avait encore concocté sa chère et tendre Cassandre.

Evidemment, autre conséquence de ce petit rendez-vous, elle n'avait plus non plus envie de faire ses devoirs. C'est ainsi qu'elle se retrouva avec une Larys sur le dos qui lui disait de faire ses devoirs au plus vite alors qu'elle se roulait sur le canapé de la salle commune en disant qu'elle avait trop mal au vide entre ses deux oreilles pour faire ça.
Prenant toute la place, elle ne se souciait pas du pauvre Murtagh sur son chemin qui se prit une tape à l'arrière du crâne lorsqu'elle laissa retomber sa main. Il grogne un peu pour la forme, alors que Lexie lui faisait un bisou sur la joue et lui proposait désormais de lui faire des nattes parce que si, ça faisait viril d'abord. Ca lui donnait un air de viking pas du tout désagréable.
Finalement il abandonna l'idée de pouvoir être tranquille dans leur salle commune et décida de se retirer dans son dortoir pour aller se coucher.
Larys, elle, jeta l'éponge bien plus tard, sur le coup des vingt-trois heures, alors que Lexie elle jouait de la guitare devant le feu, attendant d'être seule pour pouvoir se retirer tranquillement.
Elle posa la guitare contre l'accoudoir du canapé puis se leva tranquillement lorsque minuit approcha. Elle ajusta ses habits, se débarrassant de tout signe distinctif de sa maison, mit un bonnet pour cacher ses cheveux – et parce qu'il faisait frais la nuit - avant de quitter les lieux. Elle avait environ cinq minutes pour descendre et elle fit la grimace.
A tous les coups elle allait arriver avec deux minutes de retard et elle lui ferait la remarque, et ce même si elle utilisait sa fameuse technique de saut depuis le septième étage suivit d'un arrêt par sortilège de coussinage.
Hé, c'est qu'elle avait peur de rien la petite.

Elle ne prit pas la peine de courir jusqu'aux cuisines, bien consciente que des bruits de pas discrets valaient mieux qu'une course effrénée attirant l'attention de tout le château.
Finalement elle parvint à attendre le tableau sans réelle difficulté, éclairée par sa baguette. Elle ne saurait plus dire exactement quand est-ce qu'elle avait découvert le secret de la poire, ni quand précisément. Mais elle était presque certaine que cela venait d'un élève plus âgé qu'elle. Elle chatouilla délicatement la poire, se garda bien de lâcher une remarque à l'adresse d'une Cassandre qui ne se trouvait pas encore devant elle et pénétra dans les cuisines.

A peine la porte fut-elle franchie qu'un vacarme assourdissant retentit un peu plus loin, attirant son attention avant de...
Ouch, trop de lumière d'un seul coup.
Elle plissa les yeux alors que ses pupilles se rétractaient violemment. Ca allait pas bien de lui mettre la lumière dans la figure comme ça ?! Grumpf. Ceci dit, elle ne marcha pas un seul instant dans le petit jeu de sa partenaire de crime, levant les yeux au ciel en secouant la tête. Si elle avait un humour désespérant, Cass était pire.
Et c'était bien peu dire.
Elle finit tout de même par sourire, contente de la retrouver en un seul morceau et s'avança pour lui prendre la poire des mains et la glisser dans la poche de sa veste.
Pour plus tard, se disait-elle tout en sachant qu'elle finirait probablement par la céder à un Murtagh affamé en cours.
« Je te signale que je ne peux pas être en retard, tu as dit vers minuit, pas à minuit tapante, amadan. » Oui, elle l'insultait en gaélique. Pourquoi ? Pourquoi pas. Elle fit jouer des casseroles de cuivre accrochées en hauteur les une contre les autres en passant devant, observant autour d'elle. « Et puis c'est pas moi qui ais besoin de toucher les seins d'une fille pour suffisamment capter son attention et l'amener à un rencard, j'te signale. »
Le baiser la fit grogner, et elle dû se retenir d'avoir un mouvement de recul à cause de la petite surprise face au geste. Toutefois elle ne retint pas sa grimace bien trop exagérée pour être vraie après ce contact.
Elle tripota un pot en verre de sel lorsque Cassandre reprit la parole.
« J'ai pas trop le choix, » marmonna-t-elle vaguement à sa question rhétorique avant de se tourner vers elle, clairement attentive.
Hé, même si elle râlait un peu depuis tout à l'heure, en vérité elle était ravie d'être ici et était vraiment curieuse de voir dans quoi elles allaient encore se fourrer toutes les deux.
Autant dire que la nuit serait prometteuse.

Elle attrapa le sac qu'on lui agitait sous le main et l'examina rapidement avant de revenir au visage harmonieux de sa camarade. Elle réfléchissait à l'idée, mais il n'était pas difficile de deviner à l'étincelle dans son regard qu'elle était plus que partante.
« Très bien Cassander, puisque tu as absolument besoin de ma présence pour parvenir à tes fins, je veux bien faire parti de l'aventure. » Elle fit un grand sourire innocent à son regard réprobateur quand elle prononça mal son prénom exprès., avant de lui tirer la langue. « A croire que tu es vraiment incompétente quand je ne suis pas là pour t'épauler. » Arrogance, arrogance.
Elle lui donna un coup de hanche gentillet avant de regarder autour d'elle. « Alors, dis-moi enfant des grottes, tu sais où on va trouver nos morceaux de viande dans l'estomac du château ? Non parce que bon, moi les cuisines s'pas exactement la porte à côté et je suis pas un estomac sur patte contrairement à certaines, alors va falloir me montrer si tu veux profiter de mon habileté exceptionnelle. »
Et un petit clin d'oeil n'est jamais de trop dès qu'elle parle de l'agilité de ses doigts. Bien sûr elle doutait qu'elles auraient besoin de ça pour ouvrir l'endroit où la nourriture était conservée, mais elle ne pouvait pas passer à côté d'un bon vieux sous-entendu.

Elle commença à explorer, non sans sortir sa baguette. Elle n'avait pas besoin d'éclairer les lieux, mais elle préférait ne pas se faire surprendre.
« Alors dis-moi, je sais que moi je suis partante pour ton super plan parce que j'ai un grain et un penchant pour la gloire, mais et toi ? Qui tu vas encore essayer de tuer ? » Elle réfléchit une demi-seconde. « Et ne dis pas 'toi' parce que c'est ma réplique, et que je sais que tu serais triste de en plus avoir personne pour te remettre à ta place si je mourrais. »
Lexie trouva un nouveau récipient qui contenait de la farine cette fois-ci.
Avec un grand sourire, elle se tourna vers sa camarade qui la guidait.
« Hé, Sassenach ! » Oui, elle savait qu'elle ne pouvait s'adresser qu'à elle. Aussi, dès qu'elle se tourna vers elle...
Un nuage de farine agressa la blonde.
Rire de Lexie qui tentait de ne pas finir pliée en deux.
« Ca c'est ce que j'appelle avoir la gueule enfariné ! P't'être que maintenant les trolls fuiront plus en te voyant ! »
Elle par contre elle devrait peut-être songer à courir vite et loin.

Evidemment qu'elle appréciait ses baisers, qu'est-ce qu'il pouvait y avoir à ne pas apprécier dedans ? Toutefois elle préféra ne rien dire, peu désireuse de se faire taquiner à ce sujet. Le fait était que Lexie était particulièrement tactile et qu'elle se nourrissait volontiers des gestes d'affections que les autres lui offraient, même si parfois ils étaient les pires enquiquineurs au monde.
Que Cassandre la corrige sur son prénom était également à prévoir, mais encore une fois, Lexie fit exprès de ne pas relever, tout comme elle avait fait exprès de se tromper. Les provocations s'enchaînèrent, mais Lexie choisit de les ignorer principalement parce qu'elle voulait réfléchir un peu au plan que lui proposait Cassandre dans sa tête. Et ce même si l'adolescente appréciait toujours les petits surnoms que Cass lui donnaient – souvent bien plus flatteurs que ceux dont elle la gratifiait malgré l'ironie qui se trouvait derrière.
Ca et parce qu'elles avaient d'autres choses plus importantes à discuter, bien que ça n'empêcherait pas l'adolescente d'agir comme elle le faisait habituellement, c'est à dire avec peu de considération pour ceux qui devraient passer après elle.
C'est ainsi qu'un nuage blanc de farine se répandit sur sa camarade et dans la cuisine autour d'elle, provoquant éclat de rire puis représailles.
Hé !
La confiture ce n'était vraiment pas juste ! Ca allait coller après et s'en défaire sur ses habits seraient beaucoup plus dur que de la farine ! Cass abusait vraiment là. Elle faisait bien de courir, car la brune se lança immédiatement à sa poursuite après ça. Attendez un peu qu'elle l'attrape, elle allait lui montrer qui était la boss !
C'était sans compter sur les fourbes stratagèmes de la vert et argent qui s'arma d'oeufs et de jus de citrouille. A croire qu'elles essayaient de faire un gâteau en se jetant des choses au visage. Elles avaient peut-être un peu trop regardé Glee... Dans tous les cas, Lexie s'immobilisa et l'observa avec méfiance, s'armant de la première chose qui lui tomba sous la main... une spatule !
Et du beurre.
Bordel, elle allait faire quoi avec ça ?!
Et puis pourquoi ce beurre traînait là ?
Elle secoua la tête
Bon.
Une trêve lui semblait être une bonne échappatoire, surtout si elles voulaient parvenir à faire quelque chose de leur soirée. Elle laissa donc tomber ses armes et se redressa en levant les mains.
« D'accord, d'accord, je me rends... pour le moment. J'aimerais qu'on trouve rapidement la viande. Moins je passe de temps avec toi, mieux j'me porte ! »
Oui, c'était gratuit.
Oui, elle savait ce qu'elle risquait en avançant ces mots.
Mais tant pis, elle assumerait les conséquences de finir avec un œuf sur la tête. Au pire elle n'était pas non plus une sorcière pour rien.

Elle essuya enfin la confiture de son visage et de ses vêtements avant de reprendre.
« Bon, allons trouver nos morceaux de viande, darling. »
Elle se rapprocha d'elle, prit sa main – ça elle savait qu'elle avait le droit – et commença à chercher à nouveau, avant de voir plus loin une porte en bois. Elle la pointa du doigt en prenant la direction de celle-ci. « Ca doit être le cellier. On devrait trouver ce qu'on y cherche je pense. »
En arrivant devant, elle lâcha la main de Cassandre et se rapprocha, essayant d'ouvrir la porte qui... n'était pas verrouillé.
Maintenant qu'elle y pensait, c'était plutôt logique : les élèves n'étaient pas censés entrer dans les cuisines la nuit. Et même en journée maintenant qu'elle y pensait. Par conséquent, il n'y avait aucune raison de verrouiller cette pièce. C'était plutôt une bonne chose, maintenant qu'elle y pensait. Une tache de moins à accomplir et un accès plus rapide à ce qu'elles cherchaient.
Elle entra à l'intérieur, commençant alors à fouiller sans vergogne.
« J'vais fouiller vers les biscuits pendant que tu cherches la viande, okay ? » Elle lui offrit un sourire malicieux, avant de décider de tout de même faire sa part de travail. Elle fouilla plus consciencieusement qu'elle ne le laissait paraître, ne pouvant toutefois résister à l'envie de se tourner vers Cassandre lorsqu'elle trouva des haricots. Elle en cala deux dans sa bouche et avança vers elle ses mains repliées comme si elle voulait la menacer avec des serres.
« Che chuis un te'ible vampiiiiiire ! » menaça-t-elle avant d'éclater bêtement de rire, les deux haricots tombant au sol.
Elle ne doutait pas un seul instant que sa camarade allait pousser un profond soupir désespéré, mais elle se trouvait malgré tout hilarante.
Elle reprit ensuite ses recherches plus calmement.
Viande crue, viande crue...
Viande crue !
« Ah ah ! Devine qui est la meilleur ! »